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Lutte contre la corruption dans le secteur de la santé : Collaboration entre le ministère de la Santé et l'Instance centrale de prévention de la corruption
La corruption dans le secteur de la santé est comparable à une plaie profonde infectée par des germes résistants à toutes sortes d'antibiotiques, mêmes les molécules de dernières générations. Une corruption qui dure et perdure depuis des décennies, une corruption qui a la peau dure. Une corruption qui résiste à toutes les actions entreprises par le ministère de la Santé pour la déraciner à telle enseigne qu'elle figure en bonne place dans la stratégie du ministère de la Santé 2008-2012. Une corruption qui déjoue tous les mécanismes qui visent à la combattre, une corruption tentaculaire, c'est une véritable gangrène qui infecte le secteur de la santé. Le ministère de la Santé suit de très près la problématique de la corruption dans le secteur de la santé. Des mesures qui visent à moraliser ce secteur vital ont été initiées, des sanctions ont été prises à l'encontre de plusieurs professionnels. Des avertissements, des blâmes, des mises à l'écart, des révocations temporaires sans salaires, des dégradations ont été prononcées par les commissions disciplinaires à l'adresse des brebis galeuses qui tirent profit de la misère et de la détresse de pauvres malades, ce qui bien entendu finit par ternir l'image de marque du secteur de la santé. Le ministère de la Santé, conscient des dangers que représente la corruption dans ce secteur vital, a procédé mardi 27 septembre 2011 à une cérémonie de signature visant à favoriser la lutte et la prévention contre la corruption grâce à la collaboration avec l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC). Il ne fait aucun doute que cette initiative fort louable contribuera à redynamiser le processus de réformes entrepris par le ministère de la santé pour combattre la corruption dans ce secteur important dont les missions sont éminemment humaines. Il est clair que la cérémonie de signature de cette collaboration entre le ministère de la Santé et l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC).représente une étape importante qui est à marquer d'une pierre blanche car a l'évidence, c'est le début d'une nouvelle ère dans le processus de la prévention des actes de corruption, la fin de l'impunité et, partant, la protection des citoyens malades. Nous sommes tous conscients que la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé constitue l'un des défis importants auquel nous devons tous faire face. De ce fait, nous sommes tous interpellés car lutter contre la corruption dans le système de la santé est vital pour notre pays où des catégories de citoyens démunis, très pauvres, ne peuvent tout simplement pas accéder aux soins, aux médicaments parfois même les plus élémentaires. Le phénomène de la corruption dans le secteur de la santé est exacerbé par la multiplicité des parties impliquées, des différentes catégories d'intervenants dans le système de santé, parfois on ne sait pas qui est qui, c'est-à-dire qui est médecin, qui est infirmier, qui est stagiaire, agent de service, gardien, cuisinier. Tous portent la blouse blanche et fatalement aux yeux des citoyens c'est kif –kif. A côté, il y a la mauvaise gestion des hôpitaux, des services hospitaliers qui dans bien des cas sont confiés à des personnes qui n'ont pas le profil requis, des individus qui ne donnent pas le bon exemple et donc fatalement cela finit par nuire, car l'exemple nous vient toujours d'en haut. Face à ce genre de situations où prime le laisser aller, le je m'en foutisme, le clientélisme et autres dérives nuisibles. Certains agents de la santé n'hésitent pas à exploiter la misère de pauvres citoyens, à se faire de l'argent sale sur le dos de la misère et de la maladie, de l'ignorance, du désarroi et du désespoir que vivent parfois des patients et leurs familles. Par leurs agissements malsains, nuisibles, ces criminels portent atteinte à tout un système, à l'image de nos structures. Ils salissent la blouse blanche qui est synonyme de pureté, de probité, d'altruisme et d'humanisme. Parmi ces hyènes assoiffées de gains malhonnêtes, certains sont devenus des professionnels dans le racket qui consiste à se faire verser des dessous-de-table tous les jours, des compléments de salaires informels pour multiplier leurs revenus par dix, vingt, voire plus. Ce qui est inadmissible, ce qui choque le plus, c'est le peu de cas qui est fait aujourd'hui par les responsables de certains établissements de santé face à ces dérives. Et on peut dire à cet effet et en toute légitimité que la stratégie 2008-2012 de la santé a eu le privilège de relever les dérapages inhérents à la pratique de la corruption, la ministre de la Santé Yasmina Badou a eu le courage de jeter un pavé dans la mare et avait, depuis son installation à la tête du département de la santé, fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. C'est pourquoi la stratégie 2008-2012 de la santé s'est penchée sur le sujet et elle s'est fixée comme objectif de moraliser le secteur de la santé en impliquant tous les gestionnaires des structures sanitaires afin que chacun puisse assumer pleinement ses responsabilités. Mais cette stratégie a montré ses limites, par la faute du peu de cas dont on fait preuve certains agents qui refusent les changements qui vont dans le bon sens. Avec la signature de la convention de collaboration entre le ministère de la Santé et l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) qui se fixe comme objectifs la lutte et la prévention contre la corruption dans le secteur de la santé, il y a lieu d'être optimiste. C'est une bonne chose et chaque professionnel de santé soucieux de préserver l'image de marque du secteur de la santé devrait en toute bonne logique apporter une pierre à cet édifice pour barrer la route à tous ceux et celles qui, par des agissements immoraux, malsains, veulent nuire au secteur de la santé qu'il soit public ou privé.