A 36 ans, cet Algérien père de six enfants et marié à une Française, a été arrêté de façon spectaculaire après avoir tenté de forcer un barrage de gendarmes à Sallanches, où se trouvait Dominique de Villepin • Il était devenu un symbole après que Nicolas Sarkozy eût décidé d'annuler sa double peine en 2002 en dépit de ses délits à répétition • l était devenu une sorte de symbole depuis que Nicolas Sarkozy, fin 2002, avait révélé à la télévision qu'il avait «changé d'avis» sur la double peine «en étudiant de près un dossier de double peine, celui de monsieur Bouchelaleg». Ce matin, Cherif Bouchelaleg, Algérien de 36 ans, père de six enfants et marié à une Française, a été arrêté de façon spectaculaire après avoir tenté de forcer un barrage de gendarmes à Sallanches (Isère). Coïncidence, l'interpellation a eu lieu au moment où Dominique de Villepin, en visite officielle dans la région, s'apprêtait à sortir déjeuner avec des élus locaux. Au volant d'une voiture volée, la troisième du jour, il a effectué une sorte de tête-à-queue en voyant les gendarmes, qui ont ouvert le feu. Depuis le week-end dernier, Bouchelaleg avait multiplié des vols et des tentatives de cambriolage. Son cas avait été très médiatisé dans le cadre du débat sur la double peine, qui désigne une expulsion du territoire pour un délinquant étranger une fois qu'il a purgé sa peine de prison.Vivant depuis vingt ans en France, Bouchelaleg a été condamné et incarcéré pour des bagarres en septembre 2001. Il avait déjà commis quelques délits (vols et refus d'obtempérer) auparavant mais s'était stabilisé. En juin 2002, à sa sortie de prison, anticipée pour bonne conduite, les policiers étaient venus le chercher pour l'expulser malgré un avis défavorable de la commission d'expulsion. Après de multiples recours et interventions auprès du ministère de l'Intérieur, il avait obtenu finalement en octobre une assignation à résidence lui permettant de rester en France, auprès des siens. «J'ai vu la situation: il a six enfants nés en France. J'ai considéré que ce n'était pas humain, quoi qu'ait fait M. Bouchelaleg, de punir ses enfants et de les priver de leur père», avait alors expliqué Nicolas Sarkozy. Interviewé dans Libération, Cherfi Bouchelaleg avait à l'époque expliqué que s'il ne «voulait pas critiquer la gauche, mais elle n'a rien fait quand elle était au pouvoir. J'apprécie la droite parce qu'elle agit. La gauche a expulsé pendant les cinq ans de Jospin, et elle n'a rien fait d'autre. Dans mon cas, c'est Sarkozy qui m'a acquitté de la double peine. C'est la droite qui m'a sauvé. Même si ce n'est qu'une étape, un début. On gagnera du terrain. Aujourd'hui, c'est la droite qui mène le changement».