L'artiste peintre El Imam Djimi, l'enfant du désert expose, jusqu'au 12 août à la galerie du musée municipal du patrimoine Amazigh, ses récentes oeuvres sous le signe "impressions du désert". Les œuvres de ce plasticien, épris des couleurs du désert et de ses énigmes, donnent à voir des non-dits visuels, des figures appartenant à un passé lointain sans rien perdre de leur éclat, ce qui fait de lui, selon le critique Abderhman Ajbour, un exemple de bravoure technique et réflexive quand il s'agit des lignes et des couleurs. Dans l'ensemble de ses tableaux, l'artiste questionne l'histoire surtout cette partie du passé que l'on retrouve sous formes de traces gravées ou dessinées sur les pierres et les parois des grottes. Ses œuvres sont le résultat d'une communion forte avec ces objets énigmatiques légués par la civilisation du désert. Pour M. Ajbour, ces objets font l'objet d'une refiguration, chez Djimi, àpartir du moment où ils rejaillissent dans l'espace de la toile. "Traces du présent ! Voilà donc une œuvre entièrement engagée dans une approche originale de l'être dans son rapport avec son environnement spatial et temporel", explique-t-il. Les gravures rupestres que Djimi tente de traduire et de transmuer font partie du patrimoine de l'humanité. Elles voyagent dans une transhumance incertaine, assurées, cependant, d'une seconde vie. Loin d'être un archéologue, Djimi est l'enfant du désert qui essaie de faire parler le sable et les pierres à travers ses toiles complexes, mais in fine assez expressive pour offrir aux amateurs des arts plastiques une œuvre inédite et pleine de découvertes rupestres.