Depuis des lustres, notre pays avait fait preuve de comportements patriotiques sans égal. On conviendra sans risque de se contredire que les patriotes marocains ont, de tout temps, scellé un long parcours existentiel de bravoure et de fidélité inaliénables. Sans trop étendre sur les illustrations saillantes de cette singularité exemplaire, à travers des ères séculaires, on évoquera, entre autres, les épopées pré et postindépendance contre le joug colonial multiformes, la route de l'unité qu'on vient de célébrer sa 55ème anniversaire dans le sillage de l'édification et du développement, en symbiose entre le peuple et la monarchie, la marche verte pour le recouvrement de la liberté des provinces sahariennes...Aujourd'hui, au cœur du combat irréversible pour la démocratisation et la modernisation de la Nation, on mesurera le degré de ce patriotisme qui a continuellement hanté les populations aussi bien dans les espaces urbains que dans les points les plus reculés du territoire national. A voir la montée crescendo des conduites perverses des compatriotes, caractérisées par des actes de dépravation et de déficiences morales contre lesquels les citoyens marocains, épris de valeurs ancestrales, avaient lutté sans relâche. Ces attitudes d'émoussement des vertus, longtemps érigées en exemplarité de toute une communauté dont les origines diversifiées, mais intimement cimentées, effritaient cruellement ce conglomérat massif du patriotisme. Les rapports entre les différentes souches de la société sont marqués de beaucoup d'opportunisme et d'intéressement, en particulier lors des échéances électorales où on se précipitait globalement, d'un camp comme de l'autre, de produire des agissements corruptifs portant préjudice au jeu démocratique. La classe politique, sensée faire montre de souci d'encadrement et d'éducation pédagogique, se lance, pour une bonne partie, à la sécrétion des manœuvres populistes, mensongères, voire nihilistes au détriment du patriotisme authentique qui avait fait, jadis, la noblesse de l'action politique. Ceci étant, devant tous ces déficits idéels et vertueux qui prolifèrent, dans une nation en pleine mutation, on est bien placé pour appréhender les dérapages qui en découlent. D'autant plus que nombre de centres de décisions d'un pays comme le Maroc qui s'édifie et se fortifie, sont, malheureusement, infestés par des responsables véreux que la justice est en passe de mettre sous les verrous, au lendemain du mouvement du printemps démocratique et de l'adoption de la nouvelle Constitution. Dans ce sens, la notion de confiance est fatidiquement mise à rude épreuve, puisque des vermines inciviques sont perpétuellement surprises dans de viles postures de désabusement éhonté. Le patriotisme auquel on assène, jour pour jour, des coups fatals, n'est plus une particularité citoyenne qui faisait la fierté identitaire. Au vu de ces dysfonctionnements criards, on n'est pas du tout persuadé de la véracité de la duplicité des nationalités des compatriotes qui président aux destinées de toute une nation, du fait que même la seule nationalité des marocains pêches par manque de patriotisme. On réalisera alors mal comment un haut commis de l'Etat ou un responsable représentatif, au double nationalité, pourrait se comporter en patriote sincère, en face de ces tristes ballotages. On ne comprendra pas non plus cette réticence exagérée à l'égard de l'octroi de la nationalité marocaine aux demandeurs qui, des années durant se considèrent comme citoyens marocains à part entière, alors qu'on ne cesse de se vanter de pays de tolérance et d'ouverture sur le monde. Un pays universel comme la France est substantiellement performant en termes de compétences, grâce à ce brassage ethnique dont l'apport multidimensionnel est indéniable. Agir de la sorte, mènerait, sans nul doute, à un nationalisme béat ou un communautarisme réducteur qui n'a jamais été le fort d'un Maroc multiculturel et cultuel, à travers des siècles.