Le rapport de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) sur l'observation des élections du 12 juin a appelé à un débat national sur la participation et la régularité des élections. L'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) a présenté, mardi 23 juin, à Rabat, son rapport sur l'observation de l'opération électorale du 12 juin dans les villes de Rabat et Laâyoune. Le document met l'accent sur l'existence de cas limités de violence et de tension entre les candidats des listes en compétition. Il souligne également les troubles qui ont marqué l'opération de distribution des cartes électorales et qui ont influé sur le vote et la participation des citoyens. Par ailleurs, le rapport relève la faible représentativité féminine dans les listes initiales, l'absence de l'approche genre dans la constitution des bureaux de vote et l'insuffisance des crédits financiers alloués à la campagne. Ainsi, s'agissant de l'observation du scrutin du vendredi 12 juin dans la circonscription de Yacoub Mansour à Rabat, l'OMDH est arrivée à la conclusion générale que l'opération électorale s'est déroulée dans le respect des dispositions de la loi, tout en soulignant que le mode de scrutin de liste a causé des difficultés pour les partis politiques et leurs candidats. L'Organisation regrette dans ce cadre l'absence d'une vision de développement local dans le discours de plusieurs listes. Pour la ville de Laâyoune, l'OMDH a observé une participation massive des femmes et des membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Le taux de participation a atteint les 58%. Cependant, le rapport déplore la corruption et les confrontations qui ont eu lieu entre les candidats de certaines listes. Il ressort également du rapport de l'OMDH la présence dans certains bureaux de vote des groupes de pression relevant de certains partis et qui influaient sur le libre choix des électeurs en faveur de leurs candidats. S'exprimant à l'occasion de la présentation du rapport, la présidente de l'OMDH, Amina Bouayach, a précisé que «l'élection est un important mécanisme dans le processus de la démocratisation compte tenu de ses implications sur les questions des droits et des libertés fondamentales des citoyens». A travers ces diverses conclusions, le rapport de l'OMDH a appelé à un débat national sur la participation et la régularité des élections, notamment les divers obstacles qui portent atteinte au choix libre des électeurs, à savoir la corruption et la présence de groupes de pression. Selon l'Organisation, les partis politiques, les composantes de la société civile, les médias, les universitaires et experts sont tous concernés par ce débat. L'Organisation appelle également à une réflexion sérieuse sur les mesures à prendre pour lutter contre la corruption. L'OMDH invite le gouvernement à organiser une conférence nationale qui réunira toutes les organisations et instances qui ont participé à l'observation des élections durant les dix dernières années. L'objectif étant de rassembler les conclusions de ces travaux et réfléchir à une loi spécifique pour l'observation indépendante des élections. Le rapport recommande l'usage de la carte d'identité nationale comme document unique pour l'inscription sur les listes et le vote. S'agissant de la participation des femmes, l'OMDH revendique une place plus importante pour les femmes élues dans les conseils communaux. Afin de mener à bien sa mission d'observation, l'OMDH avait mandaté un groupe composé de 19 observateurs pour la ville de Laâyoune et un groupe de 14 observateurs pour la ville de Rabat. Un secrétariat a été mis en place pour assurer la coordination.