A Partir d'aujourd'hui et jusqu'au 24 septembre, les projecteurs seront braqués sur la ville de Salé à l'occasion de la tenue de la 5ème édition du festival international du film de femmes de Salé. Compétition, hommages, ateliers et débats sont au menu. La femme en tant que thème cinématographique a surtout percé dans la filmographie marocaine suite à la nouvelle dynamique qui a marqué le cinéma sous notre ciel, due essentiellement à la mise en place du fonds d'aide à la production cinématographique et à l'ouverture thématique constatée dans le secteur à la fin des années quatre vingt dix avec l'installation d'un nouveau climat politique. Profitant de cette nouvelle ère de liberté, les cinéastes se sont orientés essentiellement vers des sujets de société dont celui de la condition de la femme et de son statut. «A la recherche du mari de ma femme», «Lala Hobby» de Mohamed Abderrahman Tazi, ou encore «Femmes... et femmes», «jawhara» et autres de Saad Chraibi ont vu le jour dans ce contexte. L'émergence aussi de femmes réalisatrices sur la scène comme Farida Belyazid, Farida Bourquia, Zakia Tahiri ou encore Narjiss Nejjar a donné également un nouvel élan au cinéma dit «féminin». D'où l'importance du Festival international du film de femmes de Salé, une manifestation qui permet à la fois de mettre en exergue une production «gendarisée» mais aussi de pousser au devant de la scène les jeunes talents femmes. Au fil des années, cette manifestation s'est ancrée dans l'échiquier culturel marocain et a acquis ses lettres de noblesse. Cette nouvelle édition donnera à voir une production cinématographique qui miroite la diversité des points de vue d'ici et d'ailleurs surtout qu'elle verra la participation de contrées différentes comme l'Afrique, l'Amérique, l'Asie, l'Europe et le monde arabe. Côté compétition, douze longs métrages seront en lice pour le Grand prix du festival. Le Maroc sera représenté par «Agadir Bombay» de Myriam Bakir. Cette année, un focus sera réservé au 7ème art bourkinabais. Le public aura l'occasion de découvrir ce pays grâce à cinq longs métrages qui représentent le suc de la production du pays. Au menu également, un panorama des cinémas sub-Sahariens sera projeté en guise d'hommage à cette région. Outre la compétition, le festival prévoit une fenêtre sur le long métrage marocain. Sur ce registre, quatre films seront visionnés par le public. Il s'agit du dernier film de Daoud Oulad Syad, «La mosquée» détenteur de plusieurs prix, «Majid» de Nassim Abassi, «Swingum» de Abdellah Toukouna et «les anges de satan» d'Ahmed Boulane. A l'image des autres éditions, le festival n'omettra pas de rendre hommage à certaines figures du cinéma à travers le monde, notamment Halime Guner, fondatrice du festival du film de femmes d'Ankara, Naky Sy Savané du festival Miroirs et cinémas d'Afrique à Marseille, l'artiste plasticienne marocaine Fatima Alaoui Bel Hassan, et le comédien égyptien, le très adulé, Houssein Fahmi. La compétition sera chapeautée par un jury professionnel et éclectique présidé par l'actrice et écrivaine canadienne Louise Portal. Elle est accompagnée de la réalisatrice marocaine Leila Triqui, la journaliste sénégalaise et critique Oumy N'Dour, l'actrice égyptienne Hala Sedki, l'iranienne Maryam Khakipour, la réalisatrice française Lucile hadzihalilovic et Maureen Mazurel du Royaume Uni. Le film d'ouverture sera le long métrage «La source des femmes» de Radu Mihaileanu. Cet opus a été présenté dans la dernière édition de Cannes. Il est prévu également dans «La Quinzaine du cinéma francophone de Paris» qui aura lieu du 5 au 15 octobre prochain. Le festival sera aussi une occasion d'échange sur des thèmes en rapport avec le cinéma et la femme. Un forum est programmé, à cet effet, sur le thème «Le cinéma d'Afrique sub-saharienne et la femme». De même, une rencontre avec Rita El khayat autour de son dernier ouvrage «la femme artiste dans le monde» sera au rendez-vous.