Adoma continue de contester les plaintes des résidents des foyers, alors que l'Association des travailleurs immigrés de France (ATMF) en soutien aux Chibanis, a décidé de porter plainte contre la société gestionnaire. Les dénonciations d'exactions se poursuivent, les résidents subissent un sabotage de réunions. Adoma affirme ne rien savoir. A Gennevilliers, le combat continue, l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) a pris les choses en main. Suite à la réponse d'Adoma à un article dénonciateur de ses exactions, publié par Regards.fr, l'ATMF a décidé de déposer plainte, ce lundi 12 mars pour diffamation contre tous ceux qui tentent de salir par les poisons de la rumeur les délégués qui font tout pour reconstruire et réhabiliter le droit, la dignité, l'honneur à l'histoire et à la lutte de l'immigration et de tous les sans-droits. Annonce faite à Yabiladi par Mohamed Ouachekradi, premier président de l'ATMF en 1982 et responsable de la coordination des résidents des foyers Adoma à Gennevilliers. «L'ATMF va se constituer en partie civile pour soutenir les poursuites en justice y compris pénales contre Adoma et ses éventuels responsables», a-t-il déclaré. Déjà, la coordination des résidents des foyers a récemment publié un appel au boycott des élections des conseils de concertation dans les foyers Adoma, dénonçant les conditions de vie précaires et noséabondes dans lesquels vivent les vieux travailleurs immigrés. Dans une lettre signée par le président de l'ATMF, Driss Elkherchi, l'association a fait appel aux services d'un grand homme des tribunaux, connus pour ses succès dans les cas internationaux de violation des droits de l'homme. Il s'agit de Maitre Henry Leclerc, qui a d'ailleurs répondu favorablement à la demande de l'association. M.Ouachekradi affirme connaitre personnellement, avec d'autres membres de l'ATMF de Gennevilliers et d'Asnières, l'histoire des foyers et leur lutte depuis le début des années 70. Tous s'engagent à témoigner devant les tribunaux sur la vérité des rapports sociaux et humains à chaque fois qu'un résident ou un membre de la coordination ou des comités de résidents est mis en cause, diffamé ou sali par «les rumeurs empoisonnées que fait circuler depuis le 8 mars la direction nationale d'Adoma, relayer par tous ses responsables et par leurs apprentis mercenaires» Sabotage de réunion ? La coordination des résidents et l'ATMF ont organisé une rencontre-débat dimanche 11 mars au foyer 55 rue des Bas à laquelle ont pris part plusieurs associations et délégués représentant les foyers nanterrois. Seul hic, la salle de réunion n'a pas été mise à disposition. Après plusieurs recours sans succès à la direction d'Adoma, la rencontre a eu lieu dans le hall d'entrée du foyer. «Nous avons appelé le directeur des résidents départemental, M. Bouhouda pour qu'il fasse ouvrir la salle. Nous lui avons laissé un message, mais il n'a pas répondu comme il en a l'habitude depuis 10 ans. Nous avons également appelé la direction régionale Martine Flamand, mais sans succès ainsi que la direction nationale d'Adoma, précise M.Ouachekradi. Pourtant tous les niveaux hiérarchiques ont été informés de la tenue de cette rencontre». En parallèle, l'ATMF nationale accuse de façon nominative au moins deux actuel et ancvien gérants de foyers Adoma de corruption active. L'un d'eux serait, «l'inspirateur, le planificateur et le couvreur, avec la complicité zélée de certaines associations locales dont quatre individus de l'ATMF de Gennevilliers». «Nous le connaissons depuis 15 ans. Il a commencé gérant de foyer, puis DAG, actuellement il est médiateur au siège national d'Adoma. Il a ainsi monté en grade parce que sa toile d'araignée corruptrice a bien fonctionné avec ses acolytes internes et externes», déclare M. Ouachekradi. L'association prévoit de sanctionner les quatres membres de l'ATMF de Gennevilliers qui ont, selon elle, «tourner leur veste» en se raliant à l'adversaire. Adoma n'était pas informé Le responsable Communication d'Adoma, Mathieu Rouault, affirme à Yabiladi qu'il n'était pas au courant qu'une telle rencontre était organisée. En considérant que les gérants des foyers ne travaillent pas le dimanche, «ça ne me choque pas, a-t-il déclaré. Je comprends que le gérant n'était pas présent. Si les gens veulent faire des réunions, ça se fait pendant les heures de présence des gérants». Selon M. Rouault, il apparait clairement que la coordination des résidents n'a pas raison de se plaindre de cet incident. Yabiladi n'a pas pu discuter directement avec le gérant du foyer en question parce que, comme l'a souligné M.Rouault, «les gérants des foyers n'ont pas le droit de s'adresser aux médias». Concernant le trafic et la corruption des agents d'Adoma, M.Rouault considère qu'il ne «faut pas accuser les gens sans preuve». Il compte se renseigner pour nous informer de ce qu'il en est réellement.