La CGEM n'aura peut-être plus à se plaindre. L'absence de couverture sociale des jeunes stagiaires –en formation au sein des entreprises- longtemps décriée par l'organisation patronale, vient d'être corrigée. Le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Jamal Rhmani, vient d'annoncer deux nouvelles mesures pour combler ce vide et donner pleine mesure de l'avantage du dispositif d'intégration professionnelle des diplômés en vigueur au Maroc. Désormais, l'Etat prendra en charge, à travers l'ANAPEC, les charges de couverture sociale des jeunes, devait préciser M. Rhmani, lors d'un point de presse, jeudi soir au siège de l'ANAPEC. Cette mesure représentera pour le Trésor public une charge de près de 2 milliards DH, selon le ministre. Le système, ainsi revisité, démarrera à partir du 10 octobre 2011. D'ici là, la CNSS et l'ANAPEC auront mis au point leur système d'information pour se conformer au cahier des procédures (en matière de remboursement des charges sociales). Pour sa part, Jamal Bellahrach, président de la commission sociale au sein de la CGEM n'a pas caché sa satisfaction. «C'est une première au Maroc», a-t-il déclaré, tout en soulignant que le problème du chômage des jeunes diplômés ne se règle pas à coup des décrets. « Il nous faut une vision globale et cohérente pour éviter les blocages, les limites et les inefficacités du système ». Car les défis et les menaces pèsent davantage avec le changement de la structure démographique (doublement de la population jeune d'ici 2016 et donc gonflement du stock des demandeurs d'emplois), le retard pris en matière de formation universitaire… mais aussi les exigences de qualité en matière de qualification de la main d'œuvre pour affronter la concurrence. En engageant des aides publiques pour soutenir la revalorisation du travail des jeunes au sein des entreprises, le gouvernement entend prendre à bras le corps le phénomène des jeunes diplômés en chômage. L'ANAPEC table sur l'insertion de 300.000 jeunes à l'horizon 2016. D'après M. Rhmani, toute entreprise dûment enregistrée et affiliée à la CNSS, ayant signé un CDI (contrat à durée indéterminée) recevra une prime d'intégration-formation de 25.000 DH. L'ANAPEC, pour permettre aux entreprises d'en tirer profit, a mis en place un dispositif et des conditions d'éligibilité. Malgré le retard pris par le gouvernement, les nouvelles mesures prises par le département de tutelle visent, on en convient, à assurer aux jeunes diplômés un travail décent. Il appartient maintenant aux entreprises marocaines de faire converger leurs intérêts avec ceux de la société dans sa globalité. C'est ce que la CGEM appelle « la responsabilité sociale».