Plusieurs responsables ont dénoncé la proposition algérienne sur l'éventualité du partage des provinces sahariennes marocaines, dévoilant les visées expansionnistes d'Alger. M. Mohamed Bennouna, représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU a recadré la question du Sahara marocain à la lumière de la dernière réunion du conseil de sécurité. La proposition algérienne sur l'éventualité du partage de nos provinces sahariennes «vise la création d'un micro-Etat sous la protection de l'Algérie », a-t-il dit dans un entretien téléphonique diffusé mercredi après-midi par la TVM. M. Bennouna a rappelé l'indisponibilité du Royaume à discuter de cette proposition avec qui que ce soit, dans une réaction au rapport du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan au conseil de sécurité, faisant mention d'une proposition présentée par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika au nom de l'Algérie et des séparatistes à Houston lors d'une rencontre avec James Baker. M. Bennouna a relevé « avec précision la signification expansionniste des déclarations algériennes», dont la proposition stipule «l'éventualité du partage de nos provinces sahariennes et vise la création d'un micro-Etat sous la protection de l'Algérie qui aspire à pouvoir disposer d'un débouché sur l'océan atlantique ». Le diplomate marocain a également rappelé que le rapport de M. Annan a mentionné «l'existence d'un règlement politique du conflit régional artificiel au sujet de nos provinces sahariennes, notamment la non-applicabilité de ce qu'il est convenu d'appeler plan de règlement, en l'occurrence la tenue d'un référendum dans ces provinces », ainsi que «le refus de l'Algérie et des séparatistes d'entamer des négociations sur la base du plan de M. James Baker qui préconise la délégation de certaines prérogatives à des institutions élues par la population dans le cadre de la souveraineté de notre pays sur nos provinces sahariennes». M. Abbas El Fassi, secrétaire général du parti de l'Istiqlal a également commenté la proposition algérienne qui, a-t-il dit, dévoile les visées expansionnistes des dirigeants algériens dans la région et démontre aux peuples marocain et algérien que ces dirigeants ont toujours induit en erreur la communauté internationale concernant la question du Sahara. «L'Algérie ne croit pas en l'unité des peuples tant qu'elle accepte le partage de Saqiat al Hamra et Oued Eddahab. Bien plus, l'Algérie vise à éparpiller le peuple marocain et à émietter son territoire », a déclaré M. El Fassi à la TVM, estimant que cette position «ne sert ni l'Union du Maghreb Arabe ni le principe de bon voisinage». Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Ismaïl Alaoui a souligné que la position défendue par le Maroc a été « confirmée » par le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU relatif à la question du Sahara. M. Alaoui qui régissait sur le plateau de la chaîne de télévision 2M, a estimé que « les ennemis de notre unité territoriale, de notre intégrité, ont montré que tous les grands principes pour lesquels ils prétendent lutter ne sont en fin de compte que des considérations bassement (...) matérielles ». Les mêmes visées expansionnistes algériennes et l'impossibilité pour le Maroc de considérer une éventuelle remise en question de sa souveraineté sur ses provinces du sud, ont été relevées par Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire ( MP). Mohamed Aujjar, ministre des Droits de l'Homme, qui était l'invité mercredi du téléjournal du soir de la TVM, a rappelé que le Maroc a eu, un quart de siècle durant, une position constructive concernant toutes les propositions, mais l'autre partie a fait avorter les initiatives de paix, à travers des tentatives et des manœuvres destructives qui ont entravé toutes les démarches des Nations unies, de la Minurso et la mission des différents émissaires du secrétaire général dans la région. Le Maroc rejette complètement la position algérienne, car la diplomatie marocaine s'est basée constamment sur la légalité internationale, a-t-il dit.