Le long-métrage allemand "L'étrangère" a remporté, samedi, le grand prix de la 5-ème édition du Festival international du film de femmes de Salé, organisée du 19 au 24 septembre, par l'Association Bouregreg, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. Ce film relate l'histoire d'Umay qui, pour protéger son fils de son mari violent, retourne vivre dans sa famille à Berlin, mais l'accueil qui lui est réservé n'est pas celui auquel elle s'attendait. Les membres de sa famille sont incapables de passer outre les conventions, déchirés entre l'amour qu'ils lui portent et les valeurs de leur communauté. Umay se retrouve obligée de fuir à nouveau ceux qu'elle aime pour éviter les représailles et le déshonneur à son entourage. La mention spéciale du Jury a été attribuée au film égyptien 6-7-8, tandis que le meilleur rôle masculin a été décerné à John Hurt dans l'interprétation du film "Lou" de la réalisatrice australienne Belinda Chayko. Pour le rôle féminin, le jury a retenu Sibel Kekilli dans le film "L'étrangère" de Feo Aladag qui a également reçu le prix du meilleur scénario. Le prix du Jury a récompensé ex aequo deux films, américain "Winter's Bone" de Debra Granik, et italien "Corpo Celeste" de la réalisatrice Alice Rohrwacher. En cette occasion de remise de prix, des hommages ont été rendus à la chef décoratrice et artiste plasticienne marocaine Fatima Alaoui Bel Hassan, et à la comédienne ivoirienne et présidente du festival "Miroirs et cinémas d'Afrique" à Marseille, Naky Sy Savané. Le directeur du festival, Abdellatif Assadi, a adressé ses félicitations à la femme palestinienne, à l'occasion de la présentation par le président Mahmoud Abbas, au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la demande officielle d'adhésion de la Palestine aux Nations Unies. Le Jury de la 5-ème édition du festival, présidé par l'actrice, chanteuse et écrivaine Louise Portal (Québec), est composé de Hala Sedky (comédienne égyptienne), Lucile Hadzihalilovic (réalisatrice et productrice française), Maureen Mazurek (chef monteuse suisse), Maryam Khakibour (réalisatrice iranienne), Oumy Ndour (journaliste et critique sénégalaise de cinéma) et Layla Triqui (réalisatrice marocaine). Le cinéma africain est l'invité d'honneur de cette édition avec la projection de 12 films représentant l'Afrique subsaharienne (Bénin, Cameroun, Côte d'Ivoire, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Sénégal, Tchad, le Togo et la RD Congo). Pour célébrer les créations cinématographiques féminines, le festival s'est voulu un regard croisé de femmes et d'hommes sur des questions portant la condition des femmes, selon une approche cinématographique qui met en exergue la création en matière artistique. La programmation de cette édition s'est fondée sur des thématiques principales, en l'occurrence l'inégalité des statuts homme/femme et le courage des femmes qui prennent le risque de l'émancipation par la création. Le programme comprend également des pôles d'animation portant sur 70 films (longs et courts métrages, documentaires). La 5ème édition a été en outre marquée par la présentation d'ouvrages "La femme artiste dans le monde arabe" de Rita El Khayat (médecin, psychiatre et psychanalyste) et "Jury" de Marcha Méril (comédienne et écrivaine française). Des hommages ont été aussi rendus à l'acteur égyptien Hussein Fahmy et à la comédienne et militante turque Halime Guner (fondatrice du Festival du Film de Femmes d'Ankara). Un débat sur les cinéastes africains et marocains et leurs expériences en matière scénaristique a été également programmé, outre des discussions sur les films projetés en compétition et une rencontre "Leçon de cinéma" lors de laquelle Louise Portal a retracé son parcours artistique.