Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, s'est déclaré prêt à engager des discussions avec l'Arabie saoudite et d'autres pays arabes modérés, et a dit penser qu'une paix globale avec eux et avec les Palestiniens pourrait être conclue dans cinq ans. Dans des interviews publiées vendredi par plusieurs grands journaux israéliens, Olmert estime que le plan de paix arabe, déjà proposé en 2002 au sommet de Beyrouth et relancé par les dirigeants arabes lors de leur sommet de Ryad, mercredi et jeudi, pourrait contribuer à créer une dynamique favorable à des négociations futures. "Il y a de bonnes chances que dans les cinq années à venir, Israël puisse parvenir à une paix générale", estime Olmert. Olmert souligne cependant que certains aspects de l'initiative de paix arabe posent problème et qu'Israël n'est pas prêt à l'accepter. L'initiative de paix arabe propose à Israël une normalisation de ses relations avec tous les pays arabes en échange d'un retrait de tous les territoires occupés en 1967, y compris Jérusalem-Est, la création d'un Etat palestinien et une "solution juste" au problème des Palestiniens déplacés en 1948 lors de la première guerre israélo-arabe. "Il existe des idées intéressantes (dans le plan arabe) et nous sommes prêts à engager des discussions et à entendre les points de vue des Saoudiens et à leur exposer les nôtres", a dit Olmert dans l'une des interviews. "Nous agirons prudemment et sagement, avec la volonté de créer une dynamique qui améliorera et renforcera le processus(...). Nous ne sommes pas dupes - ils veulent que nous en revenions aux frontières de 1967 et veulent aussi le droit de retour (des réfugiés)", a-t-il continué. Le droit de retour, dit le Premier ministre, est "une chose avec laquelle nous ne pouvons certainement pas être d'accord et nous ne serons pas d'accord". "C'est hors de question", a-t-il assuré. "Je n'accepterai jamais une solution fondée sur leur retour en Israël, quel que soit leur nombre". Les dirigeants arabes qui ont tenu réunion mercredi et jeudi à Ryad ont donné leur feu vert à la création d'une commission qui pourrait négocier les détails du plan avec Israël et d'autres parties. Le vice-Premier ministre israélien Shimon Peres a déclaré à Reuters télévision qu'Israël, les Palestiniens et les Arabes devaient s'asseoir ensemble et négocier. "Sinon, je crains que nous entrions dans un débat vain qui ne mènera nulle part".