Soutien à la dynamique de développement au Maroc L'Agence française de développement (AFD) qui vient d'adopter son plan d'orientations stratégiques 2012-2016, réitère son engagement à accompagner la dynamique de développement au Maroc, son premier partenaire, avec de nouveaux financements de plus de 160 millions d'euros à court terme, a assuré à la MAP son directeur général, Dov Zerah. «Le Maroc est le premier partenaire de l'AFD. Depuis 20 ans, ce sont plus de 2,7 milliards d'euros qui ont été engagés en faveur du Royaume où nous avons obtenu d'excellents résultats dans les différentes domaines de notre action (infrastructures, assainissement, électrification rurale, transport urbain, formation professionnelle, Plan vert, Solaire etc.)», a-t-il affirmé dans une interview accordée à la MAP. Pour 2012, l'agence a engagé 87 millions d'euros pour «renforcer les réseaux électriques et améliorer les performances des réseaux d'eau» auxquels devraient s'ajouter «50 millions d'euros en faveur de l'Agence Nationale des Ports pour financer partiellement le programme d'investissements des ports secondaires et 23 millions d'euros en faveur de Casa Transports pour le financement partiel du tramway de Casablanca». Les orientations stratégiques de l'agence pour la période 2012-2016 réaffirment la priorité donnée au monde arabo-musulman, notamment le Maroc où les trois finalités d'intervention de l'agence sont «la création d'emplois, le développement de l'employabilité, la réduction des inégalités territoriales et sociales, et l'amélioration des conditions de vie des populations». Dans ce cadre, l'AFD aligne ses secteurs d'intervention «sur les priorités affichées par le gouvernement marocain». «En décembre prochain se déroulera au Maroc la 11- ème rencontre de haut niveau entre les premiers ministres français et marocain. Ce sera l'occasion d'en discuter», a indiqué le patron de l'AFD, assurant que de nouveaux accords seront conclus à cette occasion sans en dévoiler le contenu. «Je peux attester de l'excellence de notre relation et du dynamisme du pays. J'y étais encore en juillet dernier pour signer un prêt de 220 millions d'euros pour la ligne à grande vitesse qui reliera Tanger à Kenitra», a-t-il rappelé. Résumant l'approche de son établissement, M. Zerah a affirmé que «la soutenabilité du modèle économique est et devrait rester au coeur de nos interventions, et cet objectif doit intégrer une soutenabilité sociale», d'où la nécessité de «poursuivre au Maroc l'effort en faveur de l'emploi et de l'employabilité, en particulier des jeunes, en ciblant des métiers d'avenir». «C'est le sens de notre intérêt pour la création d'Instituts de formation dédiés aux Métiers de l'aéronautique, de l'industrie automobile, des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique», a-t-il expliqué. Très impliquée dans ce domaine, l'AFD avait déjà accordé au Maroc trois prêts d'un montant total de 52,5 millions d'euros pour le financement de 22 centres de formation couvrant 12 secteurs d'activités économiques. Ces centres, cogérés par les branches professionnelles, devront permettre à 10.000 personnes d'être formées chaque année à des métiers aussi divers que le cuir, le BTP, l'audiovisuel, l'automobile ou l'aéronautique. A cet égard, M. Zerah met l'accent sur «l'implication des branches professionnelles pour avoir la probabilité la plus forte qu'au terme de la formation, il y ait un emploi». La soutenabilité «environnementale» du modèle de développement est non moins prioritaire dans le plan d'action de l'AFD au Maroc, selon son directeur général. C'est dans ce cadre qu'elle s'est engagée «à accompagner la nouvelle stratégie nationale de développement des énergies renouvelables au Maroc qui devraient représenter 42 pc de la puissance installée à l'horizon 2020», à travers notamment son appui au Plan solaire marocain. Convaincu que la soutenabilité de tout modèle économique passe aussi par «un développement territorial équilibré», M. Zerah a assuré que son agence continuera d'«intervenir en faveur du monde rural, qui représente encore près de la moitié de la population du pays». «Nous soutenons la modernisation et l'amélioration de la compétitivité des exploitations agricoles et de la pêche, dans le cadre du Plan Maroc Vert et du Plan Halieutis» de même que l'amélioration des conditions de vie des populations. Dans la mesure où celle-ci est également tributaire de l'aménagement de l'espace urbain et du renforcement des infrastructures et services de base, l'AFD continuera à appuyer «les opérations de lutte contre l'habitat insalubre, l'aménagement de quartiers urbains et de développement de villes nouvelles» en soutenant notamment l'action du groupe public Al Omrane en la matière. Globalement, l'AFD qui intervient au Maroc depuis 1992 continuera à déployer «l'ensemble de sa palette d'outils» pour répondre à ces enjeux, a affirmé M. Zerah. Au-delà de son soutien à l'Etat, l'AFD a développé «une intense activité de prêts à des entités publiques sans garantie de l'Etat, comme à MEDZ, filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), pour le financement de parcs industriels». Elle accompagne notamment l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), à travers un prêt de 180 millions d'euros, en soutien à un programme qui «vise à ne plus prélever d'eau dans la nappe phréatique à l'horizon 2020 en développant la réutilisation des eaux usées traitées et le dessalement d'eau de mer». «Ce programme est d'autant plus ambitieux que dans le même temps, la production de l'OCP doublera», a indiqué le patron de l'AFD. De même, sa filiale PROPARCO dédiée au secteur privé, «est particulièrement active» au Maroc où elle intervient notamment dans le refinancement des banques locales, sous forme de lignes de crédit en devises à long terme. Cette action permet aux banques marocaines de disposer ainsi «de ressources adaptées pour financer les grands projets d'infrastructure et les investissements de la zone franche de Tanger. C'est ce que nous faisons avec la BCP, au travers d'une ligne de 50 millions d'euros», a relevé M. Zerah. Au-delà de cette relation bilatérale «privilégiée», il a assuré que l'AFD et le Maroc sont parvenus aussi à tisser des «liens très forts» dans le cadre d'«une approche européenne», en renforçant le partenariat avec la Banque européenne d'Investissement (BEI), la KfW allemande et la Commission européenne, dans le cadre de «la reconnaissance mutuelle des procédures». L'Agence a ainsi participé au financement du Tramway de Rabat, au programme éducation, au Programme National d'Assainissement et, dernièrement, à la seconde phase du renforcement de l'Office National d'Eau et d'Electricité (ONE), a conclu le directeur général de l'AFD.