img src="/images/actualites/actualite_04457327587a01.jpg" alt="Etats-Unis: la "journée sans immigrés" tourne à la démonstration de force des latinos" class="img_content" title="Etats-Unis: la "journée sans immigrés" tourne à la démonstration de force des latinos" / Plusieurs centaines de milliers de personnes, d'origine hispanique en grande majorité, ont cessé le travail et battu le pavé lundi à l'occasion de la "journée sans immigrants" organisée aux Etats-Unis par les défenseurs des droits des immigrés. Une action spectaculaire visant à démontrer le poids de la contribution de cette population à la société et à l'économie américaines. De Los Angeles à Chicago, de La Nouvelle-Orléans à Houston, cette journée de mobilisation a fait le plein de participants malgré les divisions provoquées par l'appel au boycott, certains craignant qu'une telle action n'adresse pas le message approprié aux parlementaires planchant sur une réforme de la législation sur l'immigration. En ce 1er mai, travaillé aux Etats-Unis, les organisateurs du mouvement demandaient aux immigrés de ne pas aller au travail ou à l'école et de s'abstenir de tout achat. Selon les estimations de la police, 300.000 personnes ont défilé dans le centre de Chicago et des centaines de milliers d'autres étaient attendues dans les rues de New York et de Los Angeles. Des rassemblements de plus petite taille étaient prévus dans une cinquantaine de villes du pays. A Perth Amboy, localité à forte majorité hispanique du New Jersey, le quartier des affaires d'ordinaire en ébulition était calme et silencieux lundi. Les cafés, boutiques diverses et magasins avaient fermé leurs portes. A l'autre bout des Etats-Unis, dans l'agglomération de Los Angeles, les restaurants et les marchés étaient souvent vides, tandis que les routiers évitaient le premier port de marchandises du pays. Dans le centre-ville, un commerce sur trois en moyenne avait porte close. Toutes les industries employant une main d'oeuvre immigrée étaient affectées, même si l'impact du mouvement n'était pas uniforme. Parmi les entreprises les plus touchées, Tyson Foods Inc., le premier producteur mondial de viande, a dû fermer une dizaine d'usines sur la centaine qu'il compte dans le pays, d'autres affichant un absentéisme "plus élevé que d'habitude", selon la direction. Les travailleurs de huit des 14 sites d'élevage de volailes Perdue Farms ont également débrayé pour la journée. Avec cette journée d'action, intitulée "Un dia sin inmigrantes" (Un jour sans immigrés, en espagnol), le mouvement a franchi une nouvelle étape pour démontrer au pays le poids économique de ce large pan de la population et faire pression sur le Congrès pour débloquer le compromis prévoyant la régularisation des clandestins. Les organisateurs avaient appelé les manifestants à porter des vêtements blancs et à brandir des bannières étoilées (souvent accompagnées de drapeaux mexicains) pour prouver leurs intentions pacifiques et leur amour pour le pays. "Nous sommes l'Amérique" ou encore "Aujourd'hui nous marchons, demain nous voterons", pouvait-on lire en espagnol sur des pancartes portées par des participants latinos. La Maison Blanche a réagi avec prudence à cette démonstration de force. "Le président n'est pas un fan des boycotts", a expliqué Scott McClellan, le porte-parole de George W. Bush. "Les gens ont le droit de manifester pacifiquement leur point de vue, mais le président souhaite souhaite que le Congrès adopte une vaste réforme afin qu'il puisse la transformer en loi." A l'opposé de lame de fond pro-immigrés, les opposants à l'immigration illégale avaient passé le week-end à construire une barrière de fils barbelés symbolisant leur soutien à une frontière sécurisée. Environ 200 bénévoles ont participé à cette action menée près du Mexique. A Mexico justement, où les manifestants ont défilé devant l'ambassade des Etats-Unis, le président Vicente Fox a exhorté ses compatriotes à ne pas verser dans la provocation. Il s'est dit convaincu que le projet de loi sur l'immigration, qui profiterait aux sans-papiers mexicains travaillant aux Etats-Unis, serait bientôt adopté par le Congrès.