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Élections communales 2009 au Maroc : Interview avec Tariq KABBAGE, maire de la Commune urbaine d'Agadir.

Agadir o'flla:-Monsieur le maire, il y a deux ans, au cours d'une interview, le Magazine Agadir o'flla vous a posé la question si vous comptez vous représenter aux élections prochaines, et maintenant nous y sommes, alors, comment ça va se passer et quelle est votre décision? Tariq KABBAGE:-A la veille des élections,j'ai décidé de me représenter à la Mairie d'Agadir, et cela pour plusieurs raisons, la première, c'est que nous avons engagé depuis ce mandat, une nouvelle approche de la gestion urbaine d'une ville qui a montré aujourd'hui des résultats intéressants.
Beaucoup de citoyens et d'associations m'ont demandé de me représenter. Je pense que j'ai aujourd'hui une responsabilité morale par rapport aux citoyens de la ville qui m'ont fait confiance en 2003 mais aussi à tous ceux qui me font confiance aujourd'hui, pour poursuivre une action qui est difficile. Il m'est arrivé des fois de me poser un certain nombre de questions ; il n'est pas facile de gérer la chose publique surtout lorsqu'il y a en face bien d'autres intérêts en jeu... Aujourd'hui, je me représente pour continuer ce qui a été fait au niveau de la ville, pour améliorer le cadre de vie des citoyens et en particulier dans des quartiers défavorisés de la ville. Nous avons déjà faits beaucoup et il nous reste encore beaucoup à faire.
A.O. -Vous avez bien souligné que les citoyens vous ont demandé de reconduire une autre échéance, pour parachever ce que vous aviez commencé durant l'ancien mandat. Le magazine Agadir o'flla a interviewé beaucoup de gens dans la rue, des citoyens de différentes souches sociales, qui n'ont rien à avoir avec votre parti, entre autre les cireurs, les taximen, les garçons de cafés, les directeurs de banques …, tout ce monde a peur de vous perdre et ça, c'est la première fois dans l'histoire d'Agadir qu' une telle inquiétude soit ressentie à l'égard d'un maire, c'est aussi la première fois qu'une majorité de citoyen disent du bien d'un maire sortant. Tout ce monde a une certaine confiance en vous et pense que vous avez fait pour la ville et non dans la ville. Comment vous sentez-vous face à des éloges citoyens inédits pareils?
T.K.- Aujourd'hui, je suis très touché et très ému par ces témoignages de sympathie qui me viennent de nombreux citoyens de toutes catégories sociales.Ca prouve peut-être qu'on a réussi ou que nous sommes en voix de réussir ce que l'on a commencé à entreprendre. Mon espoir c'est aussi de réconcilier les citoyens avec la politique car malheureusement les politiciens sont très mal vus dans le pays. «Moi je suis un ancien militant de l'USFP, depuis la fin des années 60 et j'ai toujours été fidèle à un certain nombre d'idéaux que j'ai essayé d'appliquer dans ma ville, Agadir». Je crois que la crainte des citoyens est malheureusement quelque chose de réel, je ne voudrais pas que tout ce qui a été fait pendant six ans soit remis en cause. Ce que je voudrais c'est que cette démocratie locale que nous avons commencé à mettre en place se renforce dans le prochain mandat. Dans l'avenir, mon souhait, quel que soit le maire élu, les acquis devraient être incontournables. Il faut que plus personne ne puisse remettre en cause dans cette ville notre façon de gérer dans la transparence et contre toutes formes de corruption. De ce fait, là aussi il va falloir s'atteler à avoir une administration municipale forte, moderne, et transparente au service des citoyens pour rendre irréversible le phénomène que nous avons engagé.
A.O.- Aussi bien les citoyens que les investisseurs étrangers se plaignent de la lenteur aux services administratifs des annexes de la municipalité où un esprit de "je-m'en-foutisme" des fonctionnaires municipaux semble régner alors qu'ils sont payés par les contribuables à être dans leur bureau durant les heures de travail. Est-ce que dans votre prochain mandat vous allez mettre de l'ordre dans ce secteur?
