L'Assemblée générale de l'Onu n'a toujours pas réussi à départager le Guatemala et le Venezuela pour un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité et une pause de 24 heures a été décidée pour tenter de sortir de l'impasse. L'ambassadeur du Brésil à l'Onu, Ronaldo Sardenberg, a déclaré que les pays d'Amérique latine et des Caraïbes étaient convenus de suspendre les opérations de vote jusque jeudi et de tenir une réunion informelle pour examiner la situation. Le Guatemala et le Venezuela ont accepté cette décision mais aucun des deux pays n'a retiré sa candidature à un mandat de deux ans au sein du Conseil de sécurité, à partir du 1er janvier. Le Guatemala a remporté les 22 tours de scrutin organisés lundi et mardi, à l'exception d'un vote conclu sur un nombre égal de voix. Aucun pays n'a cependant réuni les deux tiers de suffrages nécessaires parmi les 192 membres de l'Assemblée générale. Cette élection pour un siège au Conseil de sécurité a tourné à la lutte d'influence entre les Etats-Unis et le Venezuela de Hugo Chavez, opposant déclaré à la politique américaine. Le ministre guatémaltèque des Affaires étrangères, Gert Rosenthal, a jugé que les petits pays devaient aussi pouvoir participer aux travaux du Conseil de sécurité. "LE VENEZUELA NE GAGNERA PAS", PRÉVIENT BOLTON "Mais nous sommes également inquiets pour l'intégrité de l'Assemblée générale", a-t-il déclaré au siège de l'Onu. "Nous n'allons pas nous battre pendant des semaines et des semaines. Nous souhaitons voir comment cela va évoluer dans les prochains jours", a-t-il ajouté, en allusion à un éventuel retrait. Le Venezuela a prévenu qu'il ne retirerait sa candidature que si le président américain George Bush et le représentant des Etats-Unis à l'Onu, John Bolton, cessaient leur campagne d'"extorsion" en faveur du Guatemala. "Le Venezuela ne renonce pas", a dit son ambassadeur, Francisco Javier Arias Cardenas. Bolton a répliqué: "Je sais reconnaître des pressions quand j'en vois. Et il n'y en pas de la part des Etats-Unis." Pour Bolton comme pour Rosenthal, la règle veut normalement que le pays arrivé second retire sa candidature. "On peut en tirer une conclusion: le Venezuela ne gagnera pas. Donc la question est de savoir si la décision de rester en course va nous mener vers des records", a-t-il ajouté. En 1979, il avait fallu 155 tours de scrutin pour tenter de départager la Colombie et Cuba. Le Mexique s'était finalement imposé en tant que candidat de compromis. Le Chili souhaite cette fois encore l'émergence d'un candidat de compromis. "Le Chili persiste à penser qu'il est nécessaire d'avoir un candidat de consensus, un candidat d'unité", a insisté son ambassadeur, Heraldo Munoz. D'autres pays jugent également que la balle est dans le camp du groupe latino-américain dans son ensemble. "Ils feraient mieux de se rencontrer. Sinon, nous n'y parviendrons jamais", a déclaré à Reuters Ellen Margrethe Loj, ambassadrice du Danemark.