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Livre/Essai : «Espagne-Maroc : plaies non cicatrisées» (Partie 23)
Publié dans Albayane le 12 - 09 - 2012

«España - Marruecos : Heridas sin cicatrizar» (Espagne-Maroc : plaies non cicatrisées) est le titre d'un essai sociologique qui vient de paraître en espagnol à Madrid. Ecrit par le journaliste-sociologue marocain, Mohamed Boundi, l'ouvrage décortique le discours des médias espagnols sur le traitement de la question marocaine et explique les causes qui motivent la persistance dans le temps et dans l'imaginaire collectif espagnol d'un ensemble de préjugées, stéréotypes et images déformées de la société marocaine.
Chapitre II : un siècle et demi de malentendus
(Pages 193-198)
Introduction
Nous avons égrené au deuxième chapitre les principaux facteurs qui sont intervenus dans la construction durant un siècle (1859-1956) de relations déséquilibrées entre le Maroc et l'Espagne. Durant cette période, se sont cimentés les stéréotypes, préjugés et disqualifications des marocains dans les manuels scolaires, la production littéraire et cinématographique, la presse, les discours politiques, dessins animés, etc. Nous considérons que les causes sont d'ordre historique, affectif et culturel. Dans ce panorama, ont germiné dans la conscience collective les stéréotypes et manifestations d'orgueil, d'arrogance et de mépris à l'égard du Maroc et de sa nation. Cette attitude se justifie, selon certains travaux de recherche, dont « L'Image du maghrébin en Espagne : une perspective historique » d'Eloy Martin Corrales (Bellaterra, 2002), par un passé historique commun, une grande parenthèse du protectorat espagnol sur le nord du Maroc ou la persistance de vieux topiques depuis l'expulsion (ou extermination) des derniers musulmans de la péninsule ibérique. Par conséquent, les marocains ont été considérés comme personnes de «deuxième catégorie». Pour des circonstances historiques, il serait difficile d'annihiler totalement les perceptions négatives à l'égard des marocains comme conséquence des séquelles de la participation de marocains aux conflits inter-espagnols, telles la répression de la révolte des mineurs asturiens (1934) ou la Guerre Civile. Nous avons également expliqué comment se sont maintenus vivaces les contentieux insolubles et que les tensions cycliques ne sont guère apaisées en dépit du récent contact des populations à travers la présence d'une nombreuse communauté marocaine en Espagne et de plusieurs centaines d'entreprises espagnoles dans le tissu économique marocain.
Dans le présent chapitre, notre objectif consiste à démontrer si les perceptions négatives persistent-elles encore dans la presse espagnole et comment se présente-t-elle l'image du Maroc à l'opinion publique particulièrement lorsque les relations bilatérales traversent des moments de tension.
Ce voisinage ponctué de périodes de crise et de conflits armés depuis 1859 jusqu'à nos jours, a été avec l'écoulement du temps, un thème permanent dans les articles d'opinion et chroniques de la presse espagnole occupant parfois un important espace dans les pages des quotidiens et hebdomadaires. C'est la raison pour laquelle, nous ambitions d'analyser l'image des marocains et des institutions de leur pays que les quotidiens espagnols dessinent spécialement en périodes de crise. L'intérêt accordé aux thèmes associés au Maroc met en évidence la préoccupation d'informer les lecteurs de tout ce qui affecte leur entourage géographique, une tendance corroborée dans les sondages d'opinion réalisés par les instituts de recherches sociologiques en Espagne.
L'intérêt particulier réservé au Maroc dans la presse espagnole invite cependant à explorer les raisons qui justifient la publication d'un grand nombre de commentaires sur le royaume et pourquoi cet intérêt augmente-il en périodes de tension ? Dans les chapitres précédents, nous avons largement analysé ces raisons mais la rareté des études sur cette tendance nous invite à apporter notre petit grain de sel pour combler ce vide, comprendre le contenu de ce qui s'écrit sur le Maroc et comment est présenté le système politique de ce pays aux lecteurs de presse.
