Dans les élections législatives du 25 novembre dernier, il y a eu plusieurs transgressions à peu près dans toutes les plans. Ces dépassements n'ont pas pour autant affecté le fond de l'opération législative qui a été une bonne activation des dispositions de la nouvelle constitution venue répondre à l'urgence des réformes. Tel a été le constat établi par l'Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH) qui a publié son rapport sur le déroulement des dernières élections législatives. L'OMDH a noté un nombre important de dysfonctionnements : pas moins de 690 plaintes ont été déposées durant la campagne électorale et 433 autres le jour du scrutin. «l'OMDH développe son approche d'observation depuis 1993» fait remarquer Amina Bouayach, présidente de l'organisation. Et d'ajouter que «l'organisation se remet en cause et se base sur son droit de participation dans la gestion des affaires publiques pour garantir une réelle protection des droits de l'Homme au Maroc». Dans son approche, l'OMDH a consacré deux volets jugés importants. Notamment la mise à la disposition des citoyens d'un site internet leur permettant d'avoir accès à toutes les informations relatives à la question électorale. Ce site a été également un espace d'interactivité de l'OMDH avec ses visiteurs qui ont atteint les 80.000. A cela s'ajoutent les réseaux sociaux, un volet qu'Amina Bouayach juge «très marginalisé par le reste des observateurs». Ces deux éléments ont participé amplement à l'amélioration de l'accès des citoyens à l'observation des élections et ont permis leur implication positive dans cette opération. Seul bémol, d'après le rapport toujours, une absence de vote par procuration des MRE, qui n'ont pas cessé de revendiquer ce droit. Un flagrant manque de parité par les différents acteurs politiques a été relevé. Création d'une police électorale Le rapport a également fait état d'un recul des pratiques de corruption qui nuisaient aux élections et de l'existence d'un nombre élevé des bulletins blancs, malgré l'importance de la participation à ce scrutin. Par ailleurs, le rapport déplore «une déficience durant la campagne électorale, au niveau des débats politiques se rapportant aux problèmes substantiels ayant trait, entre autres, à la démocratie et à la citoyenneté». Dans son rapport, l'OMDH a appelé à une mise à niveau de la justice et de la police dans la perspective de créer une police spécialisée dans l'observation des élections. Elle a également appelé à la mise en place d'une charte éthique engageant les présidents des municipalités et les maires pour le gel des projets devant être initiés avant les élections. L'OMDH a aussi lancé un appel aux médias pour jouer leur rôle dans la sensibilisation et l'éducation des citoyens de façon régulière et non saisonnière et a souligné «la nécessité de la mise en place d'une charte éthique relative aux campagnes électorales dans les sites internet et des réseaux sociaux». Les recommandations mettent l'accent sur la nécessité de développer les procédures pour une application stricte des lois en matière de libertés individuelles et collectives, de lutter contre l'usage illicite de l'argent et de veiller à la sécurité des citoyens durant la période des campagnes électorales et le jour du vote. L'usage des NTIC comme outil efficace dans le soutien à la démocratie participative pourrait également être une parade.