La préservation des ressources en eau a été au centre de la réunion du conseil administratif de l'agence du bassin hydraulique d'Agadir, qui s'est tenue lundi dernier à Chtouka. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, Mohamed Elyazghi, a présidé lundi dernier la réunion du Conseil administratif de l'agence du bassin hydraulique de Souss- Massa-Drâa dans sa session de 2007. Cette rencontre, qui s'est tenue à Chtouka, s'inscrit dans le cadre du débat portant sur la pénurie des ressources en eau au niveau national. Il s'agit d'un débat national lancé cette année pour sensibiliser à la problématique de la pénurie d'eau impliquant tous les acteurs concernés pour élaborer des réformes. Débat qui s'est traduit par la mise en place d'une stratégie, à la fois au niveau national et régional, afin de préserver les ressources en eau et lutter contre leur surexploitation. Le choix de la région Souss-Massa-Drâa pour cette première rencontre émane des différentes décisions prises au niveau régional pour préserver ces ressources. Autant d'efforts qui demandent toutefois d'être renforcés vu la surexploitation des ressources hydrauliques au niveau régional. Notons que cette surexploitation est due en premier lieu aux secteurs piliers sur lesquels reposent l'économie régionale, notamment le tourisme, l'agriculture et la pêche. Mohamed Elyazghi a ainsi porté l'attention sur cette surexploitation, tout en exposant la stratégie de l'agence pour préserver les ressources de la région. Il s'agit d'un plan visant à réduire cette surexploitation en utilisant la technique du goutte à goutte au lieu de l'irrigation classique pour 30.000 hectares de terrains d'agriculture. La généralisation de la micro-irrigation, le dessalement de l'eau de mer, l'épuration et la réutilisation des eaux usées font également partie des solutions qui s'imposent pour atténuer ce déficit au niveau régional. Se basant sur trois unités hydrauliques (nappes de Souss, nappe de Chtouka et celle de Tiznit), la région du Souss court par ailleurs un grand danger. Car en plus de la surexploitation, la région assiste à une dégradation de la qualité de l'eau. Les trois causes de cette dégradation sont le rejet des eaux usées domestiques dans le lit des oueds de la région, la contamination des nappes par l'utilisation des fertilisants et des produits phytosanitaires dans le domaine de l'agriculture ainsi que le rejet des eaux par les établissements industriels. M. El Yazghi a en outre tiré la sonnette d'alarme quant à cette dégradation des ressources en eau, non seulement au niveau régional mais également au niveau national. «Les études élaborées ont montré que les ressources d'eau renouvelables au niveau national ont baissé, le Maroc ne disposant que de ressources qui ne dépassent guère les 22 milliards m3 tandis qu'on les estimait à 29 milliards m3», souligne-t-il. Le problème risque même de s'aggraver : «On prévoit que ces ressources vont encore diminuer de 10 à 15 % dans les prochaines années vu les changements climatiques», explique le ministre. La stratégie élaborée par le gouvernement pour palier à ce problème ne peut donner ses fruits, comme l'a si bien indiqué M. El Yazghi, que si on accélère l'application de tous les chantiers ouverts dans ce cadre. Ainsi, outre les projets de loi, cette stratégie insiste sur le chantier de l'économie de l'eau. L'Etat a d'ailleurs décidé dans ce cadre d'augmenter les aides attribuées aux agriculteurs de 40 à 60%. D'autres chantiers sont également ouverts, notamment en ce qui concerne le volet de l'épuration d'eau et le projet national pour les déchets solides.