Les étudiants algériens se mobilisent à leur tour, notamment dans la capitale Alger, contre la perspective d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. L'élection présidentielle est prévue le 18 avril prochain. C'est au tour des étudiants algériens de manifester leur mécontentement contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. Environ 500 d'entre eux se sont réunis dans les rues d'Alger, mardi 26 février, contre la perspective d'un cinquième mandat du chef de l'Etat algérien. D'autres rassemblements ont également eu lieu dans d'autres villes du pays. Ils se sont regroupés aux cris de « Non au 5e mandat ! », « Bouteflika dégage ! », « Algérie libre et démocratique », à l'intérieur de la « fac centrale ». Les agents de sécurité de l'université ont cadenassé les grilles pour empêcher les étudiants de sortir. « Policiers et étudiants sont des frères », ont aussi crié les étudiants aux membres des forces de l'ordre déployés en nombre dans la rue, de l'autre côté des grilles. De nombreux étudiants ont brandi des drapeaux algériens. « Pour éviter la confrontation avec la police, les étudiants de plusieurs facultés d'Alger ont décidé de se rassembler dans l'enceinte de l'université », a expliqué Raouf, étudiant en master de journalisme, qui n'a pas donné son nom de famille. Des manifestations dans plusieurs villes algériennes De nombreux autres rassemblements ont aussi été rapportés par des médias ou sur les réseaux sociaux, dans l'agglomération d'Alger et plusieurs villes du pays. Une centaine d'étudiants venus d'autres campus défilaient dans le centre-ville de la capitale, sans que la police n'intervienne. Environ 500 étudiants en journalisme se sont eux réunis sur leur campus, tandis que quelques centaines d'autres étaient regroupés à l'extérieur, selon une journaliste locale sur place. Les étudiants de la faculté de médecine d'Alger, à environ 5 km du centre, ont pour leur part été strictement cantonnés sur leur campus par la police. En régions, des manifestations – dont il n'était pas possible de déterminer l'ampleur dans l'immédiat– avaient lieu à Constantine (400 km à l'est d'Alger), Tizi Ouzou (100 km à l'est d'Alger), Ouargla (est) ou encore Annaba (nord-est), d'après le site d'information TSA (Tout sur l'Algérie). En annonçant le 10 février sa décision de briguer un 5e mandat, Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a mis fin à de longs mois d'incertitude, mais a aussi déclenché une contestation inédite depuis des années de par son ampleur nationale, sa mobilisation et ses slogans visant directement le chef de l'Etat et son entourage. Mardi, Abdelmalek Sellal, le directeur de campagne du président algérien a annoncé : « Le candidat Abdelaziz Bouteflika va respecter les délais et les lois et déposera son dossier de candidature le 3 mars », soit le dernier jour prévu pour cela. Lundi, les autorités avaient répondu pour la première fois aux protestataires : elles ont écarté implicitement l'hypothèse d'un renoncement d'Abdelaziz Bouteflika en affirmant que les « urnes trancher(aie)nt ». « Les élections auront lieu dans moins de deux mois et chacun choisira librement », a commenté le Premier ministre Ahmed Ouyahia, alors que le délai de dépôt des candidatures expire dimanche à minuit. Il a également mis en garde les Algériens « contre les risques de dérapages sérieux ».