T.K. -D'abord je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, parce qu'il y a des gens qui veulent investir et qui parfois s'y prennent au dernier moment, par exemple : ils veulent construire un immeuble sans, sans avoir engagé les démarches administratives à temps (dépôt de dossier,…)
Sachez que les démarches administratives dans des pays européens sont parfois aussi très longues et je prends le cas de nos confrères français, ils vous diront qu'un permis de construire assez classique demande deux à trois mois. Quand c'est un grand projet, eh bien, c'est plusieurs mois d'études de la part de la Mairie et de l'Agence Urbaine pour pouvoir donner des autorisations. Cette réputation qui colle à la peau des fonctionnaires est dangereuse et surtout loin de la réalité. Si vous voyez aujourd'hui cette transformation dans la ville au niveau des chantiers, il faut vous dire, qu'il y a des fonctionnaires cadres, ingénieurs, techniciens et ouvriers qui travaillent en dehors des heures et même parfois le samedi et le dimanche sur les chantiers. Nous avons des cadres très compétents, dévoués, qui se sont engagés dans cette vision qui est la nôtre. Quand je parle de moderniser, ça veut dire bien sûr doter les gens d'outils de travail moderne. Je pense à tout ce qui est informatique et toutes techniques nouvelles. De ce fait, nous avons besoin de cadres. Et là aussi, il faut vous dire une chose, les salaires donnés aujourd'hui à ces fonctionnaires ne sont pas attractifs, surtout pour des cadres, ingénieurs, architectes etc...Et, ce n'est pas à la Mairie, mais au Ministère des Finances et au Ministère de l'Intérieur de prendre en compte cette dimension. Il faut aussi que les finances suivent, qu'on puisse payer dignement un certain nombre de cadres dans la transparence d'une gouvernance de la ville. Voilà c'est un aspect important qui fera partie effectivement de nos préoccupations dans ce prochain mandat, malheureusement nous n'avions pas pu aborder dans le dernier mandat tous les dossiers parce qu'il faut aussi que tous les élus, majoritairement, adhèrent à ce principe pour qu'on puisse mettre ce grand chantier en route. J'espère, dans cette nouvelle législature, avoir une majorité forte qui permettra de pouvoir réaliser cette politique que je veux pour ma ville.
A.O. -Pensez-vous avoir cette majorité?
T.K. -Ecoutez, ce n'est pas moi qui décide, ce sont les citoyens de la ville d'Agadir qui décideront s'ils veulent d'un maire fort qui puisse travailler dans de meilleures conditions. Car au cours de ces six dernières années, le défi a été très difficile à relever à cause de toutes ces oppositions que l'on a du affronter et je ne le vous cache pas, je ne suis pas prêt à revivre la même expérience pendant les six prochaines années.
A.O. -Au départ et durant votre mandat, un certain nombre d'opposants vous ont mis les bâtons dans les roues, je n'ai toujours pas compris pourquoi, ils ont fait plus de mal à la ville qu'à l'individu ?
T. K.- Quand on a présenté les projets de la ville au conseil, le conseil a été unanime. Je peux vous dire très honnêtement que ceux qui ont travaillé sur les grandes lignes de ces projets ne sont pas nombreux, nous sommes trois à quatre personne à avoir travaillé sur ces dossiers-là, je tiens maintenant à le préciser. Ils ont tous votés et je les remercie tous. Seulement on peut se poser des questions, pourquoi après l'unanimité, toutes ces guérillas et toutes ces oppositions? Pourquoi ces élus qui ont voté ce programme ont-ils fait tout ce chantage et toutes ces pressions? Pourquoi en ouverture des sessions, toutes ces attaques personnelles contre le Maire? Ceux sont les questions de fond que je me pose. Quel danger est-ce que j'ai pu représenter pour ces gens-là? Je ne sais pas, j'aimerais bien comprendre.
Est-ce qu'il y a la politique qu'on voit et la politique clandestine? J'espère que les citoyens d'Agadir ont compris en fin de compte cette dimension. Est-ce que vous voulez, citoyens d'Agadir d'une ville qui s'engage dans la modernité, avec des moyens et une bonne gouvernance ? Ou bien est-ce que vous voulez des pratiques que je qualifie, effectivement, de mafieuses. J'ai dénoncé ces pratiques et je suis triste de voir que pendant ces six ans au sein de la municipalité certains élus continuent ces pratiques inadmissibles et je continuerais à les dénoncer parce que je trouve inadmissible qu'on joue avec l'argent public.
A.O. -Donc, dans le prochain mandat, si vous êtes réélu, est-ce que vous allez faire un nettoyage, c'est-à-dire mettre de l'ordre dans l'administration municipale avec des avertissements aux fonctionnaires et aux élus qui ont l'habitude de s'absenter durant les heures de travail ?
