Comment Ould Salma Sidi Mouloud sera-t-il accueilli par les dirigeants du Polisario, une fois rentré dans les camps de Tindouf ? Lui, qui occupe toujours, jusqu'à nouvel ordre, l'un des postes clés du mouvement séparatiste, à savoir l'inspection générale de la police. Sera-t-il, ipso facto, démis de ses fonctions, traité de traitre avéré ou encore soumis à des traitements plus rudoyants ? C'est la question que se pose tout un chacun, après sa fulgurante sortie médiatique à Smara. Il est vrai que de telles déclarations fustigeant les agissements éhontés des sécessionnistes et leurs protégés et targuant les prouesses multiformes de la mère-patrie ont été proférés par nombre de responsables polisariens, rentrés au bercail. Toutefois, on conviendra que, tout étant persuadés de la véracité de leurs propos, ils l'ont fait après s'être totalement dissocié de toute liaison avec le Polisario. Pour le cas du nouvel hôte qui vient de taper fort sur la table de ses chefs, il compte revenir aux campements de la barbarie pour divulguer son message et faire état des heureuses trouvailles dans le territoire marocain qu'il considérait encore, il y a quelques temps, comme « une république bananière ». En fait, lors de la conférence de presse, il n'a pas hésité de passer un savon aux dirigeants du Polisario en les qualifiant de corrupteurs infâmes, d'occulteurs d'informations, de détenteurs de toutes les vérités. En revanche, il ne cacha pas non plus, son admiration pour les performances du royaume en termes de démocratisation et d'expansion des chantiers ouverts dans divers secteurs. Tout en exaltant ces avancées notoires qui ont également touché les provinces récupérées du Sud, épanouies de fond en comble, il eut ce clin d'œil particulièrement favorable à l'initiative de la régionalisation dont le pays amorce les premiers jalons prometteurs. Une occasion, pour lui, de conforter sa conviction profonde qu'il ne cesse d'arborer, durant sa communication, inhérente à l'autonomie. En effet, tout au long de son discours serein et incisif, il n'arrêtait guère de prêcher la pertinence et la solidité de cette thèse, comme étant l'unique issue des sahraouis. Tout en se montrant partisan du dialogue libre et concerté, il les convia à épouser cette suggestion qui, selon lui, est synonyme d'affaire commune, à la différence des tendances hégémonistes et individualistes des dirigeants du Polisario, beaucoup plus préoccupés par leurs intérêts personnels. « Personne ne pourrait prendre notre place, en face de notre problématique, ni la France, ni l'Espagne, ni les Etats-Unis, ni l'Algérie. C'est nous seuls qui devrons nous atteler à notre destin et nulle autre alternative ne peut faire office de l'autonomie. C'est une opportunité à ne pas manquer », lance-t-il, d'un ton persuasif. Maintenant, si ce nouvel acquis vient réconforter la justesse de notre cause nationale et couronner les dissuasions des multitudes de revenus fuyant les tyrannies des camps de Tindouf, il est incontestable que le désarroi des dirigeants du Polisario est, plus que jamais, fatal. Force est de s'accorder à deviner pareillement que, vraisemblablement, des dénouements salvateurs s'entrevoient à l'horizon, sans fards ni fanfares. La diplomatie, à de plus hauts niveaux, semble aller dans ce sens sans trop de dégâts, afin de fructifier la proposition marocaine, d'autant plus qu'elle jouit du plébiscite international. Car, ce n'est point gratuit qu'un fonctionnaire de sécurité de la plus haute sphère du Polisario vienne, froidement, dire tous les maux d'un camp et fleurir de jolis mots de l'autre camp, alors qu'il se savait haut responsable du premier et fervent prêcheur de la thèse du second. Il y a de quoi méditer sur ces nouvelles donnes, somme toutes, annonciatrices de lendemains meilleurs.