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En Hommage à Simon Levy : Azoulay : Préserver la diversité culturelle et linguistique du pays contre l'amnésie : Ismail Alaoui: la mise en œuvre de la Constitution doit être l'occasion de promouvoir le patrimoine culturel marocain
Andre Azoulay, Conseiller de SM le Roi a appelé, jeudi à Rabat, à la préservation du patrimoine culturel marocain dont la richesse repose sur l'ensemble de ses composantes arabe, amazighe et juive qui l'alimentent en permanence en langues, parlers, et dialectes. Rendant hommage au regretté Simon Levy pour son œuvre en matière de recherches linguistiques et en dialectologie, au cours d'une journée consacrée au thème : "la dialectologie marocaine: réalité et perspectives", M. Azoulay a rappelé l'attachement de Simon Levy à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine marocain et de l'apport de la culture judéo-m arocaine, dont la place et la richesse ont été soigneusement soulignées par lui. Et M. Azoulay de rappeler que "nous sommes en fait collectivement responsables de la préservation de cette richesse et diversité de la culture marocaine contre l'amnésie, que dénonçait à travers ses écrits Simon Levy". La richesse du patrimoine culturel marocain repose sur les parlers juif- marocain, arabe, berbère, qui alimentent et nourrissent généreusement depuis des millénaires le mouvement et l'histoire culturels du pays, a dit M. Azoulay. Il est temps pour les chercheurs de revisiter et de se réapproprier toutes ces thématiques, combien chères à feu Simon Levy, à la mémoire duquel cette journée est dédiée en reconnaissance de son apport indéniable. "Il savait exprimer la vérité" dans ce domaine et "à chaque fois que je le rencontrais, je le laissais parler car lui seul savait trouver le mot juste en parlers arabe, juif ou autre", disait-il. Les rapports entre les langues arabe et hébraïque ont été très féconds pour l'enrichissement du patrimoine culturel marocain, a-t-il ajouté, précisant que cette journée doit constituer un point de départ pour reconquérir ce patrimoine des parlers et des dialectes et lui permettre de se hisser à la position qu'il mérite. Tout en soutenant sans réserve aucune cette thèse, M. Ismail Alaoui, président du conseil de la présidence du parti du progrès et du socialisme (PPS) et compagnon de lutte du défunt depuis les années 60, a d'emblée rejeté de réduire Simon Levy à un universitaire "oecuménique". S'il était là, il aurait protesté de manière énergique contre ce qualificatif, car il était en fait un séculier et un humaniste, a-t-il expliqué. Et en tant qu'internationaliste, il était un grand patriote, selon Jean Jaurès, a-t-il ajouté. Simon Levy était un grand militant des causes sociales et nationales qui a légué une riche œuvre en dialectologie, a-t-il ajouté, estimant que le meilleur hommage à rendre à ce combattant infatigable serait de promouvoir comme il se doit dans le sillage de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution les parlers et les dialectes marocains, auxquelles il était très attaché, car ils représentaient les nerfs qui alimentent le patrimoine culturel marocain. C'est d'ailleurs grâce à ses plaidoyers que le parti était l'un des premiers à opter pour la lutte pour la promotion de la diversité culturelle du pays, a indiqué Ismail Alaoui, qui a révélé que le livre blanc du parti sur la question amazighe était en fait l'œuvre de Simon Lévy qui en avait assuré la rédaction. C'est lui qui appelait à la prise en compte de la réalité culturelle plurielle du Maroc, alimentée par ses affluents arabes, amazighe, andalou et judaïque. Selon Ismail Alaoui, les recherches à venir notamment au sein de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) ne doivent perdre de vue la grande diversité des parlers et dialectes marocains, qui seraient au nombre d'une douzaine. Pour sa part, le recteur de l'IRCAM, Ahmed Boukkos a rappelé que Simon Levy tenait surtout à être identifié de Juif marocain. Il était un combattant en recherches scientifiques et en particulier en linguistique (espagnole et portugaise) et un patriote au franc parler. Pour sa part, le doyen de la faculté des lettres de Kenitra, coorganisatrice de cette rencontre, Belhadj Abdelhanin, a souligné que l'importance de cette journée réside dans le fait qu'elle est dédiée à Simon Levy, un homme ayant consacré sa vie à la recherche en dialectologie et à sa richesse au Maroc. La diversité linguistique est une source de complémentarité et d'enrichissement du patrimoine marocain», a-t-il dit. Selon Simon Levy, a-t-il noté, le dialecte judéo-marocain a facilité dans une grande mesure l'intégration de la communauté juive dans leur environnement marocain. D'autres hommages ont été rendus au défunt par Mme Leila Messaoudi et Faouzia Rhissassi, au nom des chercheurs membres du Laboratoire Langage et société, dans lesquels elles soulignent la richesse, l'humanisme et la grande générosité du chercheur. Simon Levy, Secrétaire général de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain est décédé en décembre 2011 à Rabat, des suites d'une longue maladie, à l'âge de 77 ans. Né à Fès en 1934, Simon Levy a débuté sa carrière politique en 1953, en militant pour l'indépendance du Maroc au sein du PPS, anciennement Parti communiste marocain. Il a fait partie pendant plus de 30 ans du bureau politique du parti. Au cours de cette rencontre, initiée par l'IRCAM, le laboratoire «Langage et Société» et la faculté des lettes de Kénitra, plusieurs thèmes seront débattus dans le cadre d'une série d'axes proposés au débat sur l'apport de Lévy à la dialectologie marocaine, les trait(s linguistiques des parlers marocains arabes et amazighes, les contacts interdialectaux et intradialectaux, l'espace, l'histoire et la mobilité des populations et la variation dialectale et la mobilité sociale et le changement linguistique.