La campagne MRE approche à grand pas, les Marocains de France veulent se rendre au Royaume, mais les bateaux de la Comarit sont toujours sous saisie. Solution : le ministère de l'Equipement et du transport a lancé un appel d'offre pour l'exploitation temporaire des différentes lignes. Les sociétés intéressées devront remplir plusieurs obligations, mais aucun éclaircissement n'a encore été apporté sur l'évolution des choses au niveau de la Comarit. Le ministère marocain de l'Equipement et du transport a lancé un appel d'offre «pour l'octroi d'autorisation à durée limitée pour l'exploitation de lignes maritimes de transport de passagers et de véhicules. L'appel d'offre concerne essentiellement trois lignes : Tanger Med–Sète avec une fréquence de deux départs par semaine, Nador-Sète (un départ par semaine) et Nador- Almeria en Espagne (trois départs tous les deux jours). L'autorisation est accordée pour une période ferme de douze mois qui commence à courir à compter du 1er mai 2012. Cette période pourra être réduite à la demande du permissionnaire [la société qui demande l'autorisation] sans qu'elle ne soit inférieure à six mois. En plus de respecter les lois et règlement liés au transport maritime, la société qui voudra se lancer sur l'une de ces lignes devra remplir plusieurs autres obligations. Elle devra «en particulier se conformer à tous les ordres donnés par la Direction de la Marine Marchande et les différentes administrations concernées, en vue du maintien de l'ordre, de la sécurité, de la sûreté, de l'environnement, de la propreté et de la sauvegarde de l'intérêt général, selon l'article 4 du cahier des charges. Une autre obligation qui attirera certainement l'attention des passagers du 7 janvier dernier de la Comarit, elle devra «donner la possibilité de remboursement jusqu'au nombre de jours de départ, fixés dans ses conditions de vente. Elle est également contrainte de disposer de service après-vente, notamment : d'un système permettant l'enregistrement des réclamations et observations des clients passagers et plus généralement de la satisfaction du client. Pour l'instant, aucune n'a répondu à cet appel. Néanmoins, la société italienne Grandi Navi Veloci (GNV) avait annoncé son lancement prochain à condition d'obtenir l'accord des autorités marocaines. Malgré une récente rencontre à Casablanca, la société italienne n'a pas encore obtenue une suite favorable à sa demande. «Nous n'avons pas encore eu de réponse définitive», a indiqué à Yabiladi une source proche du dossier à la GNV. La Marine marchande marocaine qui gère ce type de dossier est restée injoignable depuis lors. Une Conséquence des malheurs de la Comarit? Le ministère n'a pas encore énoncé les raisons qui justifieraient cet appel d'offre. Seulement, tout ce qui arrive à présent apparait comme une conséquence de la situation financière difficile et le conflit social auxquels la Comarit est confrontée depuis plusieurs mois. Ses bateaux sont sur les quais des ports de Sète et d'Algésiras depuis janvier dernier. En février, ils pouvaient être soumis à une vente aux enchères de la part de ses créanciers. Mais les négociations n'ont pas cessées entre les différentes parties. Le 27 février dernier, l'avocat de la société, Mohamed Oulkhouir annonçait que le tribunal de Montpellier a ordonné une mainlevée sur les bateaux. Selon lui, cette mainlevée concernait uniquement les dettes de la Comarit envers de la compagnie maritime d'affrètement CMA-CGM. Toutefois, les bateaux de la Comarit sont toujours bloqués dans les différents ports de Sète et Algésiras. Comme l'indiquait Me Oulkhouir, la société a encore des négociations à faire avec ses autres créanciers. Il n'a cependant pas voulu donner plus détails sur l'identité de ces créanciers. Pour l'heure, ceux qui sont à plaindre sont bien sûr ces marins abandonnés et à bord du Biladi, du Marrakech et du Bni Nsar dans le port de Sète ainsi que le Banasa, le Boughaz, l'Al Mansour et l'Ibn Batouta dans le port d'Algésiras. Pour eux, c'est le statu quo sur les bateaux, mais les choses s'aggravent pour leurs familles restées au pays. «Nous ici, on nous envoie à manger chaque jour. Le plus grave, c'est nos familles. Nos femmes et nos enfants meurent de faim au Maroc, regrette un marin du Marrakech. Depuis plus de trois mois que nous n'avons pas été payés, nos cotisations sociales aussi, et les crédits avec la banque, la majoration ne fait que grimper et nos femmes et nos enfants meurent de faim. Ça veut dire quoi ça ? On veut une solution. C'est pas normal ! s'indigne-t-il.»