Des propos gauchisants ont refait surface dans certains médias et sites électroniques, à l'issue d'une récente rencontre à Rabat sur l'unité de la gauche. Malheureusement, ce débat s'est avéré encore une fois être stérile, des gauchisants aux idées figées et perdues dans des idéaux radicaux d'un autre âge se sont érigés en gendarme, l'arme à la main pour distribuer les rôles et les titres de gauchistes et de non gauchistes. Cette manière de voir est on ne peut plus simpliste, voir infantile et explique en fait l'effritement de la gauche marocaine et son absence sur la scène politique. Mis à part les diatribes et l'insulte, art qu'ils maitrisent, ces gauchisants sont incapables d'avancer une seule idée révolutionnaire ou une alternative aux performances des forces qu'ils accusaient hier à tort d'être réformistes et aujourd'hui de maghzéniennes. L'étape actuelle requiert plutôt la mobilisation de toutes les forces démocratiques dont la gauche avec ses visions à court et long termes pour le renforcement de la démocratie dans notre pays et la réalisation des aspirations sociales et économiques de notre peuple. Pour relever le défi, la gauche est appelée à renforcer sa présence politique, culturelle et sociale et réhabiliter ses idéaux sur la scène politique et au sein de la société et ne pas se contenter de déclarations et de réunions. La démocratie et les réformes en cours dans notre pays ne peuvent être réalisées qu'à travers les institutions et grâce au combat démocratique. Quiconque prétend le contraire et avoir une autre issue doit le prouver de manière claire sur le terrain. Mais ce qui est par ailleurs paradoxal dans ce domaine, c'est que ces pseudo-révolutionnaires de la 25ème heure choisissent de pactiser avec des extrémistes et forces obscurantistes tout en reprochant à des forces démocratiques d'avoir établi dans la transparence des alliances au sein d'une majorité gouvernementale sur la base d'une charte avec des idées claires et objectifs précis. L'appel à l'unité de la gauche pour des motifs purement théoriques ne peut conduire à un résultat tant que le débat ne tient pas compte des changements et bouleversements récemment intervenus dans le monde. Evoquer la question par nostalgie à un lexique d'une autre époque n'a rien à voir avec la démarche scientifique dont notre peuple a tant besoin pour réaliser ses aspirations à la justice, le développement, le progrès et la démocratie.