Une dizaine d'associations de défense de l'environnement ont alerté, vendredi, contre les dangers d'une pollution pouvant engendrer une catastrophe écologique à l'embouchure de la rivière Moulouya, apprend on au journal « Al Oâmk ». De nombreuses études scientifiques réalisées dans ce site au nord du Maroc ont « démontré, sans équivoque, une détérioration de sa biodiversité et plusieurs habitats et espèces ont atteint un stade de dégradation très avancée », affirment ces associations marocaines et internationales dans un communiqué parvenu au journal. « Parmi les signes du changement de cet écosystème on peut noter l'augmentation du taux de salinité des eaux superficielles et souterraines, la disparition de la plus grande forêt littorale Tazegraret, en quelques années seulement, le dépérissement des arbres de Genévrier rouge, l'érosion avancée du rivage et la disparition de la dune, l'assèchement du marécage de Chrarba et du bras mort de la Moulouya », ajoute le communiqué. Les associations alertent également que « cette année et pour la première fois dans l'histoire du site, le goulet reliant l'oued Moulouya à la mer est complètement fermé. Cette situation préoccupante annonce un cataclysme écologique imminent dont plusieurs causes potentielles sont discernées. Il s'agit essentiellement de la réduction des apports en eau suite à la construction de plusieurs barrages et stations de pompages publiques et privées ». Partant de ce constat, ces associations marocaines se disent « inquiètes sur le devenir de la zone humide de l'embouchure de la Moulouya et invitent le gouvernement et les responsables régionaux et locaux à prendre les mesures nécessaires pour sauver ce patrimoine naturel et culturel, en renforçant le statut de protection du site en le classant comme une aire protégées selon la loi 22-07, ce qui va assurer l'intégration de la conservation et de l'utilisation rationnelle de la zone humide dans la gestion du bassin hydrographique ». En attendant, des actions urgentes sont nécessaires en assurant un débit écologique minimum pour la survie des habitats et leur richesse en biodiversité et en adoptant une bonne gouvernance dans la gestion des ressources hydriques dans la région afin d'éviter toute nouvelle infrastructure qui risque d'aggraver la situation. Située sur la côte méditerranéenne prés de la station Balnéaire de Saïdia, le Site de Mouloya couvre une superficie de 4500 Ha. « Outre son importance pour le maintien de la diversité biologique, il fournit des services écosystémiques essentiels, notamment comme source de ressources naturelles et de revenus pour les populations locales : activités agricoles et pastorales ». Il a été classé comme Site d'Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) par le département des Eaux et Forêts et a été inscrit en 2005 dans la liste « Ramsar » des zones humides d'Importance Internationale, relevant de la Convention Intergouvernementale « Ramsar » dont la mission est «la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier ». Les associations signataires de cet appel sont : le Groupe de Recherche pour la Protection des Oiseaux au Maroc GREPOM/Birdlife Maroc ; l'Espace de Solidarité et de Coopération de l'Oriental ESCO, la Société Protectrice des Animaux et de la Nature SPANA, l'Association Marocaine des Photographes Animaliers, le Groupe d'Ornithologie au Maroc, l'Association Nature Solutions, l'Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre, l'Association Anafis pour l'Environnement, l'Association Khnifiss, l'Association Nationale Maroc des Amis de l'Environnement, l'Association Talassemtane pour l'Environnement et le Développement ATED.