Moubarak Ammane et El Imam Djimi investissent les cimaises de la galerie Fan Dok de Rabat. Autour des gravures rupestres, les deux artistes peintres ont uni leurs pinceaux dans une même exposition où l'on redécouvre toute l'émotion de la première des écritures. La galerie d'art Fan Dok nous fait remonter les temps jusqu'à la préhistoire. Jusqu'au 13 mars, elle invite à découvrir les toiles de deux artistes peintres qui ont fait des gravures rupestres leur source d'inspiration. L'un est Casablancais et l'autre Gadiri. Pourtant, tous deux possèdent ce don de faire voyager nos sens à l'aube des écritures. Moubarak Ammane et El Imam Djimi nous ouvrent ainsi leurs univers différents où l'Histoire de l'humanité renaît avec de nouvelles couleurs. Bleues, ocres et dorées, ces toiles nous révèlent des scènes à priori quotidiennes et de somptueux bestiaires. Il n'en faut pas plus aux deux artistes pour donner naissance à de fresques saisissantes et à créer des étincelles dans le regard. Leur grâce simple séduit l'œil néophyte et renvoie l'image d'une magnifique étrangeté. Et l'histoire qu'elles racontent est tout simplement passionnante. Jeune lauréat de l'Ecole supérieure des Beaux Arts de Casablanca, Moubarak Ammane nous propose un univers très contemporain où il construit des espaces géométriques fragmentés d'une grande liberté plastique. Les couleurs pastel pour lesquelles il a opté semblent échapper à un ordre préétabli et se fondent dans la toile. Tout en douceur, ses tableaux évoquent poésie et nous dévoilent les fascinants vestiges d'une civilisation brillante, méconnue et disparue. El Ima Djimi, lui, est né en 1970 à Agadir. Enseignant d'arts plastiques, il s'est toujours intéressé aux signes et symboles dans la peinture. Particulièrement les gravures rupestres du Sahara qui l'obsèdent depuis quelques années déjà. Sa peinture se veut engagée et par elle, il mène une campagne de sensibilisation «pour la préservation du patrimoine sahraoui». Les scènes rituelles représentées sont vivantes comme si animaux et humains s'adressaient directement à celui qui les contemple. Il allie la gestuelle à la précision du dessein dans une symphonie de couleurs et de lumière.