En ce mois de piété et de recueillement, on a tendance à prioriser les valeurs de tolérance et de clémence. Il n'y pas de plus naturel dans une société qui croit fermement à la sacralité des vertus. Certes, on ne peut s'y opposer ni s'en passer. Mais, on ne saurait non plus outrepasser les obligations auxquelles on se plie, depuis qu'on a choisi, avec conviction, de se ranger dans la lignée de l'Etat de Droit et des Institutions. C'est écrit noir sur blanc, que la dépravation et l'impunité n'ont plus de place dans une Nation agissante qui s'est résolument investie dans les principes de la démocratisation et de la modernisation. Personne n'a donc plus le droit de les éclabousser pour des prêches théologiennes déplacées. L'engagement sans réserve qui a fait du pays, en pleine effervescence démocratique, une entité d'exception, continue à solenniser ses choix vers la justice et le progrès. Il n'est plus question de s'en dérober, de crainte de s'en mordre les doigts et d'en broyer la poussière. La solennité dont s'assument désormais toutes les constituantes nationales est amenée à aller jusqu'au bout du parcours, sans ambages. Le bout de chemin que le pays traverse, avec des hauts et des bas, remet d'aplomb la série d'impostures à laquelle a été soumis tout un peuple, des décennies durant. Aujourd'hui, les aspirations sont telles que les dilapidateurs et les dépravateurs qui infestent le pays n'ont plus de chance de perdurer dans le laxisme et le pardon. D'autant plus que la dynamique institutionnelle s'est hardiment enclenchée, au grand bonheur des partisans de la liberté et de l'équité. Seule la justice est habilitée, par la force des choses, à proclamer son dernier mot sur des dossiers qui ne tolèrent plus immixtion ni dénaturation. Que les fauteurs paient leurs forfaits, en toute éthique et transparence! Tout appel à «l'armistice» à connotation cultuelle n'est, en fait, qu'ingérence abusive à la jurisprudence et entrave sardonique à l'essor escompté. Depuis déjà quelques temps, on s'est lancé corps et âme, dans une lutte, sans merci, contre les subtilisateur des deniers publics. L'ébauche, encore à l'état embryonnaire, n'a jamais été de tout repos, au regard des résistances qui handicapent toute opération d'assainissement. Les mécanismes de répression et de réprobation, tant sécuritaires que judiciaires, ont alors commencé à s'atteler à la besogne. Nombre de faussaires de l'ère d'éclosion se font écrouer sous le poids de la protestation de la rue et du basta unanime. On ne viendra pas, maintenant, sous la prédiction fallacieuse de la «bénédiction divine», affecter tout un échafaudage soigneusement édifié, au piédestal des générations de réformes. Ni la dignité nationale dont les premiers jalons s'incrustent à bâtons rompus, ni l'estime sans frontière dont s'enorgueillit le pays dans l'arène planétaire, ne sauraient tolérer un tel relâchement, au nom de la fameuse citation «Dieu pardonne ce qui précède!». La préservation du fonds public des prédateurs et des rapaces véreux, de quelque registre que ce soit, est une obligation qui n'admet ni occultation ni miséricorde. Dieu en est également «sévèrement punitif»! Amen.