T.K. -Non, le premier nettoyage ce n'est pas moi qui vais le faire, c'est aux citoyens d'Agadir de le faire en élisant leur futur Maire.
A.O. -Beaucoup sont déjà de votre côté
T.K.- Eh bien j'espère qu'ils l'exprimeront au moment du vote, à ce moment-là j'aurais les moyens d'une politique forte, nouvelle, pour la ville d'Agadir.
A.O. -Quand les citoyens disent aux conseillers qui font parti de l'opposition que Tariq Kabbage a fait un remarquable travail, ces derniers disent tous que c'est eux qui ont fait ce travail.
T.K. - Ils ont voté, je les remercie, je crois que leur apport s'est limité à voter, je crois qu'ils s'en sont rendus compte, parce que personne ne se doute que ces programmes présentés allaient se réaliser. Quand ils ont vu qu'on allait faire des travaux dans la ville, ils n'avaient pas compris, ils ne s'attendaient pas à ce qu'on allait rentrer dans le fond des quartiers, pour faire des voies nouvelles, mettre à niveau des voies en mauvaises états, ou encore créer de nouveaux axes utiles à la mobilité. N'oubliez pas que c'est quand-même un budget de 550 millions de dirhams pour les voies urbaines. Lorsqu'on a dit qu'ont allait créer des espaces verts, de sports etc, peut-être qu'ils n'ont pas cru qu'on allait en créer dans toute la commune urbaine d'Agadir lorsqu' on a voté les budgets. Nous avons créé des espaces « jeux d'enfants »et nous avons maintenant vingt-et-un espaces pour jeux d'enfants à travers la ville. Il n'y a pas une ville au Maroc qui a cette densité et même dans des pays développés. Je peux vous dire qu'aujourd'hui, au fur et à mesure qu'on a créé des projets améliorant la vie des citoyens, les gens aussi, expriment de plus en plus des besoins auxquels il faudra répondre.
Quand on a dit qu'on allait faire une promenade, personne ne pensait qu'on allait réaliser ce projet-là. C'est un projet qui a permis d'ouvrir la plage aux citoyens ?
A.O.-Vous avez une façon de faire faire les choses, votre méthodologie est assez particulière, vous travaillez avec beaucoup de discrétion, est-ce dû à votre formation scientifique, étant donné que vous êtes chimiste, académicien, et vous savez comment une réaction chimique se produit? Quel est le véritable secret de cette réussite?
T. K. -Ce n'est pas un secret, il y avait vraiment une volonté et je me suis engagé pour être maire de la ville. Si je n'avais pas pu m'engager sur ces projets, je crois que j'aurais démissionné déjà il y a deux ans. Je suis resté, parce que justement j'avais cette vision et on s'est donné les moyens en mettant en place une politique qui est une politique forte du développement urbain. Pour cela, comme je vous l'ai dit, il faut parfois faire des compromis mais jamais sur les principes. On savait qu'il y avait des problèmes qui n'étaient pas clairs au niveau de l'urbanisme, on entendait des choses mais les preuves sont souvent difficiles à obtenir; le jour où j'ai obtenu des preuves tangibles du problème de dérapage fait par certains élus, eh bien, j'ai pris les mesures nécessaires. Donc j'ai un objectif, il y a les citoyens d'Agadir et j'étais prêt à encaisser beaucoup de coups pour les citoyens d'Agadir, et c'est ce que j'ai fait.
A. O. –Les anciens gadiris qui vivent en dehors de la ville et même ceux qui y résident ne cachent pas l'enthousiasme de découvrir les chemins qui mènent vers Agadir o'flla impeccablement aménagés dans les moindres détails, ce qui n'a pas été fait depuis 1930, et ces gadiris vous remercient d'avoir pensé à leur montagne symbolique.
T.K. -En ce qui concerne Agadir o'flla, on n'a refait qu'une partie de notre programme, un programme qui est loin d'être fini, la deuxième partie, qui est en cours, c'est la revalorisation des murailles et du site pour représenter au visiteur l'historique de ce site, un travail qui sera long et difficile surtout dans sa partie site d'Agadir ouflla. Nous espérons mener à bien notre projet au cours de la suite du mandat. Effectivement nous avons essayé de mettre en valeur les accès à ce site en restaurant les chemins piétons dans le respect et la protection de la nature. Il y a aussi une autre partie qui n'est pas encore achevée, c'est l'irrigation d'Agadir o'flla; c'est un projet qui traine un peu, malheureusement, et tout ça pour vous dire que c'est un projet qui nous tient à cœur
A. O.-Mais aussi il y a Hay Hassani avec ses résidents qui souhaitent voir améliorer, notamment l'élargissement de la rue qui mène aux abattoirs, car durant la semaine beaucoup de véhicules gênent les résidents. Et puis il y a le jardin de ce Hay que vous avez commencé à aménager, car ce jardin est un des plus anciens qui fait bonheur aux femmes et aux enfants.
