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Premier grand oral de Benkirane à la Chambre des conseillers : La prévarication et la corruption, un système qui développe ses propres défenses
Publié dans Albayane le 05 - 07 - 2012

La prévarication, la corruption et l'économie de rente constituent tout un système, qui s'est installé il y a plus de 50 ans dans le pays et a développé depuis ses propres défenses et lobbies, a affirmé mardi le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, devant la chambre des conseillers. Ceux qui gouvernaient le pays durant cette période ont amassé de grandes fortunes et ont été amenés à les défendre par tous les moyens dont le recours même aux armes, comme ce fut le cas lors des tentatives des coups d'Etat de 1971 et 72, a-t-il rappelé. La même tendance a donné lieu aux années de plomb qui ont fait perdre aux pays de nombreuses opportunités de développement et causé le malheur de milliers de Marocains, a-t-il ajouté en réponse aux Conseillers qui l'interrogeaient lors de la séance mensuelle des questions orales sur la politique générale du gouvernement.
Ces détenteurs du pouvoir n'avaient d'autre souci que de renforcer et préserver leurs intérêts, selon lui.
Le phénomène a donc pris des proportions tellement grandes qui expliquent l'échec de toutes les tentatives de l'extirper de ses racines, a-t-il dit, estimant qu'il s'agit d'un système de gouvernement qui a permis à certains groupes d'en tirer profit en s'accaparant les richesses du pays.
Ce sont de véritables lobbies qui n'exercent le pouvoir que dans leurs propres intérêts sans jamais se soucier des besoins du pays et du peuple, contrairement à la nouvelle situation que vit actuellement le pays dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution, adoptée à la suite du discours du 9 mars 2011 de SM le Roi Mohammed VI, a-t-il dit.
La mise en œuvre de la Constitution du 1er juillet 2011et l'avènement du premier gouvernement issu des élections du 25 novembre 2011 ont permis au pays de faire face sans pertes au printemps arabe et de s'en sortir renforcé derrière SM le Roi, contrairement à d'autres régimes totalitaires et dictatoriaux, qui ont été balayés par les soulèvements populaires en Tunisie, Egypte, Libye et Yémen, a-t-il rappelé.
Au Maroc, la lutte contre le phénomène de la prévarication et de la corruption se heurte surtout à la puissance des lobbies qui en tirent profit et à la culture régnante dans la société marocaine qui fait preuve de laxisme dans ce domaine, a-t-il expliqué.
Si les gens ne dénoncent pas le phénomène, les corrompus et les corrupteurs, il est difficile d'éradiquer le phénomène, a-t-il dit, ajoutant qu'il ne suffit pas de quelques campagnes passagères pour réussir mais de mener un travail de fond continu pour l'extirper de ses racines avec la participation de tous les membres de la société, a-t-il affirmé.
Pour le chef du gouvernement, le phénomène ne se limite pas à des billets de 20,00 DH, pratiques somme toutes condamnables, mais concerne des sommes colossales versées lors de la passation de marchés publics, de l'obtention « gratuite » de gains en nature ou en espèce et de parts dans des sociétés et des compagnies. Le phénomène porte aussi sur des détournements de sommes faramineuses de deniers publics à l'instar des affaires examinées actuellement par les tribunaux, a-t-il ajouté, notant que le gouvernement est décidé à remettre à la justice tous les dossiers entachés d'irrégularités.
Parallèlement, a-t-il ajouté, la stratégie poursuivie par le gouvernement vise à prévenir le phénomène à travers notamment la simplification des procédures administratives, l'amélioration des services, la consécration de la justice et la restauration de la confiance des citoyens dans l'administration.
Pour y parvenir, il est question pour le gouvernement d'œuvrer pour le renforcement du cadre juridique et de poursuivre sa réactualisation en vue de le rendre conforme aux conventions internationales sur la préservation des deniers publics. Il est également nécessaire de parachever le dispositif juridique sur les élections, de procéder à la promulgation de la Charte des services publics et d'assurer l'accès à l'information pour assainir tous les secteurs, a-t-il dit.
En dépit du fait qu'il n'est là que depuis 6 mois, le gouvernement a déjà à son compte des acquis dans ce domaine dont en premier lieu l'ouverture des travaux de la Haute instance de réforme du système judicaire, l'élaboration de la Charte de la bonne gouvernance et la mise à niveau de l'arsenal juridique, a-t-il relevé.
Réagissant aux propos du chef du gouvernement, tous les groupes parlementaires sans exception aucune ont unanimement condamné le phénomène, qui représente, selon eux, un grand danger pour l'avenir du pays.
Ils ont toutefois eu des avis divergents sur la manière de mener la lutte contre le phénomène.
Pour certains groupes, la réussite de cette bataille reste tributaire de la mise en place d'un partenariat entre gouvernement et parlement, qui doivent agir dans le cadre d'une stratégie claire et précise.
