Réalisation de 70 % du programme ville sans bidonvilles Le programme national "villes sans bidonvilles" a atteint un taux de réalisation de 70%, fixant comme objectif d'améliorer les conditions de vie de 1,8 millions de personnes dans 85 villes, selon le rapport national sur la résorption des bidonvilles qui souligne que jusqu'à présent, 45 villes ont été déclarées ''villes sans bidonvilles'', grâce à des moyens de financement endogènes qui atteignent 25 milliards de dirhams (MMDH), dont une subvention de l'Etat de 10 MMDH. Toutefois, 13% des citadins sont privés de logements décents, ce qui nécessite la consécration de 3.000 hectares à l'urbanisation, la construction de 170.000 nouveaux logements chaque année et la création de 250.000 emplois. Lancé officiellement en 2004, le programme national "villes sans bidonvilles" a constitué l'une des priorités du gouvernement marocain dans le domaine du développement social, de lutte contre la pauvreté et de l'exclusion en milieu urbain. Ce programme, qui vise l'éradication de l'ensemble des bidonvilles, soit 362.327 ménages dans 85 villes et centres urbains, a permis de réduire le poids démographique des ménages résidant dans les bidonvilles dans les villes marocaines de 8,2% à 3,9% entre 2004 et 2010 et améliorer les conditions de vie de près de 1 million d'habitants. Il s'inscrit dans le cadre des nouvelles dispositions en matière de gestion des affaires locales, contribuant ainsi à l'optimisation des moyens financiers et à une meilleure rationalisation des ressources humaines. Ledit programme porte essentiellement sur la production d'unités de résorption des bidonvilles devant être accompagnées par la démolition de baraques correspondantes. La réalisation de ce programme se base sur la ville comme unité de programmation, sur un cadre conventionnel fixant les responsabilités partagées entre l'Etat et les collectivités locales et les délais de réalisation des programmes et sur l'intensification de l'offre de l'habitat de prévention. Ainsi, la restructuration, le relogement et le recasement constituent les trois modes de résorption privilégiés par ce programme. Les opérations de restructuration ont pour objectif de doter les grands et moyens bidonvilles pouvant être intégrés au tissu urbain, en équipements d'infrastructure nécessaires et régulariser leur situation urbanistique et foncière. Le relogement consiste en l'attribution de logements sociaux, tandis que le recasement consiste en l'attribution de lots aménagés à valoriser en auto-construction assistée, dans le cadre de lotissements à équipement intégral ou progressif. La mobilisation du foncier public et de ressources financières constituent des axes majeurs de la politique du gouvernement en matière de promotion de l'habitat social et de lutte contre toute forme d'habitat insalubre. En dépit des volontés exprimées d'atteindre les objectifs quantitatifs et qualitatifs, les évaluations successives du programme "villes sans bidonvilles" ont montré que certaines contraintes persistent liées notamment à la contractualisation et le respect des engagements, le suivi et l'évaluation ainsi que l'accompagnement social. Les défis sont donc importants et restent liés entre autres, à la particularité des projets de résorption de l'habitat insalubre qui sont généralement des opérations complexes combinant le volet technique, le volet équipements de proximité, le volet coordination des interventions des différents secteurs concernés par le projet et le volet social. L'expérience marocaine en matière d'éradication des bidonvilles a bénéficié d'un soutien à grande échelle et d'une reconnaissance au niveau international. Le Maroc a, en effet, reçu, en octobre 2010 à Shanghai, le Prix d'Honneur de l'ONU "Habitat 2010" pour son programme national de lutte contre l'habitat insalubre, en particulier la résorption des bidonvilles en milieu urbain, décerné par le programme ONU-Habitat.