Sur recommandation de l'Union africaine, l'ancien président Hissène Habré sera jugé au Sénégal, où il vit, pour assassinats politiques et torture, a annoncé le président Abdoulaye Wade. Né vers 1942 dans une famille pauvre de bergers tchadiens, Habré suit les cours de la Mission catholique locale avant d'obtenir une bourse et de poursuivre des études de droit et de sciences politiques à Paris. A l'indépendance de son pays en 1960, Habré y retourne pour devenir préfet de région. Habré se fait connaître par la communauté internationale quand en 1974, il enlève l'ethnologue française Françoise Claustre pendant 33 mois avant de la libérer contre une rançon de 10 millions de francs versée par le gouvernement français. En 1982, Habré destitue le président Goukouni Oueddeï. S'en suit une période de troubles durant laquelle des forces soutenues par la Libye envahissent le nord du pays pour tenter de renverser Habré. La France envoie alors 3.000 soldats pour soutenir le président tchadien, qui parvient à reprendre le nord en 1987. Habré est renversé par Idriss Deby en 1990. Deux ans plus tard, une commission d'enquête nationale accuse le gouvernement d'Habré d'être responsable de 40.000 assassinats politiques et de 200.000 cas de torture. En 2000, un tribunal sénégalais accuse Habré de torture et de crimes contre l'humanité avant de décider qu'il ne peut être jugé au Sénégal. En 2005, la Belgique lance un mandat d'arrêt international à l'encontre d'Habré pour meurtres et tortures exercées par la police tchadienne quand il était au pouvoir.