Le quatrième round de négociations sur le Sahara, prévu initialement du 11 au 13 mars à Manhasset, sera reporté de cinq jours, affirme la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas. La quatrième manche de négociations sur le Sahara repoussée au 18 mars. La décision de ce report «inexpliqué» a été annoncée, mercredi, par l'ONU, parrain de ces négociations. L'organisation onusienne, qui a rendu publique cette décision «inattendue», par la voix de sa porte-parole, Michèle Montas, a affirmé que cette décision a été prise suite «à la demande» de l'une des parties au conflit, sans toutefois préciser la partie concernée, ni les raisons invoquées pour la demande de ce report. Mais des sources proches du dossier ont invoqué des «raisons techniques». Une thèse qui n'a d'ailleurs pas été infirmée par l'autre partie. Dans une déclaration, mercredi dernier, le représentant du Polisario à Alger, Brahim Ghali, a invoqué des «impératifs liés à la préparation de ce round». De ce côté-ci, des sources officieuses ont exclu «toute raison politique» derrière ce report, même si le blocage, dû à l'intransigeance du Polisario, continue d'hypothéquer toute sortie de crise. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Peter van Walsum, a admis qu'«il n'y a pas encore de solution» à ce conflit, lors d'une tournée qu'il a récemment effectuée à Rabat et Alger. Lors de cette tournée, le diplomate onusien s'est abstenu de donner de «faux espoirs», laissant entendre que la solution du conflit n'est surtout pas pour demain. Cette déclaration est intervenue au lendemain du troisième round de négociations, tenu du 7 au 9 janvier 2008, sans donner des résultats probants. Ce troisième round, pas plus d'ailleurs que ceux qui l'ont précédé, n'a pas permis une avancée réelle dans la résolution de ce conflit monté de toutes pièces. Le Polisario, qui à défaut d'initiative, continue de s'accrocher au défunt Plan de règlement, ne fait rien pour que le dossier avance. Pire encore, il continue de se fourvoyer dans un écheveau de contradictions en brandissant, à la fois, la menace de la reprise des hostilités, tout en réclamant les «dividendes» des négociations de paix. Le Maroc, — qui a été à l'origine de ces négociations, comme l'a affirmé le secrétaire adjoint du Département d'Etat américain, David Welch, lors d'une récente tournée maghrébine—, a offert une option idéale pour sortir d'un conflit hérité de la guerre froide, en l'occurrence l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara. Cette proposition, saluée à l'intérieur comme à l'extérieur, offre une solution de compromis, où il n'y a ni vainqueur ni vaincu. Une offre qui est soutenue par les grandes puissances mondiales, et plébiscitée par l'ensemble des Marocains, a également recueilli une adhésion massive au sein même des camps de Tindouf. La preuve, — s'il en faut —, c'est le retour collectif actuellement à la mère-patrie de Sahraouis séquestrés. Depuis lundi soir dernier, des séparatistes repentis, 150 au total, affluent vers le pays, par vagues successives. Ce retour, à nul autre pareil, intervient près de trois mois après le congrès historique de Gjijimat, qui s'est tenu à la mi-décembre, couronnée par «La Déclaration de Gjijimat», un véritable manifeste où les congressistes proclament leur adhésion totale à la proposition d'autonomie, en lieu et place de la politique du statu quo voulu par le Polisario, qui continue de bénéficier du soutien militaire, diplomatique et financier de l'Algérie. L'hémorragie des retours intervient alors que les dissidences vis-à-vis du Polisario se poursuivent à un rythme très significatif. Le 3 février, un groupement de militants sahraouis opposés à la direction du Polisario a annoncé, depuis Las Palmas, aux Iles Canaries, la création d'un mouvement appelé «le Groupe sahraoui indépendant» (GSI).