Le rapport note que la plupart des troubles mentaux sont mineurs ou modérés, les cas graves sont plutôt rares. Les problèmes de santé mentale au travail sont en hausse. Un travailleur sur cinq souffre de troubles mentaux, à savoir de dépression ou d'anxiété. C'est ce qui ressort du rapport de l'OCDE intitulé «Mal au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l'emploi». Le document relève que la mauvaise santé mentale induit de lourdes pertes pour la productivité. 74% de l'ensemble des travailleurs souffrant de troubles mentaux ont vu leur productivité baisser au cours des quatre dernières semaines, contre seulement 26% pour les travailleurs en bonne santé. Cette baisse de productivité s'explique par le fait que les travailleurs atteints de troubles mentaux ne prennent pas de congé de maladie, ils continuent à travailler en étant moins efficaces. Autre constat : les absences sont plus fréquentes chez les personnes atteintes d'une maladie mentale. A ce sujet, le rapport souligne que les travailleurs atteints de troubles mentaux sont absents de leur travail et leur absence dure plus longtemps que les personnes ne présentant aucun trouble (6 jours contre 4,8). Les taux de prévalence sont supérieurs chez les jeunes adultes, les femmes et les personnes ayant un niveau d'études peu élevé. Cela dit, le rapport note que la plupart des troubles mentaux sont mineurs ou modérés, les cas graves sont plutôt rares. Ces troubles mentaux surviennent assez tôt: l'âge médian d'apparition est d'environ 15 ans. Par ailleurs, le rapport précise que la plupart des personnes souffrant d'un trouble mental continuent à travailler. Le taux d'emploi oscille entre 55 et 70%, soit 10 à 15 points de pourcentage de moins que ceux des personnes en bonne santé. «Un tel écart traduit une perte énorme pour l'économie, ainsi que pour les individus concernés et leurs familles», indique le rapport. Les personnes atteintes d'un trouble mental sont plus exposées au chômage. La probabilité d'être au chômage est deux fois plus élevée que chez les personnes qui n'ont aucun trouble. Le document ne manque pas de relever que beaucoup d'autres personnes atteintes de troubles mentaux veulent travailler mais ne trouvent pas d'emploi. Selon l'OCDE, la précarisation croissante des emplois et l'augmentation des pressions au travail pourraient entraîner une aggravation des problèmes de santé mentale dans les années à venir. La proportion de travailleurs exposés au stress ou à des tensions sur leur lieu de travail a augmenté dans l'ensemble des pays de l'OCDE au cours de la dernière décennie. Par ailleurs, compte tenu du climat économique actuel, de plus en plus de personnes s'inquiètent pour la sécurité de leur emploi. L'OCDE estime qu'une meilleure prise en charge des troubles mentaux augmenterait sensiblement les chances des personnes de conserver leur emploi ou d'en trouver un.