La visite d'une délégation de la Fondation Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme à Laâyoune a montré une partialité et un alignement sur les thèses effritées des séparatistes. Un manque flagrant d'objectivité. Cette délégation a fait le déplacement pour une question des droits de l'homme, selon son communiqué officiel. Mais sur le terrain, cet objectif a été violé sur toute la ligne. Les réunions ont été tenues au domicile de la dénommée Aminatou Haidar, connue pour ses positions hostiles à l'intégrité territoriale du royaume. Alors que cette délégation avait la possibilité et toutes les conditions ont été réunies pour que les contacts aient lieu dans un autre espace et avec tous les acteurs associatifs de la région. L'attitude partiale de cette délégation a soulevé plusieurs interrogations quant à la finalité et la crédibilité de cette visite. Ce qui a poussé les différentes composantes du tissu associatif dans les provinces du sud et même dans les camps de Tindouf à monter au créneau pour dénoncer vigoureusement les agissements partiaux de cette fondation. Le réseau des Sahraouis établis en Afrique a fermement condamné la discrimination et le traitement sélectif dont il affirme avoir fait l'objet de la part de la fondation Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme, lors de sa visite à Laâyoune. Plusieurs acteurs de la société civile à Laâyoune avaient dénoncé, samedi, l'alignement de la fondation Kennedy sur les thèses des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume en adoptant une attitude sélective dans le choix de ses interlocuteurs dans les provinces sahariennes. La délégation de cette fondation n'a rencontré que 4 sur les 800 associations, notamment de défense des droits humains, actives dans la ville, ont déploré des acteurs de la société civile locale. Les représentants de ces organisations ont expliqué vouloir rencontrer les membres de la fondation pour leur présenter «en tout objectivité» la situation des droits de l'Homme dans les provinces du sud du Royaume et dans les camps de Tindouf. Dans le même registre, une ONG sahraouie basée à Dakhla a appelé la fondation Robert-Kennedy et toutes les organisations de défense des droits humains à œuvrer pour traduire en justice les responsables des exactions commises dans les camps de Tindouf, dans le Sud-ouest algérien. Dans une lettre à ce sujet adressée à la présidente de la fondation Robert-Kennedy pour la Justice et les droits de l'Homme, l'association «Lumière et justice» a déploré que les camps de Tindouf continuent d'être le théâtre des violations les plus sordides et barbares des droits humains, perpétrées par les dirigeants du polisario. L'ONG a condamné «le recours systématique à la force par la direction des séparatistes, qui préside aux destinées des camps depuis 37 ans, afin de garder la mainmise sur la population séquestrée». Mettre fin au calvaire des populations séquestrées à Tindouf Excédées par le calvaire subi au quotidien par les populations séquestrées, contre leur gré, dans les camps de Tindouf, au sud-ouest de l'Algérie, plusieurs voix s'élèvent à Washington pour appeler à la «fermeture» desdits camps, «devenus le ventre mou de la lutte anti-terroriste dans un ensemble géographique qui s'étend du Maghreb à la région du Sahel». «Les camps de Tindouf sont devenus, sous l'emprise des milices du polisario, un terrain fertile pour les recruteurs des réseaux terroristes, des trafiquants de tous genres et des bandes criminelles, d'où l'impératif de leur fermeture», souligne un rapport intitulé : «Terrorisme en Afrique du nord, de l'ouest et en Afrique centrale: du 11 septembre au Printemps arabe» publié au titre de l'année 2012 par le Centre international pour les études sur le terrorisme, relevant du Potomac Institute. Pour l'auteur de ce rapport, Yonah Alexander, la menace d'Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) doit inciter la communauté internationale «à placer en tête de ses priorités une délocalisation permanente des populations de ces camps conformément aux protocoles et conventions internationales pertinentes». Le rapport, qui a été présenté lors d'une conférence, tenue au National Press Club de la capitale fédérale US, sous le thème: «Coopération internationale pour la lutte antiterroriste», met l'accent sur la nécessité de trouver un règlement définitif à la