A priori, nous avons eu l'impression que la presse espagnole abonde dans la publication de chroniques, données et opinions défavorables au Maroc et néglige le traitement correct des nouvelles en rapport avec le royaume. Nous avons eu aussi la conviction qu'elle reflétait un discours regorgeant de préjugés, clichés et images négatives sur le Maroc. Il nous paraît raisonnable de nous interroger donc pourquoi nous intéresse-t-il le projet de l'étude de l'image du Maroc dans la presse espagnole pendant les temps de crise ? Dans cet objectif ? Et, comment allons-nous obtenir les résultats souhaités?
Outre cet objectif général sur l'image et les stéréotypes, il y a l'objectif spécifique de savoir comment la presse espagnole traite-t-elle les questions relatives aux relations hispano-marocaines en périodes de crise. Dans notre étude, nous nous appuyons sur ce qui est publié, principalement en temps de tension, pour savoir si les vieux stéréotypes se maintiennent-ils dans l'imaginaire espagnol et, surtout, si les médias contribuent-ils à leur renforcement. L'étude de la presse espagnole nous exige de délimiter les traits de cette image à travers des thèmes qui suscitent un grand intérêt pour les journalistes et le public en temps de crise. Pour atteindre cet objectif, nous avons pris comme référencée trois périodes significatives dans les relations bilatérales de la précédente décennie :
- Crise migratoire (ou de patéras) en été de 2001.
- Crise diplomatique provoquée par le rappel pour consultation de l'ambassadeur du Maroc à Madrid, Abdeslam Baraka, le 27 octobre 2001.
-Crise territoriale survenue comme conséquence de l'incident auteur de l'îlot Toura/Laila (Persil), en juillet 2002. Les trois événements sont ceux qui ont alimenté le climat de crispation dans les relations entre les deux pays voisins durant le second mandat de José maria Aznar, comme président de gouvernement (2000-20049. L'intervention de l'UE et des Etats-Unis fut inévitable en vue de neutraliser la crise et empêcher un conflit armé à cause de l'incident du rocher inhabité de Toura/Laila.
Nous avons constaté durant les trois périodes, que nous allons étudier, que la presse espagnole enregistre un haut niveau de production d'éléments informatifs, interprétatifs et graphiques publiés en rapport avec le Maroc. Dans ce contexte, l'analyse de contenu des quotidiens espagnols d'audience nationale va nous aider à comprendre les motifs qui justifient cette tendance à la hausse et vérifier, par la suite, si cette observation est-elle conforme à la réalité. L'analyse de contenu est une méthode sociologique qui va nous permettre de vérifier certaines hypothèses afin de savoir si la presse espagnole offre au lecteur les éléments suffisants qui puissent l'aider à connaître réellement le Maroc ou si, au contraire, contribue à véhiculer une image stéréotypée du voisin du sud et de ses habitants. Ce que nous prétendons en fait est de tenter de connaître l'attitude des journaux espagnols et s'ils évoluent dans le traitement de l'actualité marocaine en fonction des circonstances historiques pour améliorer les relations entre les deux pays. Dans ce sens, nous considérons que l'excessif intérêt de cette presse est dû à l'identification d'attitudes, aux systèmes de croyances et états d'opinion présents dans la communication de masse. Pour mieux connaître cette réalité, nous avons choisi pour notre étude cinq quotidiens d'audience nationale (El Pais, El Mundo, ABC, La Razon et El Periodico Catalunya) et construit un corpus à base de titres d'informations, éditoriaux, de photographies, graphiques, chroniques, reportages, commentaires, caricatures, etc.
Sur les cinq quotidiens, quatre disposaient au moment de l'étude de correspondants permanents à Rabat (El Mundo, ABC, La Razón y El Periódico de Catalunya). El Pais comptait un journaliste spécialisé des questions du Maghreb qui se déplaçait constamment au Maroc comme envoyé spécial.
Nous avons sélectionné ces quotidiens pour la facilité de consultation de l'ensemble des numéros objet de notre étude, leur diffusion à l'échelle nationale et internationale, et pour le contraste des lignes éditoriales qui distinguent les uns des autres pour leurs tendances idéologiques. Eu égard à la condition professionnelle de l'auteur comme correspondant de presse en Espagne pendant 25 ans, le permanent contact à travers le traitement assidu de ces quotients lui a permis de se familiariser avec le style et arguments développés dans leurs colonnes.
(A Suivre)


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