Le Roumain Cristian Mungiu, Palme d'or du 60e Festival de Cannes, entouré du président du jury Stephen Frears, Diane Kruger, Jane Fonda et Charlotte Le Roumain Cristian Mungiu, Palme d'or du 60e Festival de Cannes, entouré du président du jury Stephen Frears, Diane Kruger, Jane Fonda et Charlotte Rampling, le 27 mai 2007 Les 8 jurés et leur président Stephen Frears ont récompensé dimanche "4 mois 3 semaines et 2 jours" du Roumain Cristian Mungiu. Parmi les moments marquants de cette soirée de clôture : Alain Delon rendant hommage à Romy Schneider pour les 25 ans de sa mort ou encore Jamel Debbouze lançant une pique à Nicolas Sarkozy. Voilà, c'est fait. Le jury, présidé par Stephen Frears, a décerné la Palme d'or du 60e Festival de Cannes au film roumain "4 Mois, 3 semaines et 2 jours" réalisé par Cristian Mungiu. Ce film faisait partie des grands favoris de la compétition. Il a réussi à séduire non seulement les critiques mais aussi l'ensemble des festivaliers et plus important encore le jury. Il raconte, dans la Roumanie de Ceacescu, l'histoire d'une jeune femme qui souhaite pratiquer un avortement, ce qu'interdit le régime communiste en place. Cristian Mungiu fait partie la nouvelle génération de cinéastes roumain avec Corneliu Porumboiu, lauréat l'année dernière de la Caméra d'Or pour "12h08 à l'est de Bucarest", Cristi Puiu, lauréat du prix Un Certain regard 2006 pour "La mort de Dante Lazarescu" et Cristian Nemescu qui présentait "California Dreamin'" à Un Certain Regard cette année. Cristian Mungiu n'est pas un inconnu du cinéma français puisqu'il a été notamment assistant de Bertrand Tavernier sur Capitaine Conan. Il a également été le collaborateur de Radu Mihaileanu sur Train de vie. Il a été révélé en tant que réalisateur il y a cinq ans avec son film Occident. Les autres prix Le reste du palmarès a fait la part belle aux films favoris. Deux prix du jury ont été remis : le premier au film d'animation franco-iranien "Persépolis" de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, le second au Mexicain Carlos Reygadas pour son film "Lumière silencieuse". Le réalisateur allemand d'origine turque Fatih Akin a reçu le prix du scénario pour sa chronique "De l'autre côté". En recevant son prix, il a demandé à la Turquie de rester unie. A l'occasion du 60e anniversaire, le jury a pu remettre un prix spécial à Gus Van Sant pour "Paranoid Park" tandis que le prix de la mise en scène est revenu au cinéaste américain Julian Schnabel pour son film français "Le Scaphandre et le papillon". Le dernier film présenté en compétition samedi, "La Forêt de Mogari" de la Japonaise Naomi Kawase a été récompensé du Grand Prix. La surprise du festival est venue des prix d'interprétation. L'acteur russe Konstantin Lavronenko a été récompensé pour son rôle dans "Le Banissement" de Andreï Zvyagintsev et c'est l'actrice sud-coréenne Jeon Do-yeon qui a reçu avec émotion son prix pour "Secret Sunshine" de Lee Chang-dong. Jamel et Delon en guest stars C'est Jane Fonda, qui elle-même a reçu samedi une Palme d'or exceptionnelle hors compétition pour sa carrière et ses engagements, qui a remis dimanche soir à Cristian Mungiu les 111 grammes de précieux métal de la fameuse Palme d'or. En maîtresse de cérémonie, Diane Kruger a rappelé les moments forts de ces 2 semaines de tapis rouge et de projections (le mini-concert de U2 en haut des marches ou encore le feu d'artifice) avant d'accueillir le jury sur la scène. Et de donner la parole à Jamel Debbouze. Ce dernier en a profité pour lancer une petite pique au président de la République : "je tiens à profiter de cette cérémonie pour annoncer officiellement mon ralliement à Nicolas Sarkozy (...) Quand vous voulez pour un jogging républicain avec Faudel et Mireille Mathieu !", a-t-il lancé. Autre guest star venue sur scène remettre un prix : un monstre du cinéma français, Alain Delon. Il a demandé à la salle bondée d'applaudir durant 25 secondes pour rendre hommage à une "femme exceptionnelle", Romy Schneider, décédée "il y a 25 ans exactement ce soir".