Pour la première fois depuis plusieurs années, Agadir se trouve depuis lundi dernier sous l'eau. Le soleil brillera de nouveau sur la ville dès ce samedi. Les fortes intempéries qui se sont abattues sur la région de Souss-Massa-Drâa depuis lundi dernier ont encore une fois soulevé la problématique des infrastructures de base défaillantes de la ville. Plusieurs artères ont été tout simplement fermées à la circulation. Ce qui a provoqué de sérieuses perturbations dans le trafic routier. Les intempéries ont causé d'autres dégâts plus graves, notamment dans la préfecture d'Agadir-Ida Outanane. Ces averses parfois orageuses accompagnées d'éclairs et de tonnerre, dépassant en moyenne les 250 Mm3, ont également permis l'amélioration très nette des réserves en eau, aussi bien au niveau des nappes souterraines qu'au niveau des barrages Moulay Abdellah et Abdelmoumen. Vu que les contraintes d'alimentation en eau potable sont aggravées par des phénomènes tels la surexploitation des nappes et la déforestation, ces pluies ont également permis d'assurer la sécurité alimentaire en eau potable. Cependant et en raison des conditions naturelles de la région, tant en ce qui concerne le relief que le climat, les pertes en eau sont importantes et graves. Ainsi, les inondations provoquées par les crues des oueds ont provoqué la coupure en approvisionnement en eau potable dans plusieurs centres urbains, en raison du taux élevé de la boue dans les eaux et de la perturbation momentanée des deux stations de traitement de l'Onep à Tamri et à Sidi Boushab. Selon l'Agence du bassin, les volumes d'eau produits au niveau des deux ressources mobilisés sont autour d'un débit de 800 L/S, dégageant toujours un déficit de 40%. Ce débit devra être amélioré d'urgence à la station de Sidi Boushab pour pouvoir réduire les périodes de coupoures dans certains quartiers. Par contre, à la station Tamri, le démarrage des travaux de curage est toujours entravé par l'importante crue de l'oued. Pour remédier à cette situation, la cellule de crise mise en place au niveau de la wilaya d'Agadir, présidée par le secrétaire général de la wilaya et où sont représentés tous les services concernés, a entamé une opération de ravitaillement en eau potable par le moyen de camions citernes mobiles et fixes. Aussi, un effort est déployé pour assurer l'approvisionnement en permanence des points névralgiques de la ville tels l'hôpital Hassan II, les autres dispensaires, les cliniques et les boulangeries. Pour leur part, la Ramsa et l'Onep ont mobilisé tous les moyens et ressources disponibles pour minimiser l'impact de cet incident et rétablir ainsi la production. Les moins à relever A noter que ces intempéries ont aussi provoqué la mort accidentelle de trois personnes emportées par les flots de l'oued en crue à Tazentoute (Amskroud) et l'effodrement d'une maison vétuste à Bensargao. De même, il a été procédé à l'évacuation de plusieurs familles qui occupaient des maisons menaçant ruine à Drarga et à Amskroud. Il faut noter que la ville d'Agadir est entourée par des piémonts et traversée par un certain nombre d'oueds parfois menaçants après des périodes sèches. Les intempéries de ces derniers jours ont eu le mérite de mettre sur la table le problème des infrastructures de base. C'est l'assainissement qui a été le plus pointé du doigt de part et d'autre. Le maire de la ville a personnellement mis en cause «l'assainissement mal fait pendant les années précédentes». «L'assainissement n'était pas bien fait. Ce qui est grave aujourd'hui, c'est que ce sont les nouvelles zones d'urbanisation se trouvant aux abords de la cité qui provoquent une menace pour la ville», explique Tarik Kabbaje. Il a également mis en cause le retard enregidtré dans la réalisation de certaines infrastructures, notamment le barrage de protection de la ville et le plan d'aménagement qui n'a pas été fait en prenant en considération la spécificité géographique du site et les besoins de la populatuion en matière d'infrastructures de base. «Il n'y a jamais eu de rélexion globale sur l'avenir urbanistique de la ville», se plaint le maire. Toutefois, les dégâts n'étaient pas très importants par rapport à d'autres villes du Royaume, selon lui. «Ces dégats ont principalement été causés dans les zones qui ont connu des constructions anarchiques sur des pontes et qui se trouvent à proximité des oueds», dixit T. Kabbaje. Il ajoute que le problème réside aussi dans le fait que «quand on décide de construire, on fait pas d'étude de l'impact sur l'environnement». les volumes d'eau produits au niveau des deux ressources mobilisés sont autour d'un débit de 800 L/S. La cellule de crise a entamé une opération de ravitaillement en eau potable au moyen de camions citernes mobiles et fixes. un effort est déployé pour assurer l'approvisionnement en permanence des points névralgiques de la ville tels l'hôpital Hassan II, les autres dispensaires, les cliniques et les boulangeries.