Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, a affirmé, lundi à la Chambre des représentants que le manque d'inspecteurs de travail handicape lourdement l'application de la loi dans les exploitations agricoles. Répondant à une question sur la protection des travailleurs agricoles dans les exploitations agricoles du groupe de la Justice et du développement, le ministre a rappelé que la protection des travailleurs dans les exploitations agricoles s'inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement, visant notamment à préserver les droits des travailleurs agricoles et leur dignité et à consolider leurs acquis. Selon les dispositions du code du travail, il ne doit y avoir aucune discrimination salariale entre les travailleurs, qu'ils soient dans le secteur industriel ou des services ou dans le secteur agricole, a-t-il rappelé, ajoutant que le Maroc a ratifié pour ce faire nombre de conventions internationales relatives aux travailleurs agricoles. Toutefois, il faut reconnaître que la réalisation de ces objectifs se heurte à une série d'obstacles dont en premier lieu l'insuffisance du nombre des inspecteurs du travail, a souligné le ministre. Dans le but de promouvoir le concept du travail décent et de garantir les droits élémentaires des travailleurs agricoles, le ministère œuvre pour la mise en œuvre des prescriptions du code du travail à travers une série de mesures visant le renforcement du contrôle avec les moyens en présence et la couverture du plus grand nombre d'exploitations agricoles et forestières par des visites, la création de nouvelles délégations de l'emploi dans les régions à caractère agricole (Chtouka Ait Baha, Sidi Slimane, Berrechid, Errahamna, Sefrou, Taounate, et Tiznit), a-t-il ajouté. Le ministère veille aussi à la bonne organisation des élections professionnelles dans le secteur agricole, lesquelles ont eu lieu pour la première fois en 2009 et qui se sont soldés par l'élection de 1293 délégués des salariés, un chiffre dérisoire qui ne reflète guère la réalité dans le secteur, a-t-il estimé. Il a été également procédé à l'organisation et à l'encadrement de deux sessions de formation au profit de 320 délégués des salariés dans le secteur agricole dans le but de renforcer leurs capacités de négociations et de gestion, a ajouté le ministre qui a fait état aussi de la mise en œuvre dans le secteur du programme national d'amélioration des conditions de travail, lancé en février 2010. Il a également souligné les efforts déployés par le ministère pour renforcer la coordination entre les inspecteurs du travail et les inspecteurs de la Caisse de sécurité sociale et l'action menée pour inciter les partenaires sociaux à conclure des conventions de travail collectives. Répondant à une autre question relative à la médecine du travail et à la prévention dans le secteur, le ministre a indiqué qu'il est impératif pour le Maroc d'œuvrer pour faire face à ce problème et ce dans le cadre de la mise à niveau du cadre de l'entreprise marocaine et du renforcement de sa compétitivité. En attendant, le ministère a pris une série de dispositions visant l'amélioration des conditions de travail et l'application saine et correcte des dispositions de la loi relative à la santé et la sécurité professionnelle, a-t-il noté. Il a également indiqué que des efforts sont entrepris pour l'ouverture de l'institut national des conditions de vie au travail créé le 19 mai 2010.