Réagissant à la sortie hostile d'un diplomate algérien au sujet des provinces sahariennes, le Maroc a vigoureusement dénoncé, par la voix de son ambassadeur permanent adjoint auprès de l'ONU, Hamid Chabar, l'acharnement de l'Algérie à contrarier les chances de règlement de la question du Sahara. Une riposte claire et énergique a été apportée à la position hostile de l'Algérie par l'ambassadeur permanent adjoint du Maroc auprès de l'ONU, Hamid Chabar, lors des travaux de la 4ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU, qui se déroulent à New York. Réagissant à la déclaration d'un diplomate algérien, Youcef Yousfi pour ne pas le nommer, le responsable marocain a vigoureusement dénoncé «l'obstination de l'Algérie à vouloir torpiller toute perspective de règlement de la question du Sahara». Le diplomate marocain a épinglé la "générosité" dont fait preuve, depuis déjà trente ans, l'Algérie quand il s'agit de contrarier le règlement de la question du Sahara, mobilisant à cette fin tout son appareil diplomatique et de gros moyens financiers. Or, au fil des manoeuvres, ce jeu auquel s'adonne l'Algérie est devenu lassant», fait constater M. Chabar, «parce qu'il table sur le statu quo et va à l'encontre de la volonté de la communauté internationale». La récente sortie algérienne, une énième récidive, intervient à peine un an après sa défaite au même siège de l'ONU, quand l'Assemblée générales des Nations unies avait adressé un message clair à Alger en rejetant un projet de résolution présenté par cette dernière pour la simple raison qu'il consacrait l'impasse. Intervenant pour sa part à l'ONU, Mostafa El Sahel, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de cette organisation, a appelé les membres de l'assemblée générale à adopter une résolution qui soit «en phase avec l'évolution récente du différend sur le Sahara», rappelant l'engagement du processus de négociations et la nécessité d'y apporter un «soutien politique fort». M. El Sahel a par contre mis en garde contre toute «tentative visant à dénaturer la résolution 1754», adoptée le 30 avril dernier, et par laquelle le Conseil de sécurité a «installé un nouveau processus politique de négociation, tranchant, ainsi, avec les initiatives précédentes et mettant fin, par conséquent, à une impasse qui dure depuis 2003». Le diplomate marocain a appelé à l'adoption d'une résolution qui «évite de compromettre la dynamique actuelle ou d'altérer les termes de référence des négociations en cours (...), qui évite de légitimer des prises de position rigides, de consacrer un référentiel dépassé ou de recourir à une simple juxtaposition, contre-productive, de propositions antérieures, dont la caducité est clairement établie et qui renforce la cohérence dans le traitement de la question par les différents organes des Nations unies». M. Sahel, qui a rappelé l'échec des solutions préconisées auparavant par l'ONU pour résoudre le conflit, comme ce fut le cas du "Plan de règlement", en raison de son inapplicabilité par les Nations unies elles-mêmes, a indiqué que le Maroc a décidé de répondre favorablement aussi bien à l'appel du Conseil de sécurité qu'aux attentes de la communauté internationale en mettant sur pied un plan constructif et sérieux en mesure de sortir le dossier de l'impasse dans laquelle il se trouve depuis 2003 : "l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara". Cette initiative a recueilli, faut-il le rappeler, une adhésion massive et franche de la part de la communauté internationale, notamment les pays membres permanents du Conseil de sécurité. «Mon pays considère que nous nous trouvons à un tournant important dans l'histoire du traitement de la question du Sahara par les Nations unies. Ce tournant, prometteur et plein d'espoir, a été installé grâce à l'Initiative responsable du Maroc, et ne saurait être sacrifié sur l'autel d'une énième surenchère, de nature à retarder le règlement de ce différend régional, et prolonger les souffrances des populations des camps de Tindouf, qui en sont les victimes», a prévenu M. Sahel, qui était accompagné d'une forte délégation constituée notamment de représentants du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), dont Gajmoula Ben Abbi, Khaddad El Moussaoui, vice-président du CORCAS, Keïtoum Khayati, présidente de l'Association des femmes sahraouies, ainsi que de Mustapha Bouh Barazani, ex-membre du bureau politique du Polisario.