question du Sahara, qui constitue «une entrave à la sécurité de la région et empêche le déploiement d'une véritable coopération économique au Maghreb et dans le Sahel». M. Alexander confie, dans ce cadre, avoir constaté lors d'une visite à Dakhla les opportunités offertes aux personnes, qui avaient eu la chance de s'extraire aux camps de Tindouf, pour devenir des citoyens productifs et partant bénéficier de l'essor et du progrès que connaissent les provinces du Sud. «Il s'agit là d'un droit humain inaliénable et irréfragable», a-t-il insisté. L'année dernière, poursuit le document, des rapports concordants et une série d'arrestations ont confirmé l'existence de liens avérés entre AQMI et des cartels sud-américains dans le cadre d'opérations de trafic de drogues vers l'Europe via la région du Sahel, avec la complicité de membres du polisario. Le rapport soutient, par ailleurs, que le conflit du Sahara «constitue une ouverture pour l'expansion des activités d'AQMI dans la région (...) devenue un foyer et un terrain fertile à ce groupe terroriste», et en veut pour preuve le kidnapping, en plein cœur de Tindouf, de trois travailleurs humanitaires occidentaux, et qui ont été libérés, après plusieurs mois de captivité, moyennant une rançon de plusieurs millions d'Euros qui viennent renflouer les caisses d'Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique. Les conséquences sur la stabilité et la sécurité du Maghreb et du Sahel d'une conjonction d'intérêts entre AQMI et le Polisario sont incalculables pour la région, met en garde, pour sa part, le think tank américain Carnegie Endowment. «Les franchises d'AQMI dans la région du Sahel Âœuvrent inlassablement à la consolidation de leurs liens avec les trafiquants de drogues dans les camps de Tindouf qu'ils ont infiltrés à une large échelle en recrutant une jeunesse frustrée et sans l'espoir d'un lendemain meilleur», souligne ce rapport. Une étude de ce prestigieux centre de réflexion relève, à cet égard, que «l'implication des jeunes Sahraouis dans le trafic de drogue dans la région est devenue une réalité troublante», en ajoutant que cette jeunesse est «de plus en plus isolée socialement, manque d'orientation, et ne dispose d'aucune perspective». Après avoir dressé ce constat, l'auteur de cette étude, Anouar Boukhars, attire l'attention sur l'intensification des activités criminelles et des tensions sociales dans les camps de Tindouf qui constituent de ce fait une autre menace pour la stabilité et la sécurité en Afrique du Nord et la région du Sahel dans son ensemble. Tout en soulignant qu'AQMI et les différents réseaux de trafic de drogue se nourrissent des rivalités régionales, le rapport de Carnegie Endowment appelle à une résolution du conflit du Sahara en incitant les parties à négocier un arrangement qui met l'accent sur le présent et l'avenir au lieu de rester prisonnier des carcans idéologiques hérités de la guerre froide. Et de souligner dans ce contexte que le plan marocain d'autonomie constitue une bonne base de négociation pour la résolution de ce différend régional. Le Directeur du centre Michael S. Ansari, relevant de l'Atlantic Council, Peter Pham, estime, à ce sujet, que l'indépendance en tant qu'option pour la résolution de la question du Sahara donnerait naissance à un Etat «inepte et non viable» en Afrique du nord, qui serait «une proie facile» pour Al-Qaeda, «connue pour sa préférence notoire pour les Etats défaillants». Les jihadistes locaux et internationaux actifs dans cette zone, a-t-il souligné, «forment des alliances qui menacent non seulement la sécurité régionale, mais également celle de l'Europe et de l'Amérique du nord», notant que c'est dans ce contexte qu'une majorité bi-partisane au congrès américain soutient le plan marocain d'autonomie au Sahara et que la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a qualifiée ladite proposition de «sérieuse, crédible et réaliste». «Cette proposition, qui offre une autonomie réelle sous souveraineté marocaine avec une administration locale élue», a également été soutenue récemment par la présidente de la commission des affaires étrangères à la chambre basse du congrès, ainsi que par un groupe de leaders au sein de l'institution législative US, a rappelé Peter Pham, qui est l'auteur de plusieurs essais sur AQMI et les questions géostratégiques concernant le continent africain.