T.K.- A Hay Hassani, vous avez parlé de ce petit jardin Lalla Meriem, est-ce le premier jardin fait au début de la reconstruction d'Agadir, Non, c'est Ibnou Zidoun, c'est un jardin fait par un paysagiste français, malheureusement un jardin qui a été un peu amputé, on ne peut pas dire autre chose, c'est pour ça que pour moi tout espace vert doit être préservé, c'est pour ça aussi que je me suis opposé à des traversés de voies dans des espaces verts. Pour ce qui est du jardin Lalla Meriem, nous sommes entrain de terminer ce projet, on a renouvelé les jeux d'enfants, les grilles extérieures et l'éclairage sont en cours de réalisation. Notre but est de réaliser un jardin de quartier agréable.
A. O.-Il y a aussi des trottoirs à refaire.
T. K. -Oui, ce sera fait, si ce n'est pas maintenant, il n'y a pas d'échéance électorale, car aujourd'hui je suis engagé dans un travail d'amélioration urbaine qui à déjà touché plus de 60% de la ville, mais il reste au moins 20% de la ville qui a encore besoin d'effort, tout cela se fera dans la continuité de ce que l'on a entrepris et programmé. D'ailleurs, je sais que beaucoup de citoyens sont inquiets et ils disent : ah ! Mon quartier…
Il y a des chantiers engagés qui sont en cours, je pense à Dakhla et à certaines rues du Quartier Industriel. De ce fait il y a des travaux qui vont s'achever dans les mois à venir et puis il y a d'autres projets que nous allons lancer.
Aujourd'hui il faut qu'ils soient confiants et qu'ils se disent que si nous sommes reconduits, notre engagement est clair et se fera dans la continuité de ce que l'on a entrepris.
A.O. -Il y a eu deux rencontres, une première entre l'Association des Artistes Plasticiens de la Région Souss Massa Drâ et l'ordre des architectes de cette même région d'Agadir qui s'est tenue sous le dôme du marché gros et au cours de laquelle plusieurs points ont été soulevés, notamment une collaboration entre artistes et architectes sur des projets publics pour embellir la ville d'Agadir, et placer des sculptures par différentes artistes de la ville dans des rondpoints, dans des places ou dans les jardins publics afin d'harmoniser l'architecture moderne avec l'environnement, que pensez-vous de ce genre de projet?
T.K.-Moi, j'encourage et soutient toutes initiatives d'artistes, d'architectes, etc… pour améliorer l'image de la ville.
Je pense que les places, les jardins, en bref tout les endroits accessibles aux piétons sont également des espaces favorables pour exposer les œuvres d'artistes.
A.O. -Ca manque des sculptures dans les jardins et les places.
T.K. –Certes, nous sommes conscients qu'il y a encore beaucoup à faire sur ce plan, mais malgré les insuffisances, nous nous engageons à y remédier.
A.O.-Pensez-vous inscrire ce projet dans votre prochain programme, car beaucoup d'artistes comptent sur vous?
T.K. Merci, moi aussi je compte sur eux. L'aménagement de l'espace urbain c'est énorme, Je suis pour donner des espaces aux artistes dans les espaces publics où les gens auront le loisir et le temps d'apprécier ces œuvres.
A.O.-d'autres points qui préoccupent les citoyens et les visiteurs c'est la propreté des rues et des parkings, un vrai casse-tête, que prévoyez-vous pour ceux-là?
T.K.- Prenons l'exemple de la propreté, aujourd'hui la ville d'Agadir a une collecte qui est pratiquement généralisée, mais il y a encore certains quartiers où l'accessibilité de nos engins est impossible, je pense notamment aux piémonts où il y a des efforts considérables à fournir.
Il y a encore beaucoup de choses à entreprendre et à résoudre au niveau de la ville dont certains points noirs qui se posent encore.
Il y a trois types de points noirs : le premier c'est les poubelles, parce que les chineurs, les trieurs, ceux qui ramassent les ordures renversent les poubelles. Nous avons aussi des actes de sabotages contre ces poubelles qui sont vandalisées, des roues enlevées, brûlées et chaque fois nous sommes obligés de réintroduire de nouvelles poubelles et le drame continue. Donc là il y a une grande réflexion autour d'une étude que nous sommes entrain de réaliser pour savoir comment arriver à résoudre ce problème. Deuxième type de nuisance que nous avons, ce sont les gens qui font des constructions et qui jettent leurs gravas pratiquement sur la voie publique ou bien dans les espaces publics. Il y a les déchets végétaux que nous retrouvons partout. Nous allons mettre en place un autre système spécialisé dans la collecte des déchets verts. La qualité de la propreté dans la ville d'Agadir est au même niveau de qualité comparée à la gestion déléguée confiée à des sociétés privées étrangères dans d'autres villes.
Le coût est deux fois plus élevé, donc c'est un gain pour la ville qui nous permet aussi d'investir. Les bonnes gestions financières d'une ville c'est aussi serrer les coûts, serrer les dépenses et pouvoir investir.
Concernant les parkings, nous sommes entrain d'étudier la possibilité de créer des parkings souterrains d'abord dans la ville, dans des endroits où il y a de fortes pressions au niveau du stationnement. Je pense à la zone balnéaire où il faut préserver la qualité de l'air. Les parkings de surface posent un problème. La municipalité loue l'espace, malheureusement les gens qui louent ne respectent pas les normes, et nous avons aujourd'hui des problèmes même avec le percepteur qui lui-même refuse d'encaisser les chèques.
A.O. Pourquoi il refuse d'encaisser ses chèques ?
T.K. -Je pense qu'il y a une enquête à mener là- dessus, je n'en dis pas plus.
A.O.-De plus en plus d'agressions contre les citoyens se produisent en pleine journée sur les voies publiques, c'est devenu inquiétant au niveau de la sécurité des gens dans la ville, c'est quelque chose d'inhabituel à Agadir. Ne pensez vous qu'il serait utile de créer une police municipale pour veiller à la sécurité des citoyens et pour épauler les agents de la Sûreté Nationale ?
T.K.-Effectivement il y a un gros problème de sécurité dans notre ville que nous ne connaissions pas autrefois. Aujourd'hui, c'est un problème qui se développe, dû au fait qu'il y a un problème d'emploi, de vagabondage, de gens qui n'ont pas de toit, de gens qui n'ont pas de revenus d'où le problème de la violence.
J'insiste sur le fait qu'il faut qu'il y ait un renforcement de la collaboration entre la Mairie, les services de police et les services publics pour qu'on puisse trouver des solutions adéquates à tous ces problèmes-là. C'est un dossier important.
A.O.-Par exemple voir le cas de la ville de New York où une brigade civile, les bérets verts, travaille en étroite collaboration avec la police et cela a donné des résultats en sécurisant les citoyens de cette ville.

T.K.-Nous n'avons pas nous la possibilité d'avoir une police municipale ; légalement, ça n'existe pas. donc c'est une piste qu'on ne peut pas explorer et dans ce cas, il faut aussi revoir le dispositif sécuritaire au conseil de la ville, entre la ville, les autorités locales et la police. Nous avons donc plusieurs partenaires.
A.O.-Vous êtes le premier Maire et homme d'Etat de l'histoire du Maroc à avoir écrit officiellement le nom d'Agadir en tifinaghe dans le logo officiel de la ville ; les imazighen en sont fiers. Pour quelqu'un qui ne parle pas tamazight, comment vous avez décidé du jour au lendemain de prendre l'initiative d'écrire Agadir en tifinaghe?
T.K.-Je suis pour la défense de tout ce qui est lié à la culture et à l'histoire et je pense qu'il est dommage que dans un pays on ne donne pas toute son importance à toutes les formes de cultures et de langues. La richesse est dans la diversité et dans le respect de cette diversité. Le Tifinaghe est l'alphabet qui a été choisi pour la propagation de la langue amazighe Agadir est d'abord un nom amazighe, c'est un nom berbère; c'est la capitale d'une grande région amazighe et les amazighes c'est la richesse de notre pays, et ne pas écrire Agadir en tifinaghe aurait été pour moi quelque chose d'inacceptable et il était du devoir du Maire d'Agadir de le faire.
Il fallait le faire et je suis fier de voir que, peut-être, Agadir est la première ville du Maroc à s'écrire en tifinaghe et à être transcris dans les documents officiels de la ville.


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