Sous le patronage du ministre de la santé, le conseil régional des pharmaciens d'officines organise la Journée Nationale de la Pharmacie sous le thème : «La nouvelle politique de santé au Maroc» le Samedi 21 Avril 2012 au Hyatt Regency Casablanca. Il ne fait aucun doute que ce thème est pour l'heure un sujet d'actualité qui mobilise toutes les capacités, tous les responsables, les décideurs et les différents acteurs du système de santé dans notre pays. Ce regain d'attention, cette implication sans réserve des uns et des autres est tout à fait légitime surtout lorsqu'on sait que la santé c'est ce que nous avons tous de plus cher, de plus précieux.La santé des individus a de tous temps été au centre des préoccupations des décideurs, des responsables, des politiques et de tous ceux qui ont les capacités et le pouvoir d'influer de prés ou de loin sur les choix et priorités d'une nation. Dans ce sens, nombreux sont les pays qui ont fait de la santé de leurs concitoyens un choix prioritaire. Un choix pour lequel tous les moyens indispensables pour la réalisation du meilleur état de santé pour tous ont été consentis, une preuve d'un haut degré de civilisation. Parler de la santé des citoyens n'est pas chose aisée, c'est même très compliqué contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de personnes. Il y a à l'évidence un réel paradoxe car, depuis l'indépendance à nos jours, la santé des Marocains a toujours fait l'objet d'un intérêt particulier et le fameux droit à la santé a toujours été considéré comme un droit fondamental des citoyens. Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis notre indépendance à ce jour ont été très sensibles à ce sujet éminemment social. Des efforts considérables ont été déployés depuis les années 60 pour doter notre pays d'infrastructures modernes, de technologie de pointe, de personnels de santé (médecins-infirmiers) en nombre suffisant et de compétences qualifiées. La santé est aujourd'hui érigée au rang de priorité gouvernementale, un choix et un souci constant pour permettre à chaque marocain d'avoir accès aux mêmes soins, aux mêmes médicaments indépendamment des moyens financiers des uns et des autres, de leur lieu de résidence ou de toutes autres considérations afin d'assurer une démocratisation des soins, une équité et une justice sanitaire qui sont autant de préalables si nous voulons réellement assurer la préservation, l'amélioration et le développement de l'état de santé de toute notre population. Et un enjeu de justice et d'équité Au P.P.S, nous sommes conscients plus que toute autre personne des enjeux réels que peut représenter la santé des citoyens. Pour nous, le droit à la santé a toujours été considéré comme un droit fondamental du citoyen, nous avons toujours milité et œuvré afin que l'ensemble de la population marocaine puisse bénéficier d'une couverture sanitaire équitable et équilibrée donnant au concept de démocratisation des soins sa véritable signification. Au P.P.S, nous n'avons jamais failli à notre mission, nous avons toujours été fidèles à nos engagements, aux principes qui sont les nôtres, à notre culture. Le référentiel du PPS en matière de santé trouve sa source dans les valeurs du socialisme, valeurs d'égalité, de liberté réelle, de démocratie dans ses différentes acceptions politique, économique et sociale, de progrès humain et de respect des droits de la personne humaine. Depuis des décennies, le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a clairement fait sienne la protection et la promotion de la santé des citoyens marocains, encourageant toutes les initiatives, les décisions, les stratégies qui visent à relever le niveau sanitaire de notre pays. Au PPS, la santé des citoyens est non seulement un droit fondamental de tout un chacun mais c'est aussi un enjeu de justice et d'équité. C'est ce qui nous motive pour exiger que les prestations de santé mises à la disposition de l'ensemble des habitants soient partout les mêmes pour tous, indépendamment des moyens financiers des uns et des autres. Nous avons et nous ne cessons, à cet effet, de demander le renforcement du système national de santé notamment par la création, l'équipement en ressources humaines, matérielles et en médicaments de structures de base au niveau des zones enclavées là où existe un désert médical et ce afin de répondre aux demandes pressentes de santé primaire des populations. Le PPS milite de toutes ses forces pour une couverture sanitaire équitable et équilibrée donnant au concept de démocratisation des soins sa véritable signification. La meilleure preuve, s'il en fallait une pour mettre en exergue la démocratisation des soins que le PPS place au rang de ses priorités et pour laquelle nous nous sommes engagés auprès de tous nos concitoyens depuis des décennies, a toujours été réaffirmée avec force. Le volet relatif à la démocratisation des soins de santé est un sujet récurrent pour mieux faire comprendre aux uns et aux autres notre ferme volonté pour l'application