Au fil des semaines, l'insuffisance des trésoreries bancaires va en s'aggravant. Elle a atteint en moyenne 36,1 milliards DH, au cours de ce dernier trimestre 2011, au lieu de 31,3 milliards au 3ème trimestre, note le rapport de politique monétaire de Bank Al Maghrib. Pour combler ce déficit, l'Institut d'émission devait intervenir -via les avances à 7 jours- pour un montant quotidien moyen de 29,4 milliards DH. La Banque Centrale a également fourni la liquidité aux banques au moyen de deux opérations de refinancement à long terme (3 mois) d'un montant total de 15 milliards DH. L'insuffisance des trésoreries bancaires s'est creusée davantage de 8,6 milliards DH, au cours du quatrième trimestre 2011, en raison de la poursuite de l'évolution très restrictive des facteurs autonomes (-9,1 milliards DH), explique Bank Al Maghrib -BAM- dans son dernier rapport. Déjà au troisième trimestre, le déficit des trésoreries bancaires s'est creusé de 7,4 milliards DH (passant de 21,6 milliards au trimestre précédent à 29 milliards DH). D'après les auteurs du rapport, les facteurs autonomes (hors intervention du Trésor sur le marché monétaire) ont exercé un effet restrictif sur la liquidité bancaire de près de 6,3 milliards DH attribuable principalement à l'augmentation de la circulation fiduciaire et aux opérations sur avoirs extérieurs. En effet, les retraits nets de la monnaie fiduciaire ont atteint 5,8 milliards DH suite aux sorties massives enregistrées au cours de la période estivale et en préparation du mois de Ramadan. De même, les opérations sur devises ont induit une ponction de liquidité de 2,5 milliards DH et ce en dépit de l'important reflux des billets de banque étrangers durant la période estivale (13,7 milliards DH). En effet, ces derniers ont été largement compensés par les achats de devises par les banques commerciales qui ont totalisé 16,2 milliards DH (dont 9,5 milliards enregistrés durant le mois de septembre). 22,5 milliards DH pour les bons du trésor En revanche, les opérations du Trésor (hors intervention du Trésor sur le marché monétaire) ont été à l'origine d'une injection de liquidité de 2,7 milliards DH : Les remboursements des échéances de la dette intérieure au profit du système bancaire (17,7 milliards DH), le règlement des salaires des fonctionnaires (15 milliards DH), la pension des retraités (4 milliards DH) et les dépenses de compensation (12 milliards DH) ont été partiellement compensés par les souscriptions bancaires aux adjudications des bons du Trésor (22,5 milliards DH) et de l'encaissement des recettes fiscales (20 milliards DH). Au cours du quatrième trimestre 2011, l'insuffisance des trésoreries bancaires s'est creusée davantage de 8,6 milliards DH, en raison de la poursuite de l'évolution très restrictive des facteurs autonomes (-9,1 milliards DH). En effet, les opérations du Trésor (hors intervention sur le marché monétaire) ont impacté négativement les trésoreries bancaires de 6 milliards DH du fait notamment de la différence entre, d'une part, les souscriptions bancaires aux adjudications des bons du Trésor (22,1 milliards DH) et l'encaissement des recettes fiscales y compris le 3ème acompte de l'IS de l'année 2011 (15 milliards DH), et d'autre part, les remboursements des échéances de la dette intérieure au profit du système bancaire (11,1 milliards DH), le règlement des dépenses de la compensation (9,3 milliards DH) et le paiement des salaires des fonctionnaires (5,2 milliards DH). De même, l'augmentation de la circulation de la monnaie fiduciaire a atteint 3,6 milliards DH attribuables majoritairement aux préparatifs de l'Aïd Al-Adha. En revanche, les opérations sur avoirs extérieurs ont induit une injection de liquidité de 650 millions DH résultant de la différence entre les cessions des billets de banque étrangers qui ont atteint 5 milliards DH et les achats de devises par les banques commerciales qui ont totalisé 4,3 milliards DH. Le 4ème trimestre 2011 est aussi marqué par les interventions du Trésor sur le marché monétaire, qui ont exercé un effet expansif net de 4,2 milliards DH sur la liquidité bancaire et ont porté sur un encours quotidien moyen de 1,7 milliard DH contre 2,3 milliards DH le trimestre précédent. En vue de combler l'insuffisance des trésoreries bancaires qui a atteint en moyenne 36,1 milliards au cours de ce trimestre (contre 31,3 milliards le dernier trimestre), Bank Al-Maghrib est intervenue principalement au moyen des opérations d'avances à 7 jours pour un montant quotidien moyen de 29,4 milliards DH contre 29,3 milliards le trimestre précédent. La Banque Centrale a également fourni, suite à la décision du Conseil de Bank Al-Maghrib du 20 septembre 2011, de la liquidité aux banques au moyen de deux opérations de refinancement à long terme (3 mois) d'un montant total de 15 milliards DH. Au cours de cette période, le TMP (taux moyen pondéré) du marché monétaire s'est établi en moyenne à 3,30%, soit le même niveau que celui enregistré durant le trimestre précédent. En outre, la volatilité du TMP a baissé de 1 point de base par rapport au niveau enregistré durant le 3ème trimestre 2011 pour s'établir à 7 points de base.