Le musée amazigh accueille jusqu'au 12 août, l'exposition de l'artiste-peintre El Imam Djimi. Une quarantaine de toiles seront exposées sous le thème «Le parti pris rupestre». Dans une atmosphère de couleurs, de courbes et d'abstrait, l'artiste peintre plasticien El Imam Djimi invite les passionnés d'art et de la peinture à un nouveau voyage de sens et de méditation. «Le parti pris rupestre» ouvre une parenthèse sur le devenir du patrimoine rupestre marocain et lance un cri de détresse pour la sauvegarde d'une histoire ancrée dans le temps et gravée dans l'espace marocain. «Le patrimoine rupestre marocain est méconnais du public marocain alors que nous disposons de sites de grandes valeurs au niveau historique. Mon objectif est de porter l'attention à la fois du public et de l'Etat sur l'importance de la sauvegarde de ce patrimoine», explique El Imam Djimi. «Mes recherches et mes visites des sites de gravures rupestres au Maroc m'ont amené à œuvrer pour sensibiliser les gens à ces richesses qui sont de plus en plus menacées par la destruction et le pillage», tient-il à préciser. Habité par ce souci de sensibilisation et de valorisation, El Imam Djimi, se laisse tenter par une nouvelle exposition qui se veut un devoir envers un patrimoine lointain et une représentation actuelle. Ne pouvant pas amener le public sur les sites des gravures rupestres, cet artiste peintre use de son talent, de ses couleurs et de quelques techniques pour donner un avant-goût au public, pourquoi pas une invitation directe sur les lieux. Les couleurs tantôt vives et tantôt chaudes, les courbes tracées d'un trait, tentent de capturer des corps fantômes. Ces corps d'humains et d'animaux s'immortalisent le temps d'une toile, prenant forme sous la plume du peintre. Dans cette recherche engagée, El Imam Djimi use de plusieurs techniques, la peinture acrylique, le sable et le frottage. A l'image de ce cri de détresse lancé par le peintre, le corps qui habite la toile porte les mains au ciel. Est ce un cri de détresse et de désarroi ? Est ce une prière qui s'envole dans le temps pour atterrir sur le fond d'un tableau ? Dans les deux cas le message est clair, El Imam Djimi interpelle l'histoire et l'engagement envers le patrimoine. Si les mains se posent telle une empreinte sur les gravures rupestres pour marquer le temps, le regard fixe, choqué et indigné présent sur le fond des toiles se porte témoin de ce pillage et démolition du patrimoine. «Le parti pris rupestre» sera également, un parti pris par le peintre au niveau international. Bruxelles et Berlin seront les nouveaux points d'atterrissage de cette exposition. Le but étant d'ouvrir un dialogue sur la sauvegarde d'un patrimoine universelle. Né à Agadir en 1970, El Imam Djimi est professeur d'éducation plastique . Il est également vice président du bureau national du Syndicat des artistes plasticiens marocains. Après des études d'art plastique au lycée, El Imam se voue à l'enseignement de sa passion. El Imam Djimi a donné plusieurs expositions au niveau national et international. On cite à titre d'informations, sa participation au festival international de la ville d'Olhao au Portugal, son exposition à la 47 ème édition du salon peinture -sculpture à Saint Denis en France et son exposition collective à Bab Lekbir à Rabat.