d'une réelle équité dans l'accès aux soins, dans la répartition juste et équitable de tous les moyens existants au niveau de toutes les régions du pays. Un droit constitutionnel Le PPS a démontré toute sa capacité pour défendre les droits des citoyens à travers son engagement constant et sans faille pour asseoir sur des bases saines et solides une solidarité collective qui s'est traduite à travers le vote massif de la nouvelle constitution le 1er juillet 2011, une belle leçon de démocratie qui restera sans doute gravée dans les mémoires comme jour de victoire du constitutionnalisme marocain puisque 98,5% d'électeurs marocains ont voté par un oui massif. A ce sujet, il est toujours utile de rappeler le contenu de l'article 31 de la nouvelle constitution qui est un très bel exemple de la démocratisation des soins, de l'éducation et de l'égalité des chances … On peut lire dans l'article 31 de la nouvelle constitution : «L'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits : aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l'Etat, à une éducation moderne, accessible et de qualité, à l'éducation sur l'attachement à l'identité marocaine et aux constantes nationales immuables, à la formation professionnelle et à l'éducation physique et artistique, à un logement décent, au travail et à l'appui des pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi ou d'auto-emploi, à l'accès aux fonctions publiques selon le mérite, à l'accès à l'eau et à un environnement sain, au développement durable». Il est vrai que des progrès sont réalisés, que de nouveaux chantiers sont en cours, que des moyens sont consentis pour relever le niveau de santé des populations, pour permettre de corriger les défaillances, les iniquités entre régions. Cela va demander un peu de temps et de la patience. Il reste donc beaucoup à faire, car il y a des écarts , des iniquités très pénalisantes et choquantes dont les premiers à souffrir sont les pauvres, les démunis, les bidonvillois, les zones périurbaines et même certains quartiers des grandes villes où certains facteurs notamment le manque d'eau potable, l'absence d'un habitat salubre, la dégradation de l'hygiène du milieu ainsi que les déséquilibres nutritionnels constituent de nos jours un obstacle important à l'élévation du niveau sanitaire des populations qui habitent ces régions ou ces quartiers. Une nouvelle réforme est à l'œuvre, elle va permettre inchallah au système de santé de s'organiser de telle sorte à réduire les inégalités d'accès aux soins notamment entre les régions, les milieux (rural et urbain) et entre groupes sociaux. Ce qui devrait permettre à chaque citoyen de réaliser pleinement son potentiel de santé. Pour réussir pleinement, cette réforme du système de santé devra être menée en s'appuyant sur un système plus solidaire pour garantir l'accessibilité aux soins à tous les citoyens et particulièrement les plus démunis. Un système solidaire La santé étant une valeur commune, sa préservation, engage la participation et la responsabilisation aussi bien du citoyen, du prestataire de service que des pouvoirs publics. Les soins de santé sont devenus coûteux en raison de la forte demande et des coûts des technologies utilisées. Cette situation exige de la part des pouvoirs publics, du prestataire et du citoyen un engagement solidaire et responsable pour que le système de santé, par son organisation et la mise à la disposition des services, répondre à une demande exprimée en soins et à la protection de la santé (la promotion, la protection et la restauration de la santé) Le prestataire, par l'utilisation adéquate de moyens de diagnostic et de traitement efficace, s'engage à maîtriser les coûts dans une logique et une approche des coûts bénéfices des actes. Le citoyen doit individuellement être conscient des comportements à risque et de sa participation à l'utilisation rationnelle des services de santé, la collectivité et la société civile à travers ses organisations concourent à la préservation et au maintien des conditions de vie saine par l'identification des problèmes et des besoins et par une collaboration à l'amélioration du système. Ce sont toutes ces valeurs mises ensemble les unes aux côtés des autres qui seront le fondement des réformes dans lesquelles s'est engagé le PPS depuis fort bien longtemps, des valeurs que nous faisons nôtre à travers la stratégie du PPS pour la santé pour assurer au système de santé une plus grande performance, une pérennité cohérente, efficace et agissante et une plus grande équité dans l'accès aux soins pour tous. Les organisateurs de La journée nationale du pharmacien ont préparé un programme riche et varié dont plusieurs interventions qui traiteront du RAMED, le partenariat public-privé, l'industrie pharmaceutique nationale face à la globalisation, sécurité sanitaire et protection du patient et mesures d'accompagnement nécessaires au développement de l'officine. Nous reviendrons sur cet événement et sur les différentes interventions.