Profitant du déplacement du CODM le week-end dernier à Agadir, nous avons contacté, au complexe Oasis, l'entraîneur de l'équipe meknassie, le Roumain Eugène Moldovan, qui a bien voulu nous accorder le présent entretien. Le CODM qui a, rappelle-t-on, battu le Hassania dans son fief (0-1) pour le compte de la 19e journée du championnat du GNFE I, a surtout laissé une bonne impression à l'lnbiâat. - Vos impressions à propos de cette victoire ? Eugène Moldovan : «D'abord, je suis très content de cette victoire. Puis je félicite mes joueurs qui ont respecté à la lettre tout ce que nous avons préparé le long de la semaine. Nous avons assisté aujourd'hui à un match d'une très grande qualité, avec un bon rythme et avec beaucoup d'engagement.» - De l'avis des observateurs, le CODM a retrouvé ses marques ces derniers temps. Le club a empoché huit points en quatre matches. E. M : «Le groupe qui avait un blocage psychique, avait surtout besoin d'un déclic. Nous travaillons pas à pas pour mettre le CODM sur les rails, et bien qu'il nous reste beaucoup à faire, je suis confiant pour l'avenir. Notre principal objectif est d'occuper une place honorable au classement final et d'aller, le plus loin possible, en Coupe du Trône. Nous avons le soutien de tout le monde ... Notre public, le soutien des autorités, alors, c'est à nous de travailler.» - Un accueil chaleureux vous a été réservé par le public soussi et par les joueurs du Hassania. E. M : «J'étais très touché et au fond de mon coeur par cet accueil qui m'a été réservé à l'lnbiaât. D'abord avant le coup d'envoi, lorsque les joueurs sont venus me saluer chaleureusement. Ça m'a fait un grand, un très grand plaisir, et je les remercie beaucoup. Cela montre qu'ils ont beaucoup de qualités humaines, et je leur souhaite un bon parcours que ce soit en compétitions nationales qu'au niveau de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF). Aussi, la réaction du public en fin du match m'a donné une grande satisfaction. Cela prouve que j'ai laissé mes empruntes au HUSA, un travail que le public soussi n'a pas oublié. Et je le dis très sincèrement, ce que j'ai vécu à Agadir en 2005/2006 sera gravé à jamais dans mon coeur et dans ma mémoire. Et c'est valable aussi pour ma petite famille. Et je remercie, encore une fois, le public, les joueurs, les dirigeants et le staff qui était à mes cotés et qui m'avait aidé dans ma mission quand j'étais ici à Agadir. Je remercie tout ce beau monde et spécialement pour leur réaction d'aujourd'hui. Je suis un entraîneur professionnel. Aujourd'hui, je gagne ma vie au CODM, et je suis engagé, avec coeur et avec toute mon énergie, avec cette équipe de Meknes.» - La fin du match fut houleuse. E. M : «Je ne veux pas faire de commentaire là-dessus ... Je n'étais pas témoin direct sur ce qui s'est passé. Mais je tiens à préciser une chose, j'étais très satisfait en fin du match pour la prestation de mon équipe, mais je n'étais pas content pour la défaite du Hassania, je l'ai été pour la victoire de mon équipe. C'était un match comme les autres, bien que sur le plan sentimental, le match revêt un caractère spécial. Et comme je l'ai déjà dit, je suis un entraîneur professionnel, et les sentiments sont à côté. Donc, je suis content pour mon équipe, et cela n'a rien à voir avec le Hassania d'Agadir qui reste pour moi un adversaire comme tous les autres.» - Vous avez exercé à Khemisset, à Agadir et aujourd'hui à Meknès. Comment vous trouvez le niveau de la compétition au Maroc ? E. M : «Je l'ai toujours dis depuis que j'ai foulé la terre marocaine. Le Maroc a de grandes potentialités. La preuve, c'est qu'il y a beaucoup de joueurs marocains qui jouent dans des clubs professionnels et notamment en Europe. Les footballeurs marocains ont beaucoup de talent. Mais l'insuffisance au niveau des infrastructures et la qualité du gazon entravent l'évolution du football au Maroc et empêchent les joueurs de donner le maximum et de mieux développer leur jeu. J'ai entendu que cela va se résoudre dans un proche avenir, et je le souhaite vivement pour le football et pour le joueur marocain. Il le mérite vraiment. Aussi, les clubs marocains sont appelés à donner un peu plus d'importance aux jeunes et à la formation. Pour moi, le Maroc est un petit Brésil en ce qui concerne les ressources humaines dans ce domaine du footballs» Entretien réalisé par Houssine BOUBEKER