Une récente étude documentaire et empirique de la Confédération Démocratique du Travail (CDT) a révélé que seules 4523 travailleuses et travailleurs domestiques sont déclarés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) à fin août 2021, sur un total d'environ 200 000 travailleurs domestiques recensés. Réalisée en collaboration avec l'Institut Syndical de Coopération au Développement-ISCOD et le gouvernement de La Rioja et le Centre d'Etudes et de Recherches en Sciences Sociales (CERSS), l'étude dont le journal « Al Oâmk » détient une copie, « soutient l'idée d'une action commune et intégrée impliquant le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif pour la refonte de la loi, le pouvoir judiciaire, ainsi que les syndicats des travailleurs et des employeurs et les associations ». Elle préconise « une action intégrée en vue d'un programme de protection et d'amélioration des conditions de l'emploi domestique, articulée à court terme autour de l'application de la loi actuelle (19-12), et ce malgré ses insuffisances, et à moyen terme de son amélioration et sa refonte en passant par un plaidoyer pour l'adhésion du Maroc à la convention N° 189 sur les travailleuses et travailleurs domestiques adoptée en 2011 par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) ». Dans une déclaration au journal « Al Oâmk »», Othman Baqa, membre du Bureau exécutif de la CDT a expliqué que la centrale syndicale « a adopté ce dossier, parce que l'Etat a pris une décision irréversible de généraliser la protection sociale, afin que tous les citoyens, notamment les plus vulnérables, puissent en bénéficier ». Il a expliqué que la CNSS s'est engagée à simplifier les procédures à cet effet. D'après l'étude, le Maroc ne dispose pas de données précises sur les travailleurs domestiques. Certains chiffres officiels font état de 200 000 travailleurs domestiques dont 90% seraient des femmes. Intitulée « Promotion du travail décent au Maroc à travers la protection et l'organisation des travailleuses et travailleurs domestiques », l'étude vise à dégager les principales caractéristiques, et l'appropriation sociohistorique et économique profonde de l'emploi domestique au Maroc. Elle est aussi alimentée par des dates, des données quantitatives et propos recueillis de récits de vie lors des enquêtes par entretiens, observation participante, et focus groupes auprès des travailleuses et travailleurs domestiques et des employeurs (ses) à Tanger, Casablanca et Rabat, auprès d'acteurs associatifs dans ces villes, et autres personnes ressources.