Les étude de l'Organisation de la coopération et de développement économique (OCDE) et de plusieurs agences spécialisées dans le domaine de la santé morale des européens se suivent et se ressembles. L'impact social, économique et financier de ces maladies est de plus en plus exorbitant, soulignent les experts en cette semaine de célébration de la journée mondiale de la santé mentale. Début octobre, « Headway 2023 Mental Health Index », un indice paneuropéen sur la santé mentale dans les lieux de travail et dans les écoles a révélé qu'un européen sur 6 souffre de cette maladie, soit environ 84 millions de personnes, dont 165 mille meurent chaque année. Dans son volet économique, l'étude de l'OCDE avait estimé, en 2017, le cout économique de ces maladies à 600 milliards d'euros annuellement. Un chiffre qui devrait augmenter, considérablement, avec les séquelles laissées par la pandémie Covid 19 qui s'est répandue à travers le monde depuis 2020. Selon Massimiliano Mascherini d'Eurofound, membre de l'agence de l'Union européenne chargée de l'amélioration des conditions de vie et de travail, la crise Covid19 est « comme un Cerbère moderne, une tête représente la crise sanitaire, la deuxième la crise économique et la troisième la crise sociale ». D'après l'indice Headway « 70% de la population active déclare souffrir de troubles mentaux légers ou modérés, trois travailleurs sur quatre n'ont pas pris de congé de maladie malgré leur trouble mental et un enfant sur trois en situation de décrochage scolaire souffre également ». Selon l'OCDE, les coûts économiques de ces maladies sont liés aux taux d'emploi et à la productivité moins élevés des personnes atteintes de troubles de la santé mentale et aux dépenses plus importantes consacrées aux programmes de sécurité sociale, le reste correspondant aux dépenses directement allouées aux soins de santé. Ce qui représente, au total, des dépenses équivalentes à 4% du PIB européen. Face à cette situation que le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurría qualifie de « lourd fardeau qui n'a rien d'inéluctable », les européens restent optimistes et animés de beaucoup de volonté. En effet, plusieurs pays ont adopté des mesures et des programmes pour faire face aux troubles mentaux, même s'il reste beaucoup à faire, souligne ce responsable. Selon les experts de l'indice « Headway », seuls 8 pays de l'Union Européenne ont lancé des programmes d'insertion sociale pour les malades et 7 pays ont instauré une coopération avec les services de l'emploi. A titre de comparaison, dans les pays en voie de développement, la santé mental, particulièrement la dépression, est le problème de santé le plus négligé. Selon « Strongmind », une ONG spécialisée dans ce domaine, la dépression touche en Afrique une femme sur quatre et parmi ces femmes 85% n'ont pas accès au traitement.