La violence conjugale se taille la part de lion des violences que subissent les femmes au Maroc, soit une moyenne de 74%, indique un rapport sur la violence basée sur le genre, qui a porté sur la période septembre 2005/octobre 2006. Dans ce rapport (le deuxième du genre) établi par le réseau national des centres d'écoute des femmes victimes de violence au Maroc "Anaruz" et présenté, jeudi à Rabat, lors d'une conférence de presse, il est précisé que les autres formes de violences se répartissent entre la violence institutionnelle (8,8%), la violence en dehors du mariage (6,8%), la violence sociétale (4,4%) et la violence familiale (4,2%). S'agissant de la violence conjugale proprement dite, le rapport a rappelé que la violence exercée contre les droits de la femme représente le plus grand pourcentage, soit 43, 6% dont la privation des dépenses familiales représente un grand pourcentage (58,4%) suivie de la violence corporelle (30,4). Concernant la violence exercée contre les droits de la femme en dehors du mariage, le rapport a précisé que la violence sociétale est l'une des formes la plus importantes de violence corporelle exercée contre la femme (33, 9%), suivie du viol et du harcèlement sexuel qui occupent les premières places dans ce pourcentage, soit respectivement 57,7% et 42,3%. Pour remédier à cette situation, le rapport a souligné, dans ses recommandations, la nécessité de combler le vide juridique dans le domaine pénal et d' uvrer à la criminalisation de la violence contre les femmes de façon générale et de la violence conjugale de façon particulière. Il s'agit également d' uvrer à activer le rôle du parquet pour que la femme répudiée puisse regagner le domicile conjugal avec une garantie de la protection de ses droits. Le rapport appelle en outre à la mise en place de centres d'accueil et à la généralisation des centres d'écoute à l'échelle nationale, outre une coordination entre l'appareil gouvernemental et les associations féminines et celles de défense des droits de la femme, pour établir un rapport national global sur la violence contre les femmes devant contenir des recommandations qui mettent les parties concernées -chacune dans sa spécialité- dans l'obligation de les exécuter. Créé en avril 2004 suite à un atelier de concertation qui a regroupé plusieurs associations et centres d'écoute au Maroc, le réseau "Anaruz" dispose aujourd'hui de 39 centres répartis sur l'ensemble du territoire national.