Répondant ensuite aux Conseillers qui l'interrogeaient sur le deuxième axe de cette séance relatif à la crise économique mondiale, le chef du gouvernement, a fait savoir que le Maroc en subit lui aussi les effets, mais de manière pondérée, contrairement à d'autres pays voisins.
Suite à cette crise, le Maroc a vu ses exportations vers ses principaux partenaires européens en crise reculer, étant donné que la demande extérieure des produits marocains a drastiquement baissé, a-t-il dit, ajoutant que les investissements étrangers directs dans le pays ont également baissé de 3,8 pc contre 24 pc dans le monde, selon le FMI.
L'augmentation des prix du pétrole ont également grevé la balance des paiements et contraint le gouvernement à décider les dernières augmentations des prix des carburants sur le marché nationale dans le but de préserver les équilibres macro-économiques, d'entamer la restructuration de la caisse de compensation tout en tenant à ne pas toucher au budget d'investissement (188 milliards de Dirhams) et en accordant aux secteurs sociaux l'intérêt qu'ils méritent, a-t-il expliqué.
Et le chef du gouvernement de souligner que la réaction réfléchie du Maroc à cette crise a permis jusqu'à présent d'en amortir le choc et d'éviter qu'elle ne provoque les mêmes effets qu'en 2008 ou des conséquences comparables à ce qui se passe dans d'autres pays (Espagne, Grèce etc...).
Tout en travaillant pour une plus grande rationalisation et maitrise des dépenses et une optimisation des recettes du budget, le gouvernement aspire à préserver ses équilibres macro-économiques dans le but d'empêcher l'intervention des bailleurs de fonds dans ses affaires intérieurs, a-t-il souligné.
Pour ce faire, le gouvernement œuvre dans le sens d'aider au renforcement des exportations nationales et de faire baisser surtout l'importation des produits de luxe dont les boissons alcoolisées de marque en vue de faire face aux répercussions de la crise économique mondiale et à l'aggravation des déficits budgétaire et de la balance commerciale.
Pour certains groupes parlementaires, les mesures prises par le gouvernement restent insuffisantes. Pour d'autres, le Maroc devrait saisir cette crise pour attirer des investissements étrangers à la recherche de pays sûrs, stables et sans risques.
Intervenant sur le dernier axe consacré aux prochaines échéances électorales, le chef du gouvernement a d'emblée indiqué que plusieurs éléments plaident en faveur du report de ces élections, qu'il est « impossible » d'organiser avant le mois de septembre prochain.
Et M. Benkirane d'affirmer : « je serai heureux de terminer les préparatifs de ces élections pour les tenir en septembre ou en décembre 2013 ».
«C'est un processus tellement important et décisif pour le pays qu'il ne faut pas bâcler», a-t-il dit, précisant que ce n'est pas le ministère de l'intérieur qui gère désormais cette transition, mais c'est bien le chef du gouvernement en collaboration avec tous les services concernés dans le but de terminer à temps les préparatifs de ces échéances et de mener à son terme le projet de régionalisation avancée, un chantier indispensable pour le renforcement et la consolidation de l'édifice démocratique dans le pays.
Selon M. Benkirane, s'il y a bien un parti qui voudrait bien organiser dans l'immédiat ces élections, c'est bien le parti de la justice et du développement (PJD), qui a de fortes chances de les emporter pour siéger en force à la Chambre des conseillers mais également dans les conseils communaux et régionaux.
Il a annoncé dans ce cadre le lancement imminent de consultations avec les partis politiques et les autres formations concernées dans le but d'associer tout le monde aux préparatifs de ces échéances électorales dans les détails (listes électorales, mode de scrutin, nombre des régions et découpage régional etc...).
En un mot, a-t-il dit, il est difficile, voir impossible d'annoncer un agenda fixe, avant la mise en chantier du projet de la régionalisation avancée, qui est décisif pour l'avenir du pays, a-t-il répété.
Dans le cadre de ces préparatifs, il est nécessaire d'organiser l'élection des Chambres professionnelles, des conseils communaux, provinciaux et régionaux et des représentants des salariés et des organisations professionnelles avant de passer à l'élection de la Chambre des Conseillers, telle que prévue dans la nouvelle Constitution.
Nombre de conseillers ont exprimé leur soutien à l'approche participative poursuivie par le gouvernement dans le cadre de ce chantier, alors d'autres ont mis l'accent sur les retards qu'accuse l'action du gouvernement dans l'élaboration des lois organiques et textes législatifs nécessaires.
Des conseillers de la majorité n'ont pas manqué de féliciter le chef du gouvernement d'avoir répondu « en toute franchise » à toutes les questions, créant ainsi un précédent positif, qui contraste avec le bras de fer et l'échange de propos violents vécus lors de la première séance mensuelle du 5 juin dernier, dont le report avait laissé tout le monde sur sa faim.
M'Barek Tafsi


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