L'ancien président brésilien Luiz Inácio Lula Da Silva (Parti des Travailleurs, gauche), qui a gouverné le pays entre 2003 et 2010, a remporté les élections présidentielles organisées ce dimanche, en battant au deuxième tour le président sortant Jair Bolsonaro (Parti libéral, droite). Après le dépouillement de 98,91 % des bulletins de vote, l'ancien syndicaliste a engrangé 50,73% des voix, devançant de justesse son rival qui en obtenu 49,17%. L'autorité électorale fait état aussi d'un total de plus de 117 millions de voix valides (95,41 %), 1,7 million de votes blancs (1,43 %) et un taux d'abstention de 20,55% (31.796.564 électeurs). Malgré la tension qui a accompagné les élections les plus polarisées de l'histoire de la première puissance latino-américaine, le président du Tribunal électoral suprême (TES), Alexandre de Moraes a rassuré plus tôt dans la journée que les élections générales de ce dimanche se sont déroulées normalement, même si des incidents ont été enregistrés. Plus de 156 millions d'électeurs étaient appelés à se rendre aux urnes pour choisir le président de la République, ainsi que 12 gouverneurs parmi les candidats qui sont passés au deuxième tour, dont celui de l'Etat de Sao Paulo, le plus riche et le plus peuplé du Brésil. Les élections se sont déroulées dans un climat de sécurité renforcée par l'armée, principalement dans la région amazonienne et dans des villes à haut niveau de violence, comme Rio de Janeiro. Le port d'arme était interdit et le transport public était assuré gratuitement. Lula est perçu comme un président des pauvres, surtout ceux des régions du Nord-Est, qui ont joué un rôle déterminant dans son élection. Lui qui sera investi début janvier prochain, va devoir relever un défi qui s'est donné lui-même en revenant au pouvoir : retrouver le Brésil d'il y a à peu près 10 ans. Il s'agit, selon les observateurs, d'une lourde tâche. Le Brésil a beaucoup changé depuis et la conjoncture internationale pourrait lui être défavorable. Le leader de la gauche brésilienne, qui réédite les percées des mouvements progressistes un peu partout en Amérique du sud, prend les rênes d'un pays qui a connu ces derniers mois une certaine embellie économique, après avoir traversé une crise socio-économique liée à la pandémie du covid-19 qui a fait près de 700.000 morts, ainsi qu'à la guerre en Ukraine.