La décision du président français Emanuel Macron de suspendre la décision d'instaurer un contrôle technique sur les motos suscite la polémique. Après avoir publié jeudi dernier un décret au Bulletin Officiel instaurant cette mesure qui devait être appliqué en 2023, le président français a fait marche arrière annonçant son report à une date ultérieure. Le président a-t-il cédé aux pressions des associations de motards ? ou bien s'agit-il d'une tactique pour gagner des voix à quelques mois des élections présidentielles prévues en avril 2022 ? Ce report a été décidé suite à des entretiens entre le ministre chargé des transports et les Fédérations des motards. « Le président de la République a décidé que ce n'était pas le moment d'embêter les Français, a expliqué un conseiller de l'exécutif, rapporte les journaux français. « Avec la crise sanitaire, le passe, on leur demande déjà beaucoup. On peut être pour la sécurité sans embêter les Français dans leur quotidien, à priori sans adhésion de leur part », ajoute le conseiller. A l'instar des voitures, le contrôle technique des motos vise à protéger le climat et à réduire le nombre des victimes des accidents de la route, particulièrement élevé parmi les motards. La majorité des pays européens appliquent déjà ces mesures alors que la France hésite à le faire et décide, à chaque fois, de ne pas respecter les directives européennes. « C'est une inquiétante reculade » estime un éditorial du journal « Le Monde » qui critique la décision de l'Elysée. « Fait du prince, mauvais signal à l'heure où la défense de l'environnement devrait être résolument mise en avant, cette reculade est inquiétante tant dans sa forme que sur le fond », explique le journal. De son coté, la Fédération qui avait critiqué la publication du décret ne cache pas sa satisfaction. Elle estime que les contrôles techniques sont inutiles et que « les défauts d'infrastructures routières sont bien plus dangereux pour les usagers fragiles ». Son credo est le suivant : « Réparez nos routes, nous nous occupons de nos motos ! » rapporte le site d'information « Le repaire des motards ». Un autre son de cloche est donné par l'association « Ras le scoot » qui avait salué le décret estimant « que de nombreux motards modifient leur échappement ainsi que des éléments de sécurité tels que rétroviseurs, clignotants, plaque d'immatriculation » indique le journal « La croix ». Le gouvernement a décidé de reprendre le contact avec les associations de motards au cours de la prochaine rentrée politique, mais sans donner de date précise. Des négociations qui s'annoncent compliquées dans un climat de campagne pré électoral. Pour rappel, les lois européennes sur le contrôle technique des motos concerne plusieurs points du véhicule: les freins, les pneumatiques, l'éclairage ou le bruit... etc.