A moult reprises, les motards du Maroc ont tenté de justifier leurs revendications quant à la modification de la politique tarifaire imposée aux véhicules à deux-roues sur autoroute. Lesquelles revendications ADM a fini par rejeter avançant des arguments solides pour appuyer sa décision. La réclamation de dix-sept clubs et associations de motards a enfin eu écho chez la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM). Si la réponse a tardé à venir, elle a toutefois été claire et concise. ADM estime que «cette réclamation n'est pas fondée sur des raisons économiques et financières recevables». Dans un communiqué, ADM explique qu'une simple comparaison avec le cas français, en ne prenant de ce cas «que des éléments partiels» ne constitue pas de raison valable pour qu'elle revoie sa tarification car au Maroc, le rapport entre le tarif kilométrique véhicule léger et le prix moyen de la moto reste «toujours inférieur» à celui dégagé en France pour la classe des motos. Toujours en réponse aux éléments avancés par les motards pour appuyer leurs réclamations (voir supplément automobile précédent), ADM ajoute que prendre le cas français comme modèle ne peut être adapté au Maroc et cette démarche reste «biaisée» dans la mesure où le tarif kilométrique appliqué en France pour les motos avoisine le double (1.78) du tarif kilométrique pratiqué pour la même catégorie de véhicules sur les autoroutes marocaines. Ecartant l'exemple français, ADM met en avant celui d'autres pays. On en cite, entre autres, les exemples portugais, espagnol, italien, turc et tunisien qui, comme appliqué au Maroc, intègre les deux-roues dans la même catégorie que tout autre véhicule léger dans leur tarification autoroutière. Ce n'est pas tout, ces clubs et associations qui avaient qualifié la situation d'«aberrante et injuste» sont appelés par ADM à «augmenter l'esprit de responsabilité et d'entraide des motards pour respecter les lois et s'acquitter du péage» estimant que cela s'impose par le fait que ces motos profitent des mêmes avantages que procure l'infrastructure autoroutière aux autres catégories de véhicules. Quant au fait que motos et véhicules légers n'ont aucun point en commun ni en matière d'encombrement ni par rapport à l'agressivité sur l'autoroute, ADM juge ceci applicable sur les poids lourds et véhicules légers dont le niveau d'encombrement et d'agressivité reste assez proche. Toutefois, les tarifs ne sont pas les mêmes. Ces arguments feront ils reculer les motards du Maroc? Une chose est sûre, le refus d'ADM a été clair et ils seront bien priés de payer leurs dus devant chaque péage autoroutier en attendant qu'un autre round de négociations s'ouvre, ou non.