Le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail est déterminé à mettre le dialogue social sur de bons rails. La décision des deux centrales syndicales, en l'occurrence la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), sécessionniste de la CDT, de ne pas assister aux rencontres initiées par le département de tutelle n'a pas été du tout du goût du ministre. «Etonnante attitude», a-t-il laissé entendre dans une déclaration à la presse. En fait, ces rencontres, qui demeurent une première depuis sa nomination, ont pour objectif «d'instaurer un climat d'échange et se mettre d'accord sur une méthodologie commune», a insisté Souhail. Et d'ajouter qu'il est «tout à fait naturel de se concerter avec chaque syndicat non pas seulement pour sonder ses attentes, mais aussi pour communiquer sur sa vision sur un tas de choses… et qui ne pourrait en fin de compte que donner un nouveau rebond au dialogue». Les deux centrales syndicales qui ont décliné l'offre ont envoyé une lettre commune au ministre de l'emploi et de la formation professionnelle contenant leurs principales revendications et leur vision quant à la démarche devant être appliquée pour la poursuite du dialogue social. Dans une rencontre qui n'a duré que 20 minutes, Abdelhamid El Fatihi, membre du Conseil national de la FDT et Bouchta Boukhalfa, membre de la commission exécutive de la CDT ont expliqué, à qui de droit, les motifs de la décision des syndicats de ne pas avoir donné suite à l'invitation du ministère tout en réitérant leurs revendications notamment celles qui portent sur la fixation des priorités et la concrétisation des engagements du gouvernement qui se résument essentiellement dans l'accord du 11 avril 2011. Dans une conférence organisée mardi 22 mai à Casablanca, les deux cadors de la CDT et la FDT, Noubir Amaoui et Abderahmane Azzouzi, ont appelé à "une négociation collective" et au respect total des droits et libertés syndicales. Des revendications auxquelles le ministre s'est déclaré n'être nullement opposé. Toutefois, il a regretté la défection de ces deux syndicats. Leur présence « pourrait être d'une utilité certaine et même baliser le terrain pour un travail sérieux et prospectif bénéficiant à la classe ouvrière », a-t-il asséné. Rappelons que les deux centrales syndicales ont décidé d'organiser, dimanche 27 mai à Casablanca, une marche nationale de protestation placée sous le signe « pour la défense de la dignité et les revendications matériels et sociales de la classe ouvrière ». L'UMT fait l'exception Contrairement à la CDT et la FDT, la première centrale syndicale au Maroc, l'UMT a répondu positivement à l'invitation du ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Dans une réunion ayant eu lieu, lundi 21 mai avec le ministre, les deux parties ont convenu de mettre en place des commissions ad hoc pour la concrétisation de ce qui reste de l'accord du mois d'avril 2011. Par ailleurs, il a été également décidé de se pencher sur l'étude des solutions possibles concernant la situation de la société Comarit et aussi celle des agents intérims aux Autoroutes du Maroc et ce dans le cadre d'une commission comprenant les secteurs concernés et les partenaires sociaux. Qui plus est, les représentants de l'UMT et du ministère de l'emploi se sont mis d'accord sur la nécessité du respect des libertés syndicales conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution.