Contrairement à une demande formulée par le Polisario, ce n'est pas la ville de Genève qui abritera le troisième round de négociations sur le Sahara. Le choix a été porté, encore une fois, sur les Etats-Unis pour la tenue de la troisième manche de ces négociations. Le Royaume du Maroc avait déjà fait connaître sa volonté que le cap soit maintenu sur Manhasset, une localité américaine située en banlieue new- yorkaise qui a vu naître le processus de négociations entre le Maroc et le Polisario. Un choix qui a fait grincer des dents au Polisario, qui voyait d'un œil inquiet le rapprochement remarqué entre la position du Royaume et celle de l'administration Bush sur l'issue à donner au conflit autour des provinces sahariennes. Dans une déclaration à la presse rapportée, hier, par le quotidien algérien Al Khabar, Mohamed Ould Salek, responsable des relations extérieures du Polisario, s'est livré, encore une fois, à un réquisitoire contre l'offre marocaine d'autonomie, pourtant clairement saluée par la résolution 1783 adoptée fin octobre à l'unanimité des membres du Conseil de sécurité des Nations unies. La résolution 1754, à l'origine du lancement des négociations, avait souligné le caractère «sérieux» et «crédible» des efforts déployés par le Royaume, mettant en relief l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara. Malgré ces développements importants, qui couronnent une campagne internationale d'adhésion à la proposition d'autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine, le Polisario continue de fuir en avant. A la veille de la relance du troisième round de négociations, prévues les 7, 8 et 9 janvier 2008, revoilà le Polisario, qui ressort, à défaut de réelles propositions pour faire avancer les négociations, des stéréotypes qui n'intéressent plus personne. L'Algérie, quant à elle, continue de faire obstacle à l'engagement d'un dialogue sérieux de la part du Polisario pour parvenir à une solution politique sur la base de la proposition marocaine. Profitant de la visite du président français Nicolas Sarkozy, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a essayé lundi en vain de faire plier son hôte sur la question du Sahara. Mais la réponse du chef d'Etat français a été claire et nette. «La position de la France sur le Sahara n'a pas changé», a précisé le président Sarkozy, qui s'est félicité du processus de négociations de Manhasset souhaitant leur poursuite et leur plein aboutissement.