Les premières réunions qui devraient démarrer dès ce mardi au siège du ministère, auront lieu entre le ministre et chaque syndicat à part, alors que le gouvernement etait habitué à organiser des réunions groupées. L'appel de deux centrales syndicales à une marche nationale a poussé le gouvernement à agir. Le ministère de l'emploi vient d'adresser une invitation aux syndicats les plus représentatifs pour la reprise des réunions de la commission du secteur privé dans le cadre du dialogue social. «Nous avons effectivement reçu une invitation de la part du ministère mais nous allons demander un ajournement de sa date prévue aujourd'hui, en raison de nos engagements», affirme Abderahmane Azouzi, secrétaire général de la FDT (Fédération démocratique du travail). Et de poursuivre: «Le principal point à l'ordre du jour concerne la mise en œuvre des engagements du gouvernement dans l'accord d'avril 2011. Mais nous allons certainement évoquer d'autres dossiers. Nous sommes d'ailleurs en train de coordonner notre approche avec les autres syndicats partenaires». Les premières réunions qui devraient démarrer dès ce mardi au siège du ministère, auront lieu entre le ministre et chaque syndicat à part, alors que le gouvernement était habitué à organiser des réunions groupées. En tout cas, les premières rencontres ont été réservées à la FDT et la CDT, probablement parce qu'il s'agit des deux centrales qui organisent, dimanche prochain une marche nationale de protestation à Casablanca. Cela voudrait dire pour autant que les deux syndicats reviendraient sur cette décision en cas d'accord avec le ministère de l'emploi ? Non rétorque Abdelmalek Aferiat, conseiller FDT à la deuxième Chambre. «Je pense qu'il est trop tard aujourd'hui de revenir sur une telle décision car il en va de la crédibilité des deux centrales syndicales», estime-t-il. La mission du ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail s'annonce d'ores et déjà difficile. Les syndicalistes érigent la défense des libertés syndicales comme une priorité. «Cela fait des années que nous revendiquons la ratification par le Maroc de la convention internationale 87 sur les libertés syndicales. De même, nous avons toujours demandé l'abrogation de l'article 288 du code pénal. Mais aucune décision n'a été prise sur ce dossier», explique ce syndicaliste. Les syndicats commencent ainsi à s'impatienter surtout en ce qui concerne l'application de l'accord du 26 avril 2011 signé avec le gouvernement sortant. Malgré l'engagement du gouvernement Benkirane au respect de toutes les clauses de l'accord, les syndicalistes disent que l'attente a trop duré et qu'ils s'attendent aujourd'hui à du concret. «Beaucoup d'engagements pris par l'ancien gouvernement n'ont pas été mis en œuvre. L'Exécutif se contente de lancer des promesses sans réaliser quoi que ce soit de concret sur le terrain», ajoute Aferiat. Par ailleurs, il semble que la méthodologie suivie par le nouveau gouvernement, concernant le secteur privé, ne fait pas l'unanimité. Des sources syndicales expliquent que les négociations dans cette commission ne peuvent pas se faire entre la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) et les syndicats les plus représentatifs sans la participation du gouvernement. «Il y a des aspects législatifs et techniques qui demandent absolument la participation du gouvernement d'autant plus que la CGEM n'est pas représentative de tout le secteur privé et je pense dans ce sens aux PME et PMI ainsi qu'aux exploitations agricoles», souligne une source syndicale. Les centrales vont de nouveau remettre sur la table la question de l'institutionnalisation du dialogue social.