La polyarthrite rhumatoïde est une maladie rhumatismale inflammatoire chronique qui détruit les articulations des personnes touchées et atteint également d'autres organes tels que les poumons, les yeux, le cœur... La maladie touche environ 300 000 personnes au Maroc, elle est 4 fois plus fréquente chez la femme que l'homme et apparaît généralement entre 35 et 45 ans. Elle fait partie des Affections de Longue Durée (ALD) prises en charge par l'Assurance Maladie Obligatoire. L'association marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde (AMP) entame une action en justice contre la CNOPS. Habilitée par voie législative à exercer les droits réservés à la partie civile, l'association a pris cette décision suite à de nombreuses correspondances adressées à cet organisme pour mettre fin aux difficultés administratives rencontrées par les polyarthritiques affiliés à la caisse. Ces correspondances sont restées jusqu'à présent lettre morte et le silence de cet organisme a bloqué toute tentative d'ouverture du dialogue. «Nous mettons entre les mains de la justice les plaintes de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et affiliés à la CNOPS. Ces plaintes se rapportent, entre autres, au rejet des dossiers de remboursement des frais de soins, le refus du retraitement par les nouvelles biothérapies et les ruptures répétitives des stocks de médicaments. L'association se mobilise pour défendre les droits bafoués de cette catégorie de citoyens. Une telle décision est une réponse à l'irresponsabilité de cet organisme de venir en aide à ces malades qui continuent de payer leur cotisation sans pouvoir accéder aux soins. Le recours à la justice est donc une nécessité imposée», affirme Mme Laïla Najdi, Présidente de l'AMP. A cette occasion, Mme Najdi souligne également la nécessité de considérer la polyarthrite rhumatoïde au même titre que les autres affections de longue durée. «Cette maladie figure bel et bien parmi les 41 pathologies graves et chroniques arrêtées par l'AMO. A ce titre, elle doit être prise en charge totalement. La CNSS reste la plus concernée par cet appel. Le ticket modérateur qu'elle impose injustement à ses affiliés est une des plus accablantes aberrations !», ajoute-t-elle A date d'aujourd'hui en effet, l'homogénéisation des taux de remboursement des traitements entre les deux organismes de l'AMO, la CNOPS et la CNSS n'a toujours pas vu le jour. Il en est de même de l'application du système du tiers-payant. Cette inertie totale des instances concernées prouve que la PR est la grande oubliée du système de santé au Maroc. L'AMP réagit alors. Pour une prise en charge totale de la maladie «Notre association annonce son retrait du Programme national de contrôle de la polyarthrite rhumatoïde, qu'elle a initié avec les autres partenaires et qui a été validé par le ministère de la santé depuis Juin 2011. Dans l'état actuel des choses et malgré la pertinence des actions fixées dans le cadre de ce programme, il ne peut servir les besoins pressants et urgents des malades en matière de prise en charge. La priorité des priorités pour nous est de permettre à tous les malades bénéficiant d'une couverture médicale dans le cadre du RAMED ou de l'AMO, une prise en charge totale de la maladie avec une quote-part ne dépassant pas les 5 000 DH pour les assurés de l'AMO, comme c'est le cas pour les autres maladies graves et chroniques», avance la même source. Active depuis 2007, l'AMP s'est fixée comme principale mission l'information des personnes atteintes d'une polyarthrite rhumatoïde et de leur famille sur la pathologie, sa prise en charge et ses nouveaux traitements. L'objectif est de permettre aux malades une meilleure qualité de vie. Composée de malades et de membres de leur famille, de médecins et de biologistes, l'association propose également de l'aide financière ainsi qu'un soutien psychologique. Depuis sa création, l'AMP réclame une prise en charge optimale de cette pathologie lourde classifiée en tant qu'Affections de Longue Durée, un vœu pieu puisque la CNSS ne l'entend pas de cette oreille et continue d'appliquer le ticket modérateur aux malades atteints de polyarthrite rhumatoïde. Une situation qui perdure Face à cette situation qui ne saurait laisser insensible celles et ceux qui sont directement confrontés par la prise en charge des malades atteints de polyarthrite rhumatoïde, face aux drames qui se vivent au quotidien par des femmes et des hommes que la maladie ronge et consume a petit feu, des médecins se sont regroupés autour des malades pour faire connaitre au grand public ce qu'est vraiment la PR. Ces praticiens sont aidés dans leur travail par des bénévoles, c'est ainsi qu'est née l'association marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde. L'Association marocaine de lutte contre la Polyarthrite rhumatoïde est une association de patients qui essaient d'apporter de l'espoir aux malades marocains. Elle aide les plus démunis à payer leurs analyses et les frais médicaux. Elle essaie d'apporter un soutien moral aux patients en détresse et à ceux qui vivent difficilement leur handicap, avec, comme chacun le sait, des hauts et des bas dont les seuls à payer les frais sont ces mêmes malades. Une situation qui perdure et à laquelle il convient aujourd'hui de trouver une solution. A signaler que l'AMP organise le jeudi 28 juin 2012 à l'hôtel Idou Anfa à partir de 17h, une rencontre débat en présence de ses avocats et des patients pour partager avec la presse et l'opinion publique sa nouvelle stratégie de défense et de promotion des droits des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde à l'accès aux soins et aux médicaments. Article 9 L'assurance maladie obligatoire de base garantit le remboursement ou la prise en charge directe d'une partie des frais de soins par l'organisme gestionnaire de l'assurance maladie obligatoire de base, désigné, ci-après «organisme gestionnaire», l'autre partie restant à la charge de l'assuré. Celui-ci conserve la liberté de souscrire une assurance complémentaire en vue de couvrir les frais restant à sa charge. Toutefois, en cas de maladie grave ou invalidante nécessitant des soins de longue durée ou en cas de soins particulièrement onéreux, la part restant à la charge de l'assuré fait l'objet d'une exonération totale ou partielle. La liste des maladies donnant droit à exonération et les conditions dans lesquelles cette exonération est accordée sont fixées par voie réglementaire.